Le traileur et explorateur français est actuellement en train de participer à la Montane Yukon Arctic Ultra, la course la plus extrême, la plus froide et la plus difficile du monde. Cette 21e édition de la course a connu un certain nombre de changements, y compris un changement de parcours, ce qui amène bien des difficultés supplémentaires. Si Mathieu Blanchard occupe toujours la première place des coureurs sur le parcours de 630km, il semble arriver à bout de force.
Montane Yukon Arctic Ultra
Le directeur du Montane Yukon Arctic Ultra, Robert Pollhammer, pose le constat lui-même
« Cette année, la Montane Yukon Arctic Ultra est presque comme une “nouvelle” course » avec un parcours différent et des conditions météo particulièrement difficiles. En conséquence, « la vitesse moyenne globale est beaucoup plus lente que ce à quoi nous sommes habitués. Il y a plus d’altitude dans la piste et les athlètes à pied ne peuvent pas compenser ce qu’ils perdent en montée, quand ils arrivent enfin à la descente. »
Montane Yukon Arctic Ultra, un constat que Mathieu Blanchard semble faire également… dans la douleur et l’amertume.
Via le système de communication Inreach, il nous donne il y quelques heures des nouvelles.
« Le parcours est nouveau, l’organisateur ne l’a pas repéré… c’est pas possible. »
Avançant pas à pas depuis 420 km, il éprouve de plus en plus de difficultés à progresser :
« C’est quasiment impossible d’avancer dans ces méga pentes raides avec la pulka chargée. Et le pire sur ce dernier tronçon de 80km, quasi personne n’était passé. La neige n’était pas bien tassée, j’avais l’impression de traîner une ancre de 3 tonnes derrière moi. »
Si Mathieu Blanchard est un habitué des défis extrêmes (UTMB, Diagonale des fous, expédition dans le grand nord, plongée sous-marine, etc.) il semble arriver ici au bout de ses limites :
« Je n’ai jamais rien fait d’aussi difficile dans ma vie. »
Car les conditions de course sont dantesques, les températures tournent autour de -30°C en continu, ce qui expose les participants à des risques de gelures à la moindre inattention.
« Tout est difficile dans ces conditions de froid extrême. La gestion de la nourriture, de l’eau, du sommeil, de la survie, du froid, des vêtements, de l’humidité dans les équipements. »
La course est également rendue difficile par le taux extrêmement élevé d’abandons. Actuellement 76% des participants ont dû arrêter l’aventure. Alors que Mathieu Blanchard avait connu il y a 48h d’importantes difficultés respiratoires, l’ayant obligé à être examiné par une équipe médicale, le doute sur un potentiel abandon de sa part avait fortement plané. S’il semble aujourd’hui reparti avec ferveur, la bataille n’est pas gagnée.
En effet, dans ces conditions extrêmes pour les organismes, on sait à quel point la capacité à pouvoir se reposer, récupérer et s’alimenter est importante. Or sur ce point également Mathieu Blanchard semble être dans la difficulté.
« J’ai dormi en tout 13 h depuis le début, enfin pas dormi je me suis mis 13h dans le sac de couchage mais je ne dors jamais vraiment tant le froid fait mal et la fatigue physique. Cela fait une moyenne de 2h30 de sommeil par jour. »
Sur les quelques photographies qui nous parviennent, son visage se creuse et se tuméfie, la fatigue s’accumule. La suite de la compétition s’annonce rude, notamment si le moral commence à flancher. Car du côté de son principal concurrent Guillaume Grima, les ressentis semblent plutôt bons
« Belle et grosse journée, enfin plutôt plat. Neige de moins en moins pactée. Content de mon rythme, je m’accroche au podium. Hâte d’en finir. Moral : 7/10 Physique 6/10 »
Alors qui de Mathieu, de Guillaume ou du Yukon l’emportera ??
Lire aussi
- Mathieu Blanchard ou Guillaume Grima ? Lequel des deux français va remporter la Montane Yukon Arctic Ultra ?
- Mathieu Blanchard avoue qu’il a peur sur le Montane Yukon Arctic Ultra !
- Suspense : après 293km sur 600, Mathieu Blanchard est sur le point de perdre sa première place
- Abandons, sauvetage en hélicoptère : c’est l’hécatombe sur la Montane Yukon Arctic Ultra
- Yukon Artic Ultra : Jour 6, Mathieu Blanchard seul au monde (421,5km et 4140 D+ en 121h)