La Western States est une course mythique qui ne pardonne rien
la Western States
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la Western States : Cchaque année fin juin, les regards du monde du trail se tournent vers la Californie.
Depuis 1974, la Western States 100 relie Olympic Valley à Auburn sur 160 kilomètres brûlants. Plus qu’un simple ultra, c’est une épreuve initiatique. Entre cols alpins, canyons désertiques et descentes interminables, elle pousse les coureurs à leurs limites physiques… et mentales. Et c’est justement cette violence maîtrisée qui en fait une légende.
Une météo délirante… sur 24h
À la Western States, on passe de la neige à la canicule en quelques heures. Le départ se fait souvent par zéro degré et un air raréfié, avant de plonger dans des vallées étouffantes où le mercure dépasse les 40°C. Ces variations brutales réclament une stratégie d’hydratation et de gestion thermique quasi militaire. Impossible d’improviser.
Trop lent, trop prudent… et vous explosez quand même
L’une des surprises de cette course, c’est que partir trop lentement peut être tout aussi destructeur que partir trop vite. Nombre de coureurs, paralysés par la peur de l’échec, se brident dès les premiers kilomètres. Résultat : biomécanique perturbée, muscles qui se crispent, et plaisir absent.
Courir trop en dessous de son rythme d’entraînement fatigue en profondeur, notamment les articulations et le système nerveux. Ce paradoxe est bien connu des finishers expérimentés : sur la Western, on ne gagne rien à freiner son corps, il faut simplement savoir écouter et s’adapter.
Les descentes sont un piège… ou une chance
Avec 6 700 mètres de dénivelé négatif, la Western States est redoutée pour ses descentes. Trop agressif ? Vous y laissez vos quadriceps avant la mi-course. Trop prudent ? Vous gaspillez de précieuses minutes et accumulez de la tension musculaire.
Les meilleurs coureurs savent que la victoire — ou le simple fait de bien finir — se joue dans la seconde moitié, quand les descentes deviennent roulantes. Il faut alors oser relancer, même après 130 kilomètres, et avoir assez travaillé sa technique pour ne pas exploser.
Un plan nutrition… et trois plans de secours
La chaleur, le stress, les kilomètres : à Western States, même le meilleur plan nutritionnel peut devenir inutile si votre estomac vous lâche. Vomissements, nausées, rejet des aliments sucrés… tout peut basculer en quelques minutes. D’où l’importance d’avoir plusieurs options : solide/liquide, sucré/salé, rapide/lent à digérer. Et surtout, ne pas paniquer quand le corps dit stop.
Un seul principe tient debout : il faut commencer à manger tôt, et souvent. Attendre d’avoir faim, c’est souvent déjà trop tard.
Une école d’humilité… et de confiance
La Western States est bien plus qu’un défi physique. C’est un terrain d’apprentissage permanent. Ceux qui la réussissent le mieux ne sont pas nécessairement les plus rapides, mais les plus adaptables. Ils ont intégré trois principes essentiels :
– Trouver un rythme confortable et efficace (sans tomber dans la frilosité).
– Savoir s’alimenter même dans l’adversité.
– Utiliser les descentes comme un tremplin, pas comme un piège.
La Western States ne ressemble à aucune autre course. Elle cumule les extrêmes : altitude, chaleur, vitesse, usure. Mais c’est justement ce cocktail improbable qui en fait un monument. Pour les traileurs français, habitués aux pentes alpines ou aux sentiers réunionnais, elle peut sembler lointaine. Et pourtant, ses leçons résonnent partout : apprendre à courir avec souplesse, oser sans s’écraser, et ne jamais laisser la peur dicter sa course.
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