dossard
Parmi toutes les appréhensions que l’on trouve dans le milieu des néophytes de la course à pied et du trail, on voit encore trop souvent des personnes qui ne font pas de courses. A la limite, c’est leur droit le plus strict, elles font encore bien ce qu’elles veulent. Le problème, c’est que parfois, c’est lié au fait qu’elles ont peur de le faire, par peur de se planter. Si vous voulez vous la péter un peu en société, vous parlerez pour cela de kakorrhaphiophobie.
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La peur de l’échec en course à pied et en trail
La peur de l’échec, donc. Quand on évoque ça pour justifier le fait qu’on ne prend pas de dossard, on peut trouver ici un léger paradoxe. En effet, l’échec ne réside-t-il pas dans le fait de ne pas prendre le départ, justement ?
La notion d’échec est quelque chose d’extrêmement relatif et n’a donc rien d’absolu. Prenons un 10km ; un élite qui va faire 30’01 estimera être en échec d’une seconde. Un coureur amateur mais légèrement chevronné se dira en échec car il a fait 40’01. Une quantité d’autres verront comme un échec de faire 50’01 ou 1h00’01. D’autres ne vont même pas finir, car vont se blesser.
Est-ce qu’ils sont en échec pour autant ? Je ne le pense pas.
A partir du moment où on se tient sur la ligne de départ, il faut partir du principe qu’il peut se passer tout et n’importe quoi, et que l’échec aurait été de ne pas y être. Prenons pour cela un exemple caricatural. Vous vous êtes préparés pour descendre sous les 40 minutes sur 10km. Vous êtes bien dans votre course, vous allez faire votre temps, et 200 mètres avant la fin, un signaleur se plante et vous envoie dans une mauvaise direction ; vous allez rater votre objectif ; dans ce cas, est-ce qu’on doit parler d’échec ? Je ne le pense pas. En tout cas, je ne le ferais pas.
Peur de faire un mauvais chrono
Vous avez peur de faire un mauvais temps ? C’est une possibilité, et ça peut arriver à tout le monde ; et quand bien même vous faites un chrono dégueulasse, réjouissez-vous, car vous ne pourrez que vous améliorer. A titre personnel, mon premier marathon était en 2014, et au 35ème, j’ai explosé de ouf, et j’ai péniblement fini en 4h45. A force d’entraînement, en 2019, j’ai réussi à descendre sous les 3h45. Et en 2020, avant que le monde ne parte en live, je préparais le marathon de Paris pour essayer de faire entre 3h15 et 3h20. Sauf que si je ne m’étais pas planté de la sorte la première fois, je n’aurais pas appris de mes erreurs, et cet « échec » a été une source de réussite après.
Peur d’abandonner avec un dossard
Pareil en trail, l’an dernier, sur le GRP, j’étais sur le 160 et après 65km, j’ai explosé et ai abandonné. Je l’ai pris longtemps comme un échec, sauf que ça a été très riche en enseignements. Si je ne m’étais pas viandé comme ça, je n’aurais pas compris que le trail en haute montagne, ce n’était pas comme le trail en moyenne montagne. Aussi, en trail, j’ai décidé de me dire qu’il n’y a un échec que lorsqu’on répète la même erreur deux fois, car ça veut dire qu’on n’a rien appris de celle-ci.
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