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L’UTMB est concerné par la fronde contre le PPS : ce que dit France Outdoor dans Ouest-France.
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L’UTMB Group n’a pas réagi publiquement à la mise en place prochaine du Pass Prévention Santé (PPS) payant, annoncé par la Fédération Française d’Athlétisme pour janvier 2026. Mais l’organisation fait partie des structures citées par Ouest-France dans un article publié le 18 novembre 2025, en tant que membre de l’association France Outdoor, qui a pris position contre ce dispositif.
France Outdoor regroupe près de 200 organisateurs de courses outdoor en France, dont des événements emblématiques comme les Templiers, le Marathon du Mont-Blanc, l’Ultramarin, les Grands Raids des Pyrénées et du Finistère, ainsi que des groupes internationaux tels que OC Sport, Ironman… et l’UTMB Group. C’est cette association qui a diffusé un communiqué pour dénoncer les conditions d’élaboration du plan fédéral de la FFA, et plus particulièrement, l’instauration d’un PPS désormais obligatoire et tarifé à 5 euros.
Ce que dénonce France Outdoor dans Ouest-France :
- Une absence totale de concertation de la part de la Fédération Française d’Athlétisme sur le plan running hors stade.
- Un dispositif décidé « dans le dos » des organisateurs, qu’ils soient associatifs ou privés.
- Une mesure jugée « aberrante » et marquant un « manque de respect » pour les acteurs du terrain.
- Une inquiétude forte pour les petites courses à faible coût, qui craignent une baisse de participation.
- Un appel clair à coconstruire les dispositifs avec les organisateurs, « des plus grands aux plus petits ».
Un dispositif imposé sans dialogue, selon les organisateurs
Le ton du communiqué est sans équivoque. Selon France Outdoor, le succès croissant de la course à pied hors stade repose sur le travail des organisateurs, qu’ils soient issus du monde associatif ou privé. À ce titre, l’élaboration d’un plan national pour le développement de cette pratique ne peut se faire sans leur implication directe. Or, selon les termes rapportés par Ouest-France, les organisateurs ont été tout simplement « écartés » du processus décisionnel, ce que l’association juge inacceptable.
France Outdoor dit avoir pris connaissance du plan fédéral « avec stupéfaction », pointant une méthode jugée unilatérale, et une volonté de la Fédération d’imposer un cadre sans associer les principaux acteurs concernés. Cette absence de dialogue est au cœur de leur mécontentement.
Une inquiétude spécifique pour les petites courses
Si le montant de 5 euros du PPS peut sembler symbolique, France Outdoor attire l’attention sur un effet secondaire potentiellement lourd : l’érosion de la participation sur les petites courses locales. Le communiqué publié dans Ouest-France précise que ces épreuves à budget réduit, souvent portées par des bénévoles, attirent majoritairement un public occasionnel. Ce public, jusqu’ici habitué à s’inscrire rapidement pour quelques euros, pourrait se détourner de ces courses si des démarches supplémentaires — même minimes — viennent compliquer l’accès au dossard.
En imposant un PPS obligatoire et payant, la FFA prend donc un risque : celui de pénaliser indirectement une partie essentielle du tissu événementiel français.
France Outdoor rappelle dans le journal que la participation est un facteur clé de la réussite de ces courses locales. Une baisse même légère de fréquentation pourrait mettre en difficulté des événements déjà précaires financièrement.
Un appel à la coconstruction des politiques sportives
Le communiqué relayé par Ouest-France ne se contente pas de critiquer : il formule une exigence. France Outdoor appelle à ce que toute politique d’encadrement du sport hors stade soit menée avec les organisateurs, et non sans eux. La dernière phrase du communiqué est explicite : « C’est avec les organisateurs de ces événements, des plus grands aux plus petits, et pas dans leur dos, que le développement de ce bel univers vertueux doit être poursuivi. »
Autrement dit, l’association ne rejette pas l’idée même d’un encadrement sanitaire ou d’une mission de service public de prévention, mais exige que ces objectifs soient définis en collaboration avec les acteurs du terrain, qui en assurent la mise en œuvre pratique.
En résumé, le débat autour du PPS ne fait que commencer, mais la prise de position de France Outdoor, association représentative de nombreux grands noms de l’organisation sportive, montre que la contestation va bien au-delà des coureurs eux-mêmes.
En s’exprimant dans Ouest-France, les organisateurs rappellent leur rôle clé dans l’essor de la course à pied en France, et appellent à un changement de méthode.
Si l’UTMB Group reste silencieux pour l’instant, sa participation à France Outdoor l’associe de fait à cette prise de position collective. La balle est désormais dans le camp de la FFA, qui devra composer avec une communauté d’organisateurs soudée et vigilante.
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