Depuis le début de son projet States of Elevation, Kilian Jornet enchaîne les sommets comme d’autres les escaliers.
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Longs Peak, Grays, Torreys, Mount Elbert, Massive, Democrat… Une véritable odyssée humaine, à pied et à vélo, au cœur des Rocheuses américaines. Et après six jours à crapahuter en haute altitude, le Norvégien d’adoption nous annonce… un jour de repos.
Mais attention. « Repos », dans le dictionnaire de Kilian Jornet, ne signifie pas la même chose que pour le commun des trailers. Alors que nous, on poserait notre corps douloureux dans un hamac avec une bière locale à la main, lui… enfile les baskets. Et pas pour une marche digestive.
Petit rappel : La semaine d’enfer de Kilian Jornet (en altitude)
Avant de revenir à ce fameux jour de « repos », regardons ce que Kilian a accompli entre le 3 et le 7 septembre :
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13 sommets à plus de 4 000 mètres
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Une traversée de plusieurs massifs : Front Range, Tenmile Range, Mosquito Range
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L’ascension des deux plus hauts sommets des Rocheuses : Mount Massive (4 398 m) et Mount Elbert (4 401 m)
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Des transitions à vélo entre chaque massif, y compris à travers des stations de ski et des cols routiers
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Des altitudes souvent supérieures à 3 600 m pendant des heures
Bref, un programme qui ferait exploser n’importe quel plan d’entraînement Trail 100K.
Et le jour de repos de Kilian Jornet alors
Officiellement, le 7 septembre est un « rest day » dans le calendrier de States of Elevation. Sauf que voilà : Kilian a roulé 87 kilomètres à vélo, et il a enchaîné avec 54 kilomètres à pied, dans la même journée. Total : 141 km.
Encore une fois : 141 kilomètres. Pour souffler. Pour « délasser les jambes ».
Pour « laisser un peu le corps récupérer ».
Ce qui pour nous serait un ultra-trail de rêve avec médaille et ravitaillement au fromage local, pour lui, c’est une pause.
Quand le corps devient machine… mais que la tête reste lucide
Kilian l’a déjà expliqué dans ses interviews : pour ce type de projet, le mental compte autant que le physique. Ce jour de « repos » est pensé pour préparer la suite, pas pour récupérer de manière passive. Il s’agit d’un repositionnement logistique autant que physiologique.
En réalité, il a simplement déplacé son camp de base d’un massif à un autre, en se gardant actif, tout en réduisant la charge d’altitude. Ce n’est pas « repos », c’est « repositionnement actif ».
Mais bon, nous on préfère en rire. Parce qu’on sait très bien que si on avait tenté la même semaine que lui, on serait actuellement sous perfusion avec une entorse, une bronchite et une crise existentielle.
Les chiffres de States of Elevation après 7 jours
Voici un point chiffré après la première semaine de ce défi hors norme :
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Nombre total de sommets validés : 13
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Dénivelé positif cumulé : 22 124 mètres
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Distance totale parcourue : 481 kilomètres
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Durée approximative d’effort (marche, course et vélo confondus) : 75 heures
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Sommets les plus élevés gravis :
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Mount Elbert (4 401 m)
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Mount Massive (4 398 m)
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Nombre d’étapes complètes : 4
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Nombre de jours consécutifs d’activité : 7 (aucun jour réellement off)
FAQ
Qu’est-ce que States of Elevation ?
C’est un projet d’ultra-endurance mené par Kilian Jornet à travers les Rocheuses américaines, consistant à enchaîner à pied et à vélo les sommets de plus de 4 267 m (14 000 pieds) du Colorado, appelés Fourteeners.
Pourquoi ces sommets sont-ils importants ?
Le Colorado en compte 58 officiels, un record aux États-Unis. Ces montagnes sont très prisées des alpinistes américains. Enchaîner leur ascension est un défi de référence dans le milieu outdoor US.
Kilian les fait tous ?
Non. Il ne s’attaque qu’aux sommets publics (certains sont sur des terrains privés interdits d’accès), mais le projet reste d’une ampleur inédite, notamment par la volonté de ne jamais utiliser de véhicule motorisé.
Comment suit-on l’évolution du projet ?
Kilian poste régulièrement des mises à jour sur Instagram (@kilianjornet) et des stories avec ses cartes de progression. uTrail propose aussi des résumés réguliers étape par étape.
Est-ce faisable par un amateur ?
Non. Absolument pas. C’est un projet réservé à l’élite de l’élite. Rien que la logistique, l’adaptation à l’altitude, l’endurance et les compétences techniques requises dépassent très largement les standards d’un ultra-trail classique
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