Théo Le Boudec : une aventure inachevée mais enrichissante sur la Grande Traversée du Mercantour
La quête de dépassement de soi est une valeur fondamentale pour de nombreux traileurs, et Théo Le Boudec l’a prouvé une fois de plus. En tentant de battre le record de la Grande Traversée du Mercantour (GTM), un parcours exigeant de 225 km et 13 500 m de dénivelé, Théo s’est lancé dans une aventure aussi physique que mentale.
Théo Le Boudec
Théo Le Boudec, une aventure qui commence par une rencontre
Tout commence il y a cinq mois, lorsque Théo, traileur breton de 24 ans, fait la rencontre de Christophe Tiéran, un coureur local bien implanté dans la vallée de la Vésubie. Rapidement, les deux hommes, malgré leur différence d’âge (Christophe a 41 ans), décident de se lancer dans un projet audacieux : la GTM en duo. Pour Théo, ce défi remplace sa participation initiale à l’UTMB.
“J’avais envie de me concentrer sur quelque chose d’un peu plus personnel, d’explorer mes limites sur un parcours moins conventionnel”, explique-t-il.
Les deux coureurs mettent en place une préparation minutieuse, tout en jonglant avec les contraintes de la vie quotidienne, notamment pour Christophe, qui s’entraîne en parallèle de son travail.
Une logistique à toute épreuve
Préparer un tel projet nécessite une organisation bien huilée. La traversée de la GTM se découpe en 17 étapes, avec des points de ravitaillement assurés par leurs compagnes et l’aide de pacers, des coureurs qui les accompagnent sur certains tronçons pour maintenir le moral et la cadence. Les refuges de la région, comme celui de Rabuons ou des Merveilles, servent de repères clés sur leur itinéraire.
“Cette aventure, c’est avant tout un hommage à cette vallée qui a tant souffert avec les tempêtes”, souligne Théo.
En plus de la performance sportive, le duo souhaite réaliser un film pour immortaliser cette expérience et la partager avec les amateurs de montagne.
Une fin difficile, mais une leçon de vie
Malheureusement, après 215 km et plus de 12 000 m de dénivelé, Théo a dû abandonner à seulement 10 km de l’arrivée, victime de malaises dus à la fatigue. Cependant, loin de considérer cette tentative comme un échec, Théo y voit une opportunité d’apprentissage et de croissance personnelle.
“Le Mercantour ne fait pas de cadeau, mais il m’a fait grandir”, confie-t-il dans un message émouvant partagé après l’abandon. “Hier, j’ai pleuré de ne pas pouvoir offrir cette traversée à ceux qui croyaient en moi, mais aujourd’hui, je suis fier de ce que j’ai accompli.”
Si le record détenu par Yohan Viani (46h10 en 2020) reste intact pour l’instant, cette aventure montre une fois de plus que le trail, surtout en ultra-distance, n’est pas qu’une question de chronomètre. C’est avant tout une histoire d’humilité, de résilience et de découverte de soi.
Le duo ne compte pas en rester là. Le projet “Quand les lumières s’allument” pourrait bien revivre dans un avenir proche, et Théo Le Boudec, fort de cette expérience, semble plus que jamais déterminé à continuer de repousser ses limites.
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crédit photo : athlète