Courir l’OCC 2019 sera désormais plus difficile : élitisme ou réalisme ?
L’UTMB commence dans une quinzaine de jours et bon nombre de coureurs sont déjà en train de préparer l’édition 2019. En effet, comme vous le savez, en plus d’un tirage au sort, il faut avoir un certain nombre de points obtenus en un total limité de courses.
Cependant, la règle a changé dans le total de points requis pour l’OCC. Auparavant, quatre points étaient nécessaires pour s’inscrire à l’OCC, 8 pour la CCC et la TDS (en deux courses maximum) et 15 pour l’UTMB (en trois courses maximum). A partir de 2019, il faudra 6 points pour l’OCC (en deux courses maximum) ; pour les autres, ça ne change pas. Pour résumer, participer à l’OCC sera plus difficile qu’auparavant.
Que penser de cette évolution ? Est-elle élitiste ? Pragmatique ? Justifiée ?
L’évolution dans ce sens a quelque chose de plus élitiste, évidemment. Elle aurait pu se justifier par un taux d’abandon élevé et donc un niveau à relever, mais ce n’est pas le cas. En effet, si l’on regarde les chiffres de 2017, c’est sur l’OCC que le taux d’abandon était le plus bas (seulement 6%) parmi toutes les épreuves de l’UTMB. En revanche, regardons plutôt du côté des inscriptions au tirage au sort. Pour 1200 places disponibles au départ, l’UTMB a reçu 4200 demandes d’inscription, soit presque 350% de plus… Rétrécir le goulot d’entrée pour ménager les frustrations ne me semble pas choquant. Après, la question de savoir si c’est bien de le faire aux dépens desdits « plus faibles », chacun aura son avis. Personnellement, à défaut d’être bien, c’est un moindre mal.
Si l’on se situe désormais d’un point de vue purement comptable, l’évolution est justifiée. Voyons en quoi :
OCC : 56km et 3500m de D+ à faire en moins de 14h30
CCC : 101km et 6100m de D+ à faire en moins de 26h30.
L’effort à fournir varie pratiquement du simple au double, tant sur la distance que sur le dénivelé que sur le temps que l’on a pour l’accomplir. Dès lors, il n’est pas illogique que le nombre de points nécessaires varie lui aussi du simple au double.
Une autre solution aurait été de revoir à la baisse les critères d’accession de la CCC et de la TDS pour les adapter à l’OCC. Ça aurait pu énerver les grands défenseurs d’un trail réservé aux élites et donc me faire plaisir, mais si l’on se met d’un point de vue pragmatique, ce n’est pas souhaitable, car cela risquerait d’envoyer réellement des personnes au casse-pipe.
Alors pour réduire un goulot d’entrée sûrement trop large, pour adapter une cohérence statistiques entre l’OCC, la CCC et la TDS et dans une optique bienveillante (au sens de ne pas envoyer sur la montagne pendant une quinzaine d’heures des personnes qui n’y sont pas forcément prêtes), la modification ne me choque pas.
Par exemple, en 2016, j’ai fait un 70km dans les Ardennes belges. Le dénivelé était de 1200m grand max et l’altitude ne devait pas dépasser les 500m. Cela me donnait le droit de m’inscrire à l’OCC. Alors oui, ça aurait fait moins en distance, mais clairement, j’aurais pris le dénivelé et l’altitude en pleine tronche et ça m’aurait fait tout drôle !