Courir avec deux téléphones est une habitude étrange en apparence, mais parfaitement logique en course
À première vue, courir avec deux smartphones pourrait sembler absurde. Dans un sport où chaque gramme compte, pourquoi s’alourdir volontairement ? Et pourtant, sur de plus en plus de courses longues, notamment celles du circuit UTMB ou certaines épreuves internationales, les traileurs optent pour ce double équipement. Ce n’est ni une coquetterie, ni un caprice technophile : c’est une réponse pragmatique aux contraintes imposées par les organisations et à la réalité du terrain.
Les grosses organisations obligent que les traileurs soient joignables et « connectés
Aujourd’hui, il ne suffit plus de porter une couverture de survie et une réserve d’eau pour prendre le départ d’un ultra. De nombreuses courses rendent désormais obligatoire la possession d’un téléphone en état de marche, avec l’application LiveTrail installée et opérationnelle, connecté au réseau, avec batterie suffisante… et dans certains cas, accessible depuis trois pays différents pour les formats transfrontaliers.
Niveau matériel obligatoire, cela suppose donc :
- un smartphone avec un système compatible (souvent iOS ou Android récent),
- une batterie capable de tenir toute la course,
- une couverture réseau correcte,
- et un appareil allumé du départ à l’arrivée, sans mode avion.
Et en cas d’urgence, d’alerte météo, ou de passage à un point de contrôle, l’organisation doit pouvoir vous appeler. Si vous êtes injoignable, la pénalité peut tomber.
C’est là que l’idée du “deuxième téléphone” entre en jeu.
Mieux gérer l’autonomie… grâce à un deuxième téléphone
Beaucoup de traileurs choisissent de glisser dans leur sac un smartphone ultra-léger, souvent ancien mais encore fonctionnel, dédié exclusivement à répondre aux obligations de course. Il peut peser à peine 130 grammes, tenir en veille de longues heures, et consommer très peu de batterie si configuré en mode économie avec les notifications critiques activées.
Pendant ce temps, leur smartphone principal — souvent plus volumineux — reste éteint, ou en fond de sac, prêt à servir en cas de besoin (photo, appel perso, navigation, musique…)
D’autres répartissent même les fonctions : l’un des deux sert au suivi LiveTrail ou Garmin LiveTrack, l’autre pour la musique, les photos ou les échanges sur WhatsApp avec l’assistance.
Car oui, maintenir une application comme LiveTrail ou un suivi en temps réel sur plus de 30 heures de course est un vrai défi énergétique. Même les meilleurs smartphones voient leur batterie fondre en continu, d’autant plus si la connectivité est instable. L’option d’avoir deux appareils permet donc de ménager les ressources. Et avec des modèles comme l’iPhone 12 Mini ou des Android compacts autour de 100 €, certains trouvent le compromis parfait entre autonomie, légèreté et efficacité.
La fausse bonne idée de la batterie externe.
Sur le papier, partir avec une batterie externe déjà branchée semble parfait. Mais en pratique, ça gêne, ça s’abîme, ça prend l’humidité, et le câble peut lâcher au pire moment. En plus, certains téléphones chauffent ou consomment plus vite qu’ils ne se rechargent. Résultat : de plus en plus de traileurs préfèrent un petit smartphone de secours, plus fiable, plus simple, et surtout conforme aux exigences des courses comme l’UTMB.
Sélection Amazon de smartphones ultra-légers pour partir en ultra-trail
Pour celles et ceux qui veulent adopter un deuxième téléphone en course sans alourdir leur sac, plusieurs modèles ultra-compacts existent sur le marché.
iPhone 12 Mini
- L’iPhone 12 Mini reste une référence avec ses 133 grammes et sa fiabilité.
Alternatives plus économiques
- Le Unihertz Atom,
- le Jelly pro
- ou certains mini smartphones Android 4G entre 50 et 100 € sont aussi très prisées.
Leur principal atout : un format réduit qui se glisse facilement dans une poche, une autonomie correcte en mode économie, et une compatibilité avec les applications obligatoires comme LiveTrail. On peut les allumer dès le départ, les laisser en veille, et répondre aux exigences de sécurité de l’organisation sans puiser dans la batterie du téléphone principal. Une solution simple, efficace, et de plus en plus répandue chez les coureurs d’ultra.
Et les montres LTE alors ?
Les modèles comme la Garmin Fenix 8 Pro LTE permettent de transmettre ta position en direct sans smartphone grâce au réseau mobile. Mais attention : dans les ultras comme l’UTMB, cela ne dispense pas d’avoir un téléphone allumé, joignable, avec LiveTrail installé. La montre peut compléter le dispositif, mais elle ne remplace pas l’obligation réglementaire d’un téléphone en état de marche.
Un peu de bidouille, beaucoup de bon sens
Sur les forums et dans les groupes de coureurs, les astuces circulent : mode avion désactivé, notifications limitées, fond d’écran noir, luminosité minimale, applications inutiles supprimées… Certains n’utilisent leur téléphone “de secours” que pour répondre à une potentielle sollicitation de l’organisation. D’autres y ajoutent la musique, l’itinéraire GPX ou les infos météo.
Ce n’est pas forcément high-tech, ni très élégant. Mais sur un ultra, l’élégance importe peu. Ce qui compte, c’est d’avoir une solution simple, robuste, qui ne vous lâche pas à mi-course.
Limites, le coût des abonnements téléphoniques
Deux téléphones = deux abonnements ?
En théorie, oui : deux smartphones nécessitent deux cartes SIM actives, donc deux forfaits.
Toutefois, certains opérateurs proposent une option “multi-SIM” permettant de dupliquer un même numéro sur deux appareils, généralement pour quelques euros par mois.
Autre possibilité : utiliser un forfait principal sur le téléphone principal, et une carte prépayée simple dans le second, uniquement pour répondre aux exigences de l’organisation.
En résumé, ce choix de courir avec deux téléphones n’a rien d’un gadget.
Il reflète une adaptation aux exigences croissantes des organisateurs, à la recherche d’un suivi plus précis, mais aussi une manière de préserver son matériel principal, tout en restant en règle et en sécurité. Dans un sport où la gestion de l’énergie — musculaire comme électronique — est une science à part entière, cette stratégie a tout son sens.
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