Ecouter ou regarder sur cet article sur la fin de la Transat Café l’OR avec l’arrivée de Mathieu Blanchard
Il reste moins de 200 milles à parcourir. Après deux semaines d’avaries, de galères, de douleurs et d’apprentissage, Mathieu Blanchard s’apprête à boucler sa première transatlantique à la voile.
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Fin de la Transat Café l’OR : Mathieu Blanchard devrait franchir la ligne d’arrivée ce vendredi 14 novembre dans la journée, avec son co-skipper Conrad Colman.
Le bateau MSIG Europe, toujours en course malgré une accumulation d’avaries (pilote automatique, radar, hydraulique…), est actuellement 28ᵉ en IMOCA, sur une flotte de 40 partants. Et pour Mathieu, plus que la place, c’est l’expérience qui compte.
Une course hors du commun… et hors de sa zone de confort
Il était venu chercher l’inconnu. Il a été servi. En deux semaines de course, Mathieu Blanchard a encaissé ce qu’un marin aguerri aurait mis des années à digérer : une tempête dès la première nuit, un pilote automatique en panne, une escale imprévue à Roscoff, des nuits glaciales dans une cabine détrempée, des poissons volants sur le visage, un radar arraché… et enfin, cette chute brutale dans la cabine qui lui a coûté une côte fêlée.
Chaque publication sur les réseaux sociaux documente un peu plus la violence du quotidien à bord.
Loin des stories ultra-léchées de certains navigateurs, Blanchard montre les mains en sang, la fatigue, les moments de doute. Il ne triche pas. Il vit ce que vit un marin débutant lancé dans l’arène des pros.
Ce que la mer lui a appris sur le confort
Il n’y a rien de confortable dans cette traversée. Pas un seul instant de répit. Le sommeil est fractionné, les repas sont froids, les vêtements toujours humides, les chocs incessants. On ne parle pas ici d’un défi sportif millimétré, mais d’une lente immersion dans l’inconfort, jusqu’à ce qu’il devienne le nouveau normal. Le corps souffre, le mental résiste, puis s’adapte. C’est ce que Mathieu Blanchard découvre : ce n’est pas la mer qui est dure, c’est notre besoin de confort qui est fragile.
Une leçon de patience et de lâcher-prise
Dans son dernier journal de bord, Mathieu confie à demi-mot ce que cette traversée est en train de lui faire : il apprend à ralentir, à observer, à « ne rien faire », à ressentir sans toujours chercher à performer.
« Je me rends compte à quel point c’est agréable de ne rien faire. Juste d’être là, dans ce bateau, avec le vent, avec les vagues. De ne pas courir après le chrono. »
Il découvre un autre rythme, un autre rapport au temps. À mille lieues de ses habitudes d’ultra-traileur, de ses départs en flèche, de ses GPS toujours allumés. Et c’est peut-être là que réside la plus grande transformation.
Ce n’est plus une course. C’est un chemin.
À 48 h de l’arrivée, ce n’est plus le classement qui compte. Ni la vitesse. Ni la performance.
Ce qui compte, c’est ce qu’il aura vécu à bord. Ce qu’il ramènera sur terre. Ce qu’il transmettra après. Et ce qu’il ne pourra peut-être jamais dire.
Le trail lui a appris à gérer les descentes, à écouter son corps, à ne pas renoncer. La mer, elle, lui apprend l’inverse : à ne rien contrôler, à tout accueillir, à ne pas chercher à comprendre.
Mathieu Blanchard arrive demain. Mais il est déjà ailleurs.
📌 Informations clés
- ⛵ Arrivée estimée : Vendredi 14 novembre dans la journée
- 📍 Lieu : Fort-de-France (Martinique)
- ⏱️ Classement actuel : 28ᵉ sur 40 IMOCA
- 💥 État physique : côte fêlée, mains en lambeaux, mais moral solide
- 🤝 Co-skipper : Conrad Colman
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