“la vraie vie des traileurs” : imaginez vous comment peut être la vie d’un ultra traileur ? On vous la raconte.
Sur uTrail, on parle souvent d’entrainement et de nutrition… tout cela est nécessaire pour nous permettre d’être finisher mais la question qu’on peut légitiment se poser : c’est quoi la vie d’un finisher d’ultra trail ?
Facile pour moi je n’ai qu’à raconter ma propre expérience… quelle était ma vie durant l’année qui a précédé l’UTMB ?
UTMB : les doutes au moment de l’inscription
Tout a commencé en décembre 2010 où il a fallu s’inscrire..
Le stress en moins car ayant été recalé en 2010 j’ai bénéficié d’une inscription prioritaire et des points nécessaires.
– Au moment de confirmer l’inscription, je fus pris d’un énorme doute, je n’avais jamais dépassé les 98 km en course, aurai-je la caisse nécessaire et suffisante pour boucler les 177 km ?
Le doute effacé, me voila inscrit à l’UTMB, graal de nous traileurs.
– Un bilan rapide du bonhomme montrait un léger surpoids, la forme pas encore au rendez vous .
Je savais que mon temps disponible, étant en couple et parent d’un jeune enfant (moins d’1 an), n’était pas à la mesure de ce que j’aurais aimé avoir.
Je décidais d’une stratégie qui consistait à participer à quelques courses en augmentant mois après mois le kilométrage jusqu’à a 1 mois et demi avec la participation à l’ultra tour du beaufortain les 105 km, dont le but était de me forger un corps et un mental d’un participant de l’UTMB.
Cette stratégie me permit de pouvoir alléger les entrainements en ne gardant que la qualité et aussi naturellement allégé car la participation à ces courses nécessitait des jours de repos, donc des jours sans entrainement.
UTMB : des sacrifices
Bien sûr ces competitons auxquelles je participais étaient aussi des sacrifices, loin de chez moi, loin de ma famille, loin de mon bébé, un sacré sacrifice affectif et aussi un sacrifice économique forcément.
– Sacrifice économique car en plus des prix d’inscription qui sont proportionnels aux distances parcourues, on ajoute le prix de l’équipement imposé dans le cas de l’UTMB, de la nourriture nécessaire à la course, à l’avant course etc etc.
C’était devenu un gouffre… notre passion a un coût non négligeable quand, en plus, les choses s’usent… notamment les chaussures.
La préparation assez intense dans mon cas surtout en qualité a provoqué quelques gènes, quelques blessures… je n’ai jamais autant consulté mon ostéopathe que lors de cette année de préparation à l’UTMB.
Séance d’ostéo non remboursée par la sécurité sociale et d’un prix assez conséquent 😉
– Sacrifice familial : Des sacrifices il y en a eu beaucoup ! Sacrifice familial ,sacrifice économique, mais sincèrement le jeu en vaut largement la chandelle c’est bien le fin fond de ma pensée..
Par contre en écrivant cet article et en me remémorant tous ces sacrifices, en me souvenant qu’il ne se passait pas un jour, je dis bien un jour, où je ne pensais pas UTMB, je ne suis pas sûr de vouloir revivre cela.
La graal atteint maintenant c’est 50 kil max en montagne.