Alors qu’une seule nuit nous sépare du départ de la LyonSaintéLyon, posons-nous sérieusement la question : Casquette Verte peut-il réellement aller chercher un quatrième titre ?
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Alexandre Boucheix : comment suivre Casquette Verte en direct live sur la LyonSaintéLyon
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Casquette Verte arrive sur la LyonSaintéLyon avec son statut d’élite
La première interrogation concerne le plateau élite. Et pour cela, rien de tel que l’UTMB Index. On sait que l’indice n’est pas une science exacte : on peut très bien afficher une bonne côte et ne pas être dans la forme du moment. Mais à ce niveau d’expérience, cela reste un bon indicateur. Sans surprise, Alexandre Boucheix caracole en tête avec 813 points. Il est le leader incontesté cette année. Et évidemment, sa côte ne doit rien au hasard.
En se référant au règlement de la LyonSaintéLyon, les élites sont ceux qui dépassent les 800 points UTMB (et 650 chez les femmes). Côté masculin, avec ses 813 points, il est le seul à entrer dans cette catégorie. Mais attention : cela ne doit pas faire oublier ses concurrents. Les sept suivants de la liste sont tous au-dessus de 750. Autrement dit, la densité est réelle, et si la marge existe, elle reste fine. La théorie annonce un écart, mais elle ne prend pas en compte tout ce qui fait la réalité d’un ultra.
L’expérience de Casquette Verte : avantage ou inconvénient ?
Il faut rappeler que Casquette Verte connaît cette course comme sa poche. Depuis la création officielle du format en 2019, il a gagné les trois premières éditions. Il a même couru la SaintéLyon « classique » une dizaine de fois. Cette répétition forge une expérience unique, notamment dans les monts du Lyonnais, de nuit, sous la neige ou dans la boue. Il n’est certes pas le seul à connaître l’ultra, mais il reste le seul à maîtriser aussi bien ce format particulier de la LyonSaintéLyon.
Rappelons : on court dans un sens, puis on s’arrête un temps (minimum deux heures), avant de repartir tous ensemble pour le retour. C’est cette seconde partie qui détermine le classement final. Or cette pause est loin d’être anodine : elle peut tout changer. Et dans cet art de la récupération stratégique, Casquette Verte possède un savoir-faire que peu de coureurs peuvent revendiquer.
Un parcours modifié, une inconnue supplémentaire
Alexandre ne s’en est jamais caché : il aime la répétition. Il reconnaît ne pas se souvenir de tout dans le détail, mais son cerveau de coureur enregistre beaucoup de choses d’une année sur l’autre. Cela l’aide. Sauf que cette année, près de 40 % du parcours a été modifié, avec moins de sentiers techniques, et plus de portions roulantes. Lui qui préfère les profils exigeants pourrait-il être désavantagé par cette nouvelle trace ?
Casquette Verte, et vous ça va ? (à lire avec la voix de Léa Salamé)
Finalement, tout se joue là. Que le parcours change, que les autres aient quelques points de moins à l’UTMB, cela pèse peu. Si Casquette Verte est en forme, peu peuvent rivaliser. Bien sûr, il n’est jamais à l’abri d’un pépin, d’un mauvais pas ou d’un adversaire exceptionnel ce jour-là. Mais ce sont des événements rares.
Son véritable adversaire, c’est lui-même. Car il ne cache pas s’être blessé à la cheville avant la Diagonale. Et dans la foulée, il a enchaîné avec les 160 km du Kullamannen. Comme protocole de récupération, on a vu plus prudent… Pourtant, il continue de courir au quotidien avec cette cheville, enchaînant dénivelés et sorties longues comme à son habitude.
Le souci n’est pas qu’il se trompe sur sa gestion. Au contraire : il connaît son corps mieux que quiconque. Mais la réalité, c’est qu’une cheville fragilisée peut céder sur un rien. Une racine, un trou de lapin, une branche masquée… et tout peut basculer. Surtout que les conditions météo s’annoncent plus piégeuses que prévues. Cette cheville, même si elle tient, sera un facteur de tension, pas un allié.
La fatigue mentale en embuscade
Ajoutons une sinusite déclarée il y a quelques jours. Cela pourrait gêner un coureur lambda. Mais Casquette Verte a déjà couru dans des états bien pires. Il suffit de revoir ses images du HK100 cette année pour s’en convaincre.
Reste la fatigue mentale. Depuis plusieurs semaines, il est partout : réseaux, médias, signatures, interviews. Même si tout cela est assumé, cela puise dans l’énergie. Est-ce qu’on peut perdre une course qu’on adore à cause d’une séance de dédicace trop tardive ? Peut-être pas. Mais cela crée une surcharge invisible que seuls les champions acceptent de porter.
En résumé, sauf accident, Casquette Verte va gagner la LyonSaintéLyon.
Sauf accident, il a les jambes (à un petit bout d’os près), la tête, l’expérience. Il ne dit pas qu’il vient pour la gagne, mais on le sait : il est là pour ça. Il ne bluffe pas, mais il se préserve. Et pendant ce temps, ses adversaires vont devoir courir contre un fantôme à 813 points qu’on ne bat pas facilement
Lire nos précédentes analyses au sujet de Casquette Verte favori de la LyonSaintéLyon 2025
- Casquette Verte va courir les 164 km de la LyonSaintéLyon avec une fracture de la cheville et un reste de sinusite(S’ouvre dans un nouvel onglet)
- OFFICIEL : Casquette Verte ne vise pas la victoire sur la LyonSaintéLyon(S’ouvre dans un nouvel onglet)






