Et si Kilian Jornet n’avait tout simplement plus le Niveau … ?… face à la nouvelle concurrence.
Bien sûr, il vient de gagner pour la neuvième fois la Zegama. Bien sûr, il en a encore sous le pied pour bazarder 95 % des référencés de l’ITRA. Bien sûr … Mais KJ est un winner, et le winner n’aime pas perdre. KJ est un winner intègre, il n’aime pas ne pas gagner contre les meilleurs.
Dépassé, Kilian Jornet ?
Kilian Jornet a tout gagné ou presque
Kilian Jornet a tout gagné ou presque. En plusieurs exemplaires, même. Sa réputation et son charisme ne sont assurément pas usurpés, et il n’est nullement question ici de revenir sur les grandes heures de l’Ultra- trail, écrites à l’encre KJ. Livre d’Or. Il n’est nullement question, non plus, de dire que Kilian Jornet n’est plus que l’ombre de lui-même et qu’il se traîne sur des événements secondaires …
Depuis quand Kilian Jornet n’a-t-il plus bataillé avec la crème de l’ultra ?
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Une question se pose et s’impose à nous : depuis quand Kilian Jornet n’a-t-il plus bataillé avec la crème de l’ultra ? Et pourquoi ?
Initialement annoncé sur la Hardrock 100 et son truel dantesque avec d’Haène et Thévénard, KJ avait ensuite fait l’impasse sur l’événement. Décision qui s’insérait dans le grand déballage de communication sauce paternité et recentrage sur la montagne. Cela tombait bien, un ouvrage venait d’être publié et la tournée des plateaux TV/radio s’offrait au champion. Depuis, la Hardrock 100 était annulée et KJ glanait une énième Zegama dans l’euphorie des fans !
Poudre aux yeux ?
Peut-être. En tout cas, la nouvelle concurrence pourrait être la cause de ces chicanes et d’une présomption de peur chez KJ. Cette nouvelle concurrence qui s’organise justement.
Le 21 juin dernier, Karl Egloff a gravi le Denali (6 190 mètres), en Alaska, en 7 h 40. Soit deux heures de moins que Kilian Jornet (9 h 45) en 2014.
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Plus parlant encore. Les deux derniers UTMB de Kilian Jornet. Une défaite face à François d’Haène et une photographie comme un symbole en 2017. KJ pointe le doigt vers le grand François, adoubement ? … La séance de rattrapage de 2018 ressemble à une grosse rature avec un abandon pour raisons médicales (piqûre d’insecte et allergie) alors qu’il ne caracolait pas en tête. Bien sur, KJ compile quelques retentissantes victoires sur ces dernières années mais la domination n’est plus. Ni écrasante ni totale. La faute à qui ? La lassitude ? L’attirance pour l’alpinisme ? L’usure du temps ? Une concurrence beaucoup plus efficiente au sein d’une discipline enfin démocratisée et aiguisant les appétits ? Un peu de tout cela à la fois sans nul doute.
Heureusement, Kilian Jornet dispose de multiples cordes à son Arc qui lui permettent de briller encore, et toujours, sur des disciplines de niche. La concurrence chasse derrière KJ et quand elle comble le gap,Kilian Jornet est déjà ailleurs … funambule.
Sierre Zinal 2019 : le duel Jornet # Walmsley
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Pas de hardrock 100 donc, pas d’UTMB non plus. Une Sierra-Zinal opus 7 ? Le duel est annoncé avec
Jim Wamsley pour l’édition 2019 certes … Kilian Jornet joue désormais davantage les équilibristes en haut des crêtes, Gopro vissée au casque (casque dont la seule nécessité est de servir de support à la caméra) qu’il n’aspire à affronter la nouvelle concurrence de l’ultra dans des épreuves qu’il a déjà gagné une, deux, trois …. fois ! Alors il compense, en faisant le buzz à coup de vidéos et de comportements qu’il ne faut surtout pas envisager de copier. L’adrénaline du flirt avec la mort plutôt que le chronomètre et l’adversité.
Néanmoins, pour maintenir l’espoir après l’acte 9 dans la Zegama, Kilian Jornet est annoncé dans la Sierra-Zinal 31km – 2200D+ le 11 août 2019 (duel avec Jim Wamsley – et plus généralement une concurrence internationale hétéroclite- pour nous faire mentir, car au-dela de la victoire, c’est l’audace de la confrontation qui intéresse), puis dans le Pikes Peak Marathon 42.1 km – 2382 m D+ deux semaines après le 25 août 2019 (victorieux en 2012 pour sa seule tentative).
Fin août, nous aurons plus que des éléments de réponse à nos interrogations. A nos craintes. Ne s’agit-il pas d’un superbe challenge ?
Vivement le mois d’août !