Le Tor des Glaciers 2025 est à mi-parcours, et un nom écrase la concurrence : Sébastien Raichon. Le Français règne en maître sur l’ultra le plus dur d’Europe.
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Le Tor des Glaciers, version extrême du Tor
Le Tor des Glaciers (ou TOR450), c’est la version brutale et confidentielle du mythique Tor des Géants. Limité à 200 dossards, ce parcours de 450 kilomètres et 32 000 mètres de dénivelé positif traverse les sentiers les plus techniques et sauvages de la Vallée d’Aoste. Pas de balisage, semi-autonomie stricte, col à franchir de nuit, météo imprévisible, chemins d’éboulis et via ferrata : cette course est réservée à l’élite des finishers du Tor330. Le délai maximum est de 190 heures. La moitié des participants abandonnent chaque année.
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Sabastien Raichon impérial, trois heures d’avance à mi-parcours
Ce lundi matin à 7 heures, Sébastien Raichon passait le cap des 231 kilomètres, soit la mi-course. Son allure ? Un peu moins de quinze minutes au kilomètre en moyenne, malgré les pierriers, les dénivelés dantesques et les nuits blanches. Parti vendredi soir à 20 heures de Courmayeur, le Français a dormi à peine 1h30 à Donnas avant de repartir comme une fusée. À 13h50, il passait déjà au refuge Barma, tandis que ses poursuivants étaient encore loin derrière.
Selon les derniers pointages, il compte plus de 3 heures d’avance sur le duo Brian Mullins (Irlande) et Jarek Gonczarenko (Pologne), qui avancent de concert depuis plus de 100 kilomètres. Le Français Jean-Claude Letellier est quatrième, mais avec un écart de plus de 4 heures.
Une maîtrise incroyable malgré la difficulté extrême
Sébastien Raichon ne se contente pas de dominer : il le fait avec sérénité. Dans une vidéo partagée sur les réseaux, on le voit plaisanter à propos du terrain (« salade de cailloux », « via ferrata »), digérant tout cela… avec quatre yaourts au petit déjeuner. Et en prime, il filme en courant ! Une attitude qui bluffe les fans et montre son aisance malgré l’enfer du TOR450. Certains évoquent même une performance supérieure à celle de 2023, où il avait établi le record.
Chez les femmes, Florence Golay-Geymond en tête, Kaori Niwa revient fort
Du côté féminin, la Suissesse Florence Golay-Geymond mène la danse, avec une belle régularité. Mais la Japonaise Kaori Niwa, connue pour son expérience et sa gestion intelligente de l’effort, revient fort. Elle est désormais à moins d’une heure. La Française Sandrine Beranger est troisième, à deux heures de Niwa. On notera également l’abandon de la Chinoise Zheng Junyue, qui était deuxième jusqu’à hier.
Les abandons s’accumulent… et les corps lâchent
Le Tor des Glaciers est sans pitié. Environ 27 coureurs ont déjà abandonné, dont les très attendus frères Gabioud. Vainqueurs de la Petite Trotte à Léon il y a deux semaines, ils ont jeté l’éponge après 75 kilomètres.
« Au 75e, on avait l’impression d’être au 350e », confiaient-ils.
Mal remis d’un virus, trop usés mentalement, ils ont préféré renoncer plutôt que de s’abîmer. Leur décision rappelle que sur ce type d’épreuve, finir est déjà une victoire.
La suite : encore deux nuits et deux cents kilomètres d’enfer
Le prochain gros morceau, c’est le passage du Grand Paradis, puis la terrible Alta Via 4. Les cailloux vont laisser place à des zones encore plus techniques, avec des montées interminables et des cols au-dessus de trois mille mètres. Si Raichon continue sur ce rythme, il pourrait pulvériser son propre record et finir en moins de 140 heures. Mais attention : tout peut encore basculer. À ce stade, la lucidité est fragile, les hallucinations commencent, et la météo peut tout remettre en question.
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