Transat Café L’Or en direct : après quatre jours de mer, l’IMOCA de Mathieu Blanchard et Conrad Colman occupe la dernière place sur la cartographie de la Transat Café L’Or.
Un classement qui ne dit rien des tempêtes traversées, des avaries en série et de leur détermination intacte. Ce projet n’a jamais été une course contre les autres, mais une immersion totale dans l’aventure au large.
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Blanchard et Colman derniers sur la carte, mais pas dans l’intensité
Sur la cartographie officielle de la Transat Café L’Or, l’IMOCA MSIG Europe, skippé par Mathieu Blanchard et Conrad Colman, ferme la marche. À 16 h ce 30 octobre, le duo pointe 18e sur 18 bateaux encore en course dans la catégorie IMOCA, avec plus de 670 milles nautiques de retard sur la tête de flotte. Les leaders ont déjà engagé leur descente vers les Canaries. Blanchard et Colman, eux, évoluent toujours au large de la Corogne, dans des conditions particulièrement éprouvantes.
Ce que montre le classement ne reflète pas ce qu’ils traversent
Depuis le départ du Havre, MSIG Europe accumule les galères. Dès les premières heures, le pilote automatique lâche. Le radar tombe en panne. Une voile s’abîme. Le rail de grand-voile montre des signes de faiblesse. Résultat : une escale forcée à Roscoff, non pas par choix mais par nécessité. Il faut réparer pour continuer.
À peine repartis, le duo encaisse l’un des pires fronts depuis le départ. Dans une vidéo publiée sur Instagram, Mathieu Blanchard raconte :
« On vient de se prendre un front, un vent qui est comme ça, et là, bim ! Il part de l’autre côté d’un coup, et là le bateau est retourné comme ça sur le côté. »
De son côté, Conrad Colman explique avec calme :
« On vient juste de traverser un front complètement fou, qui a fait tourner le vent tellement vite que le pilote automatique n’a pas pu suivre. On s’est retrouvés avec le vent du mauvais côté, le mât presque dans l’eau. Heureusement, j’avais déjà vécu ça. Je savais comment nous en sortir : en changeant les voiles, en basculant la quille, et en redressant le bateau pour le remettre dans la bonne direction. »
Le duo traverse des rafales dépassant les 40 nœuds, sur une mer démontée. Comme l’expliquent les stories Instagram officielles du 30 octobre :
« Conrad et Mathieu réduisent la voilure pour ménager monture et équipage face à une mer déchaînée. »
Un état d’épuisement palpable à bord
Ce jour 4 marque aussi un tournant dans l’intensité physique. Dans un message relayé par l’équipe MSIG Europe, Mathieu Blanchard confie :
« Vu mon état de fatigue, c’est comme si ça faisait dix jours qu’on était au large ! »
Lui qui découvre la navigation hauturière apprend dans la douleur. Pas seulement les manœuvres. Mais aussi la gestion du corps, du stress, de la peur. Et comme en trail, c’est dans la fatigue que se forgent les automatismes.
Cap sur les Canaries, enfin
Selon les dernières données, le front est désormais derrière eux. Colman précise :
« Une fois ce front derrière nous, on espère des jours plus calmes. Ni trop de molle, ni trop de vent, juste ce qu’il faut pour avaler les milles vers le sud. »
C’est désormais le prochain objectif : glisser sous l’influence des alizés, laisser derrière eux les zones de transition, et retrouver une trajectoire plus stable. Mais même cette accalmie reste conditionnelle.
Ce projet n’a jamais été une course contre les autres
Dès le départ, Blanchard l’a dit : il n’est pas là pour gagner. Il est là pour vivre une aventure extrême, pour apprendre. Et ce qu’il vit en ce moment dépasse sans doute ce qu’il avait anticipé.
Colman résume ainsi leur approche :
« Ce projet, c’est un échange. »
Et Blanchard de compléter :
« Je ne suis pas là pour gagner. »
Chaque mille parcouru est un apprentissage. Chaque rafale encaissée, une leçon de patience. Chaque réparation, une preuve que l’on peut continuer même quand tout semble aller de travers.
Sur une Transat où plusieurs bateaux ont déjà connu l’abandon ou de lourds dégâts, rester en course dans ces conditions est déjà un exploit.
Ce qu’il faut retenir aujourd’hui
Après quatre jours de course, MSIG Europe est en queue de flotte, mais l’histoire qu’ils écrivent à bord n’a rien à voir avec un simple classement. Les difficultés s’enchaînent, les vents violents frappent, la fatigue s’accumule. Et pourtant, ils avancent. Lentement, prudemment, mais sans céder. Le cap est fixé, et l’état d’esprit reste intact.
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Le titre de cet article – « Transat Café L’Or en direct : Mathieu Blanchard est dernier » – reflète une situation temporaire, objectivement constatée sur la cartographie officielle de la course le 30 octobre à 16 h (UTC+1). Il ne constitue en aucun cas un jugement de valeur sur l’équipage, ni une atteinte à leur image, leur engagement ou leur performance. Mathieu Blanchard court en duo avec le navigateur professionnel Conrad Colman, sur l’IMOCA MSIG Europe, et affronte actuellement des conditions de navigation extrêmement difficiles.Cet article s’appuie sur les données officielles de la Transat Café L’Or, sur les vidéos et publications du compte Instagram MSIG Europe, ainsi que sur les déclarations publiques des skippers. Tous les propos sont cités dans le respect du droit à l’information (article L122-5 du CPI). Ce traitement est journalistique, indépendant, et ne poursuit aucune intention de nuire ou de dénigrer les personnes ou les sponsors cités.






