Jim Walmsley n’est pas un traileur comme les autres.
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Champion du monde en titre sur 80 kilomètres, triple vainqueur de la Western States, installé dans les Alpes françaises pour progresser sur les terrains techniques, il est sans doute l’ultra-traileur le plus exposé médiatiquement au monde. Et pourtant, ce n’est pas sa victoire aux Mondiaux qui a fait parler, mais bien ses propos sur le maillot des États-Unis. « Ce n’est pas la position la plus confortable », a-t-il lâché. Avant d’ajouter préférer porter celui de son sponsor, Hoka. Une déclaration qui n’a pas manqué de faire bondir une partie de la communauté trail, en France comme ailleurs. Le débat est relancé : le maillot sponsor trail est-il devenu plus important que celui d’un pays ?
Maillot sponsor trail : un sport qui a changé d’échelle
La déclaration de Jim Walmsley n’est pas anodine. Elle révèle un changement de paradigme dans le trail. Jadis amateur, souvent en marge des logiques commerciales, le sport de montagne est devenu en quelques années un terrain de jeu pour les marques mondiales. Salomon, Hoka, Nike, Adidas Terrex : les multinationales y investissent massivement, avec des budgets marketing, des équipes d’athlètes, des événements et des contenus. Et surtout, elles rémunèrent leurs coureurs. Quand une fédération offre un dossard et un maillot, Hoka propose un salaire, des primes, un staff. L’équation est vite vue. « Mon sponsor me fait vivre, mon pays me félicite », résume un internaute. Tout est dit. Voilà comment le maillot sponsor trail a supplanté le maillot national dans l’esprit de nombreux athlètes.
Représenter son pays ou porter un maillot sponsor trail ?
Jim Walmsley ne rejette pas les États-Unis. Il en incarne même une certaine image, libre, performante, dominatrice. Mais il remet en question le fait de courir *pour* un pays. Dans un monde de plus en plus polarisé politiquement, porter un drapeau revient parfois à cautionner des choix ou des symboles qu’on ne partage pas. Et quand il évoque « la perception internationale », il dit ce que beaucoup d’athlètes pensent : représenter une nation est devenu une affaire délicate. Jim vit en France, s’entraîne dans les Alpes, et c’est en Europe qu’il construit désormais sa carrière. Son identité sportive est plus complexe que ne le laisse croire un simple drapeau. François D’Haene lui-même n’a jamais porté le maillot bleu, préférant courir pour Salomon. Ce n’est donc pas un cas isolé, mais une tendance de fond. Le maillot sponsor trail apparaît plus neutre, plus universel, plus stratégique.
Champion du monde… mais sans le maillot
La grande ambiguïté, c’est que Jim Walmsley a bel et bien participé aux derniers Championnats du monde à Canfranc. Il a couru, gagné, et s’est offert le titre. Mais à l’écouter, il ne l’a pas fait pour la bannière étoilée. Il l’a fait pour compléter son palmarès, pour cocher une case, pour montrer qu’il pouvait dominer sur un parcours technique. Le prestige du titre primait sur l’engagement patriotique. Cette participation pose donc une question : faut-il encore organiser des sélections nationales si les meilleurs athlètes viennent uniquement pour le prestige individuel ? Certains commentateurs n’ont pas mâché leurs mots : « Je veux bien l’argent de la première place, mais pas le maillot ? Qu’on le bannisse. » D’autres, plus nuancés, ont rappelé que le problème n’était pas Jim Walmsley mais le système tout entier — un système dans lequel le maillot sponsor trail est devenu plus valorisant que le maillot fédéral.
Maillot sponsor trail : le vrai moteur de l’économie du haut niveau
Ce qui dérange, c’est la brutalité du constat. Dans l’ancien monde, porter le maillot de l’équipe nationale était un honneur. Aujourd’hui, cela peut être perçu comme une contrainte. Parce que cela impose des choix de calendrier, des obligations fédérales, des compromis avec les sponsors. Et surtout, cela ne paie pas. Le trail de haut niveau est désormais une carrière, avec des contrats, des objectifs de visibilité, des bilans financiers. Les marques ne se contentent pas d’un logo sur une casquette. Elles veulent du contenu, de la présence, des résultats. Dans ce contexte, un athlète fait ses choix comme un entrepreneur : en fonction de ses intérêts. Ce n’est pas glorieux, mais c’est réaliste. Walmsley n’a fait que mettre des mots sur cette réalité, une réalité portée par le maillot sponsor trail.
Pas de JO pour le maillot sponsor trail
Interrogé sur une éventuelle intégration du trail aux Jeux olympiques, Jim Walmsley a botté en touche. Pour lui, le trail a d’autres priorités : structurer son calendrier, valoriser ses grandes courses, renforcer sa présence sur tous les continents. Le cycle olympique de 4 ans semble trop rigide, trop éloigné des dynamiques actuelles. Et surtout, intégrer les JO imposerait une normalisation qui pourrait tuer l’esprit originel du trail. Moins de variété, plus de formats courts, moins de liberté. Là encore, le message est clair : Walmsley n’est pas un rebelle, il est lucide. Il veut préserver ce qui fait la force du trail, même si cela signifie rester en marge des grands circuits institutionnels. Le maillot sponsor trail reste à ses yeux le symbole d’une liberté de carrière que les JO pourraient menacer.
Et maintenant ?
En 2026, Jim Walmsley devrait faire l’impasse sur la Western States pour privilégier l’UTMB. Il restera basé en France, peaufinera son entraînement dans les Alpes, et visera ce qui est pour lui la course la plus prestigieuse du monde. Mais au-delà des courses, c’est tout un système qu’il redessine. Celui où les sponsors ont remplacé les fédérations, où le storytelling pèse plus que le drapeau, et où le trail s’est fondu dans le capitalisme global. Cela ne plaira pas à tout le monde. Mais c’est déjà la réalité. Et tant que le maillot sponsor trail offrira plus de perspectives concrètes que celui de l’équipe nationale, les meilleurs suivront cette voie sans hésiter.
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