« Le week-end d’anniversaire de mon fils tombe le jour du trail du coin. C’est le cadeau que je m’offre. Me sentir pleinement libre, vivant et seule. Ce luxe vital pour assurer les 364 autres jours de l’année. Et zéro scrupule ».
Voici ce qu’on peut lire sur un compte twitter. Je ne suis absolument pas pour faire la morale sur comment éduquer ses enfants, chacun fait comme il veut, et personne n’a plus raison qu’un autre. C’est la raison pour laquelle j’orienterai mon courroux un peu différemment. Sur le fond, je trouve lamentable qu’on ait besoin d’un prétexte pour un trail. Jusqu’à preuve du contraire, un enfant n’a pas demandé à venir au monde, alors se faire à soi un cadeau le jour de l’anniversaire de quelqu’un d’autre, pardonnez moi, mais c’est débile, crétin, idiot, égocentrique et hypocrite. Et toutes les personnes qui me diront que je ne sais pas de quoi je parle peuvent aller s’asseoir sur un cactus.
Et ce qui m’énerve le plus dans cette histoire, c’est que si on la transposait du côté masculin, les chiennes de garde et autres morues s’insurgeraient en disant que les hommes sont des machos égoïstes qui ne pensent qu’à eux et qui n’en ont rien à foutre de leurs enfants. Et fondamentalement, je trouve qu’elles auraient raison. Mais alors, dès que c’est une maman qui le fait, d’un coup, c’est normal, super, génial ! Mais bordel non !
La mère de mes enfants me fait la moitié de ce coup, je peux vous dire que chaque jour que Dieu fait, je prends soin de leur rappeler ce que leur mère a fait ce jour. Car autant je trouve triste de ne pas assister à l’anniversaire de ses propres enfants pour un trail (de surcroît quand il s’agit d’une course au saucisson comme il en existe des centaines), autant je trouve lamentable d’inverser l’ordre de la normalité du genre « joyeux anniversaire fiston, pour bien fêter ça je me casse ». Enfin, ça me dégoûte de me dire qu’à action égale, un père en prendrait mille fois plus dans la gueule que cette mère courage.
Et j’entends d’ici les imbéciles qui ne savent que lire un mot sur deux ; ce n’est pas le fait qu’elle prenne du temps pour elle qui m’énerve (je sais même pas pourquoi je l’écris, ceux qui critiqueront auront déjà eu leur quota de mots pour la journée et n’arriveront pas jusque là), elle a mille fois raison et tous les parents savent à quel point c’est nécessaire. Mais bordel, le jour de leur anniversaire…
J’espère que son fils s’en souviendra et qu’il lui fera payer comme il se doit.