Sierre-Zinal 2025
Une édition orpheline de son roi, où la domination kenyane semble inévitable
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Kilian Jornet, 10 fois vainqueur de Sierre Zinal
Le samedi 9 août 2025, les regards du monde du trail convergeront vers le Val d’Anniviers pour la 52e édition de la Sierre-Zinal. Mais cette année, une absence marque l’événement avant même le départ : celle de Kilian Jornet. Dix fois vainqueur ici, l’Espagnol laisse derrière lui un trône vacant. Et dans le sillage de cette vacance, une question cruciale se pose : qui pour reprendre le flambeau ? À en juger par les dernières éditions, la réponse pourrait bien venir du Kenya. Les coureurs africains, longtemps cantonnés à la route, s’imposent désormais comme les nouveaux patrons des sentiers rapides. Et Sierre-Zinal, avec son profil nerveux, leur convient parfaitement.
Résumé
Kilian Jornet ne prendra pas le départ de la Sierre-Zinal 2025, laissant la voie libre à une génération de coureurs venus d’Afrique de l’Est.
Philemon Kiriago, Patrick Kipngeno et Robert Pkemoi pourraient bien offrir au Kenya un triplé historique sur cette course alpine rapide. À travers cet article, on explore les raisons de cette domination émergente, le profil du parcours, les espoirs de résistance côté européen et l’impact de l’absence de Jornet sur le scénario de course.
Un changement d’ère au sommet du trail court
Sierre-Zinal n’a jamais été une course comme les autres. Avec ses 31 km et 2200 m de D+, elle mélange la puissance d’une montée sèche, la vitesse d’un semi-marathon et l’agilité d’un trail technique. Kilian Jornet y a longtemps dicté sa loi, avec une régularité et une science de course qui frôlaient l’irréel. Mais voilà : le roi catalan ne sera pas là cette année. Et depuis 2021, l’équilibre s’est fragilisé. Les Kényans sont arrivés. Et ils ne sont pas venus pour faire de la figuration.
Une montée ultra-rapide qui fait le jeu des routiers
La première moitié de Sierre-Zinal, jusqu’à l’Hôtel Weisshorn, est une montée longue mais roulante. Sur cette portion, les coureurs kenyans excellent. Formés sur les pentes de l’altiplano et les chemins de terre, ils sont capables de maintenir des allures insensées sur de forts pourcentages. En 2022 et 2023, Kipngeno et Kiriago ont pris les devants très tôt, imposant un tempo infernal qui a étouffé les grimpeurs européens plus habitués à l’économie d’allure. Leur stratégie ? Prendre une avance maximale avant la descente.
Une technicité maîtrisée… mais pas parfaite
Contrairement à ce que l’on pourrait croire, la descente de Sierre-Zinal n’est pas extrêmement technique. Elle reste rapide, large, en forêt, avec quelques cailloux mais peu de pierriers ou de passages engagés. Cela explique pourquoi les Kényans, encore peu habitués au trail alpin pur, parviennent à y conserver leur avantage. Ils perdent parfois du temps sur les meilleurs techniciens comme Jornet, Puppi ou Blanes… mais pas assez pour perdre la victoire.
Les favoris de Sierre Zinal 2025 avec le duel Kiriago – Kipngeno : l’africaine rivalité
Philemon Kiriago est le champion du monde en titre de course en montagne. En 2024, il n’a échoué que pour deux petites secondes face à Jornet. Il est en pleine ascension. Patrick Kipngeno, quant à lui, a enchaîné les podiums à Zinal, sans jamais encore lever les bras en premier. Cette année, la victoire semble enfin à sa portée. Leur duel pourrait bien se jouer dès Chandolin. Et s’ils décident de collaborer, un scénario façon « double échappée kenyane » est tout à fait crédible. Dans ce cas, la lutte pour la 3e place serait la seule ouverte.
La résistance européenne s’organise… timidement
Du côté européen, les meilleurs espoirs reposent sur Francesco Puppi, spécialiste du profil, capable de très belles descentes et d’une gestion exemplaire. Mais il accuse souvent un déficit de vitesse sur la montée initiale. Le Marocain Elazzaoui pourrait jouer les trouble-fête : explosif, imprévisible, capable d’attaquer au moment où on s’y attend le moins. L’Espagnol Andreu Blanes, vainqueur en 2022, a aussi un mot à dire, mais sa forme actuelle reste inconnue.
Pourquoi les Africains dominent maintenant aussi le trail
Longtemps, le trail semblait à l’abri de la vague africaine. Terrain trop technique, météo trop capricieuse, logistique difficile… Mais les Golden Trail Series, avec leurs formats courts, leur médiatisation et leurs primes attractives, ont changé la donne. Les agents kenyans recrutent désormais spécifiquement pour ce circuit. Les entraînements s’adaptent. Et les performances suivent.
Il faut aussi noter que les fédérations européennes ne sont pas aussi structurées que celles d’Afrique de l’Est sur les formats courts. Là où un Kipngeno bénéficie d’un encadrement semi-professionnel, beaucoup d’Européens gèrent leur saison en solo.
Et si la France était absente du top 10 ?
C’est une éventualité réaliste. Aucun Français ne figure parmi les favoris en 2025. Les meilleurs sont sur d’autres formats (plus longs, plus techniques), et ceux présents à Zinal manquent souvent d’expérience sur ce profil ultra rapide. Cette déconnexion entre le trail français et le circuit Golden Trail pose question. Alors que la Sierre-Zinal devient le « 10 km de Montagne » de référence, la France pourrait se retrouver marginalisée… comme elle l’a longtemps été sur le 5 000 m olympique.
L’après-Jornet : une légitimité contestée ?
Même si Kiriago ou Kipngeno s’imposent avec autorité cette année, il flottera dans l’air un parfum d’inachevé. Car battre tout le monde sauf Kilian, est-ce vraiment gagner Sierre-Zinal ? C’est l’un des paradoxes de cette édition : plus ouverte que jamais, mais sans celui qui a contribué à sa légende. Une victoire africaine serait incontestable sur le papier… mais dans les cœurs des fans, il faudra sans doute attendre un affrontement direct pour clore le débat.
Résumé
Kilian Jornet, dix fois vainqueur, sera absent de la Sierre-Zinal 2025, laissant ainsi le champ libre aux coureurs kenyans qui dominent de plus en plus le trail court. Philemon Kiriago et Patrick Kipngeno, favoris incontestables, pourraient réaliser un doublé historique grâce à leur vitesse impressionnante sur la montée roulante du parcours. La résistance européenne, incarnée timidement par Francesco Puppi ou Andreu Blanes, semble avoir peu de chances face à la nouvelle vague africaine. Cette domination kenyane s’explique par une préparation spécifique au format rapide des Golden Trail Series et un encadrement professionnel dont les Européens manquent souvent. Quant à la France, elle risque de disparaître totalement du top 10, ses meilleurs coureurs préférant des formats plus longs ou techniques. Même en cas de victoire kenyane, l’absence de Jornet laissera planer un doute sur la légitimité de ce sacre, jusqu’à un futur affrontement direct.
FAQ
Pourquoi Kilian Jornet ne court-il pas cette année ?
Aucune annonce officielle. Il semble privilégier d’autres projets, peut-être en lien avec la famille ou des objectifs plus longs.
Les coureurs africains peuvent-ils faire un triplé ?
Oui. Kiriago, Kipngeno et Pkemoi sont capables de verrouiller le podium si la course reste rapide et sans incident technique.
Un coureur européen peut-il encore gagner ?
Oui, mais cela demandera une stratégie parfaite, une forme exceptionnelle et peut-être un jour « sans » pour les Africains.
Est-ce que cette domination africaine est durable ?
Probablement. Tant que les formats resteront courts et roulants, les Kényans ont un avantage naturel.
Faut-il adapter le parcours pour équilibrer les forces ?
C’est une question sensible. Mais à ce jour, l’organisation assume pleinement l’orientation rapide et accessible du tracé.
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