Les événements de courses en sentier disparaissent avec l’arrivée du froid. Mais est-ce une raison d’arrêter de courir ? Absolument pas.
L’hiver au Québec, c’est le moment où plusieurs coureurs rangent leurs chaussures jusqu’au printemps. Les événements se font rares, plusieurs sentiers ferment, les stations de ski interdisent maintenant l’accès à leurs sentiers. La saison semble terminée.
Mais elle ne l’est pas réellement.
Oui, il faut adapter sa pratique. Oui, certains accès disparaissent. Mais malgré tout, on a plusieurs sentiers accessibles l’hiver au Québec. Ce sont juste les méthodes qui changent. Et honnêtement, l’hiver offre une expérience de course complètement différente qui mérite qu’on s’y attarde.
Les plaisirs méconnus de courir sur la neige
Courir dans la neige, ce n’est pas seulement une version moins agréable du trail d’été. C’est une expérience à part entière avec ses propres avantages.
D’abord, c’est plus doux sur le corps.
La neige amortit chaque foulée, réduit l’impact sur les articulations. Après des mois à marteler des roches et des racines, les genoux apprécient la pause.
Ensuite, il y a moins de risques de blessures techniques.
Les roches pointues, les racines traîtresses, les sections glissantes. Tout ça disparaît sous la neige. Bien sûr, il faut gérer d’autres défis, mais les torsions de cheville deviennent beaucoup plus rares.
Et puis il y a le paysage.
Les sentiers familiers se transforment complètement. La forêt enneigée, le silence particulier de l’hiver, la lumière qui change. C’est comme redécouvrir ses parcours préférés pour la première fois.
On peut même parfois glisser dans la neige pour le plaisir.
L’équipement essentiel
Pour courir l’hiver au Québec, il ne faut pas nécessairement plein d’équipement technique. Par contre, quelques éléments font toute la différence.
Les crampons
C’est l’investissement le plus important. Des crampons de course (pas des crampons d’alpinisme) qui s’attachent aux chaussures de trail. Ils donnent la traction nécessaire sur la neige aplatie et la glace. Sans eux, le temps se passe à glisser au lieu de courir. Et trop glisser peut apporter un autre type de risque de blessure.
Le système multicouche
L’erreur classique, c’est de trop s’habiller. Une fois parti, la chaleur monte. Le système multicouche permet d’ajuster selon l’intensité et les conditions. Une couche de base qui évacue l’humidité, une couche intermédiaire pour l’isolation, une couche extérieure coupe-vent. À enlever ou ajouter selon les besoins. Avec de bons vêtements, il est même possible de sortir à -20°C en montagne.
Les accessoires
Tuque, gants, cache-cou. C’est la base pour courir en sentier l’hiver, mais essentiel pour protéger les extrémités du froid. Et une lampe frontale, parce que les journées sont courtes et personne ne veut être pris à la noirceur sans lumière.
Redécouvrir les sentiers
L’hiver, ce n’est pas la saison pour battre les records de vitesse. La course est plus lente. La neige demande plus d’effort. Parfois, il faut faire plusieurs pas pour avancer, ou bien le pied s’enfonce dans la neige. Le froid ralentit le corps, les conditions sont plus exigeantes.
Mais c’est justement là que réside la beauté de la chose. L’hiver force à ralentir, à apprécier autrement. À redécouvrir les sentiers déjà connus. À maintenir l’entraînement sans la pression de la performance.
C’est une belle saison pour construire la base d’endurance, pour travailler la force dans des conditions difficiles, pour simplement avoir du plaisir dans la neige sans se soucier du chrono.
Où courir l’hiver au Québec ?
Plusieurs réseaux de sentiers restent accessibles l’hiver. Les parcs régionaux, certains sentiers municipaux, les réseaux de raquette qui acceptent souvent les coureurs. Il faut parfois chercher un peu, respecter les règlements locaux, partager l’espace avec les raquetteurs et les skieurs de fond.
Mais les options existent. Et de temps en temps, la découverte de nouveaux endroits jamais explorés durant l’été est au rendez-vous.
L’hiver, ce n’est pas une excuse
Au final, l’hiver n’est pas une raison d’arrêter de courir au Québec. C’est juste une invitation à courir différemment.
Oui, il faut s’adapter. Oui, ça demande un peu plus d’équipement et de préparation. Mais les récompenses sont là : des sentiers tranquilles, un corps qui récupère des impacts de l’été, un entraînement qui continue, et cette satisfaction particulière de revenir d’une sortie dans le froid avec les joues rouges et le sourire fendu jusqu’aux oreilles.
L’hiver québécois est long. Autant en profiter.
Auteur : Jonathan Lessard, rédacteur et coureur de sentier
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