Plusieurs traileurs ont chuté sur le terrain particulièrement rocailleux de la La Skyrace Compaderosa
Après le Royal Ultra Marathon, l’Olympus Marathon et le Buff Epic Trail, le Skyrunning World Series est revenu à un format plus court à l’occasion de sa dixième épreuve, à savoir la Skyrace Compaderosa. Avec un tracé de 26km pour 2300m de dénivelé positif dans les montagnes andorranes, il y avait pas mal d’appréhensions dans le chef des coureurs. En effet, la course est réputée technique, imprévisible et périlleuse. Le moins que l’on puisse dire, c’est que les participants ont été servis ! Plusieurs ont d’ailleurs chuté sur le terrain particulièrement rocailleux.
On pense notamment à Mathieu Delpuech (25ème au dernier marathon du Mont Blanc), qui s’est blessé à la cheville en tombant dès la première descente, et dont la saison est compromise. Le slovène Jan Bratina a quant à lui lourdement chuté à mi-parcours, mais a réussi à finir troisième. On a aussi vu Théo Détienne (qui avait bien envoyé sur la première partie du parcours) se faire distancer pour finir cinquième à cause du parcours.
Organiser une course sur un terrain hyper-accidenté est-il dangereux, voire irresponsable ?
La question peut se poser dans la mesure où le parcours était relativement court (26km, ça va finalement très vite) et où, pour l’emporter, la stratégie de course imposait de prendre des risques.
Mais est-ce que ça a du sens de risquer d’y laisser une cheville, voire pire ? Je ne le pense pas.
Pour faire un parallèle, la TDS est réputée comme étant hyper technique, mais dans la mesure où elle est beaucoup plus longue, un coureur élite s’y mettra moins en danger car il gèrera son effort et aura moins besoin de faire l’acrobate pour faire un temps. Aussi, ce n’est pas tant la technicité du terrain qui est dangereuse, c’est le fait que la course impose d’envoyer du début à la fin et d’être toujours sur la corde raide. Un caillou un peu incertain sur la TDS, ma foi, on prend le temps de le contourner. Le même sur la Skyrace Compaderosa, on fonce dessus en croisant les doigts pour ne pas y laisser sa cheville…
Après, les coureurs sont des professionnels, des adultes responsables et savent à quoi s’attendre à partir du moment où ils participent à ce genre d’épreuve. Au même titre qu’on ne va pas plaindre quelqu’un qui s’est brûlé en connaissance de cause, il est difficile de plaindre un coureur qui s’est blessé en voulant aller trop vite. De plus, le terrain est le même pour tout le monde et fait appel à des qualités auxquelles on est peut-être moins habitués…
Alors, trop dangereuse la skyrace ?
On peut répondre finalement à la question en se disant que c’est peut-être l’essence-même du skyrunning et en écoutant Jan Bratina : “Ce que j’aime avec le Skyrunning c’est le côté imprévisible des courses et ici nous avons été servis ! Il y a énormément de montées et de descentes raides ça vous pousse vraiment dans vos derniers retranchements !”