Vous vous souvenez quand Xavier Thévenard, en 2019, annonçait qu’il ne prendrait plus jamais l’avion pour aller courir ? On s’était un peu moqué de lui à l’époque, surtout qu’il s’apprêtait à tenter le record du GR20 en Corse, et forcément, tout le monde lui demandait s’il comptait y aller à la voile… Eh bien, six ans plus tard, c’est exactement ce que fait Mathieu Blanchard. Il va réellement traverser l’Atlantique à la voile, depuis Le Havre le 26 octobre 2025, pour participer à la TransMartinique prévue le 6 décembre suivant : un geste fort, rare, et profondément inspirant.
Ce choix contraste avec certaines pratiques d’autres figures du trail. Par exemple, Kilian Jornet, tout en prônant une approche écologique, a récemment suscité des critiques en s’entraînant dans une pièce chauffée à 45 °C en Norvège pour simuler les conditions de la Western States 100, une course qu’il rejoindra en avion . Cette démarche a relancé les débats sur la cohérence entre les discours et les actions des athlètes en matière d’écologie.
Dans ce contexte, la décision de Blanchard d’opter pour un mode de transport décarboné pour se rendre à une compétition internationale apparaît comme une réponse concrète aux enjeux environnementaux actuels.
Mathieu Blanchard écologie
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Mathieu Blanchard, un pied de nez à la dépendance du trail à l’avion
Dans un monde du trail souvent critiqué pour son usage intensif de l’avion et ses compétitions dispersées aux quatre coins du globe, Mathieu Blanchard frappe très fort. Pas pour provoquer, pas pour soigner son image, mais simplement par conviction. Pour rejoindre la TransMartinique, cet ultra-trail de 134 km au cœur des paysages volcaniques martiniquais, il a décidé de se déplacer d’une manière totalement opposée aux habitudes actuelles : il prend la mer.
Une démarche à contre-courant dans l’univers du trail
Il y a quelques années, Xavier Thévenard, triple vainqueur de l’UTMB, avait appelé les traileurs à repenser leurs déplacements en refusant lui-même de prendre l’avion pour certaines compétitions. Cet appel, bien qu’applaudi par certains, était resté marginal. En effet, entre le calendrier mondial, les obligations des sponsors et les fameux points ITRA, tout incite les élites à multiplier les vols intercontinentaux.
Aujourd’hui, Mathieu Blanchard donne une résonance concrète à ces idées. En s’engageant le 26 octobre 2025 dans la Transat Café L’OR au départ du Havre aux côtés de Conrad Colman sur l’IMOCA MS Amlin, il choisit un mode de déplacement décarboné, lent, exigeant, mais cohérent avec ses valeurs.
Une empreinte carbone proche de zéro
Traverser l’Atlantique en IMOCA, c’est plusieurs semaines de navigation propulsée uniquement par le vent, accompagnée par des panneaux solaires et des hydrogénérateurs. Tandis qu’un aller simple en avion Paris–Fort-de-France rejette en moyenne 887 kg de CO₂ par passager, cette traversée en voilier présente une empreinte carbone quasiment nulle. Un exemple concret et puissant de responsabilité écologique.
Ce choix fort de Mathieu Blanchard résonne particulièrement dans un contexte où l’impact écologique des sportifs est scruté de plus près. Son geste envoie un message clair : il est possible de repousser ses limites sans sacrifier la planète.
Trail, voile, apnée sous glace : une cohérence exemplaire pour Mathieu Blanchard
Mathieu Blanchard n’est pas seulement un athlète d’exception. Il construit un véritable projet de vie où chaque défi est une occasion d’explorer autrement ses limites, mais aussi de renouveler son rapport au monde. Après avoir affronté en 2024 les températures glaciales du Yukon Arctic Ultra et lancé un projet d’apnée sous glace, il ajoute maintenant à son parcours cette traversée transatlantique à la voile. Pour lui, l’effort physique reste intimement lié à une quête intérieure et à un respect sincère de la nature.
Reviendra-t-il en avion ?
C’est bien la seule interrogation qui demeure. Revenir en voilier serait symboliquement très fort mais logistiquement complexe. Même s’il choisit finalement l’avion pour rentrer, son initiative n’en reste pas moins exceptionnelle. Elle ne prétend pas être parfaite, mais elle montre clairement qu’un autre modèle est envisageable, au moins pour l’aller.
Mathieu Blanchard fait un geste fondateur pour la planète trail
En choisissant la voie maritime pour rejoindre la Martinique, Mathieu Blanchard ouvre littéralement une nouvelle voie. Plus lente, plus responsable, plus engagée. À une époque où la performance sportive se résume trop souvent aux chiffres et aux chronos, il rappelle avec force que le sport peut aussi être un acte écologique, philosophique, et même poétique. Son choix est plus qu’un simple geste : c’est une véritable inspiration.
Il est pertinent de se demander si l’engagement écologique de Mathieu Blanchard, notamment son choix de traverser l’Atlantique à la voile pour participer à la TransMartinique, a été influencé par des figures médiatiques comme Hugo Clément.
En mai 2025, Blanchard a couru en relais lors de la Maxi-Race d’Annecy aux côtés de Clément, journaliste engagé pour la cause environnementale, ainsi que de Frédéric Belaubre et Hugo Tormento. Cette collaboration a été marquée par une communication humoristique et complice, mettant en avant une volonté de sensibiliser le public aux enjeux écologiques dans le sport
Bien que Blanchard ait déjà démontré un engagement personnel en faveur de l’environnement, comme en témoigne sa victoire à la Yukon Arctic Ultra en 2024, sa collaboration avec Clément pourrait avoir renforcé sa détermination à adopter des pratiques plus durables. La participation de Clément à des projets liés au trail, tels que le podcast « Safe Pace », souligne son intérêt pour les sports d’endurance et leur lien avec l’écologie .
Ainsi, bien qu’il soit difficile d’établir une influence directe, la convergence des engagements de Blanchard et Clément suggère une synergie qui pourrait avoir contribué à renforcer la dimension écologique des projets de Blanchard.
Sources
- En 2020, Xavier Thévenard, triple vainqueur de l’UTMB, annonçait sa décision de ne plus prendre l’avion pour participer à des compétitions, estimant que parcourir 15 000 kilomètres en avion pour courir n’était plus concevable dans un contexte de crise écologique . Cependant, cette position a évolué, Thévenard précisant qu’il éviterait les vols long-courriers, tout en continuant à utiliser l’avion pour des trajets plus courts.
https://www.radiofrance.fr/franceinter/demain-il-arrete-de-prendre-l-avion-l-engagement-du-champion-d-ultra-trail-xavier-thevenard-4079493
https://www2.u-trail.com/xavier-va-prendre-lavion/ - En juillet 2020, il s’est attaqué au record du GR20 en Corse, un parcours de 180 km avec 13 800 mètres de dénivelé positif. Malgré une performance remarquable de 32 heures et 33 minutes, il n’a pas battu le record établi par François D’Haene .
https://gr20-infos.com/xavier-thevenard
- Parallèlement, Kilian Jornet, autre figure emblématique du trail, a suscité des critiques sur notre site en s’entraînant dans une pièce chauffée à 45 °C en Norvège pour simuler les conditions de la Western States 100, une course qu’il rejoindra en avion. Cette démarche a relancé les débats sur la cohérence entre les discours écologiques et les actions des athlètes .
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