Dans moins de deux semaines, Jim Walmsley fera partie des principaux favoris à sa propre succession sur l’UTMB 2024, malgré un plateau extraordinairement relevé. Comment a-t-il acquis cette crédibilité ? Comment la pompe à vélo texane est devenue la fusée du Beaufortain ?
Au début, jim walmsley était un peu vu comme une pompe à vélo dont la philosophie de course ne correspondait pas vraiment à la géographie alpine. Ses premières performances se faisaient surtout sur des trails très longs, mais roulants et avec peu de dénivelé (genre la Western States). Sauf que son approche sur des courses type Western States ne convenait pas avec l’UTMB, qui demandait un peu plus de gestion.
On l’a d’ailleurs vu, sur ses premiers UTMB, partir à fond la caisse pour exploser après Courmayeur.
Et c’était d’ailleurs assez fascinant de voir à quel point des coaches, parfois réputés, se réjouissaient ouvertement de ses échecs. Avec un anti-américanisme et un sentiment de supériorité très français (nous y reviendrons plus tard) cependant.
De pompe à vélo, il est ensuite passé au statut de looser magnifique.
On sentait son potentiel, on voyait qu’il avait les jambes pour dégommer à peu près tous les records qu’il voulait, sauf qu’avec sa philosophie, soit ça passe, soit ça casse. Et Jim va énerver tout le monde ; ses détracteurs car ils sentent qu’il peut dégommer absolument tout le monde, et ses supporteurs pour les mêmes raisons.
De looser magnifique, il est passé à héros.
Il a décidé de mettre toutes les chances de son côté, s’est installé à Beaufort et a remis sa stratégie en question. Il s’est alors donné deux pour remporter l’UTMB. En 2022, il est tombé dans le piège tendu par Pau Capell et s’est un peu grillé. Il a appris de ses erreurs pour, en 2023, ne laisser de chance à personne. Et cette année, même si François et Kilian avaient été là, ils auraient fait coucouche panier.
Pourquoi Jim Walmsley a-t-il autant énervé en France ?
Pour des questions de fond. Car Jim, c’est l’anti Antoine Guillon ou l’anti Xavier Thévenard par excellente. Antoine et Xavier étaient des métronomes qui ne laissaient rien au hasard. Jim Walmsley, c’était l’inverse, une philosophie du panache. Et pour le coup, force est de constater que ça fonctionne, Xavier Thévenard étant le seul (et probablement pour longtemps) à avoir Gagné l’UTMB, la TDS, la CCC et l’OCC. Et avec ça, on a acté l’idée qu’il n’y avait qu’une seule manière de s’entraîner, de courir et de performer (dans une moindre mesure, Casquette Verte a reçu et reçoit les mêmes critiques) et quand on ne fait pas comme il « faudrait », bah on est méprisé par les sachants.
Sauf que Jim a bossé, n’a jamais alimenté les polémiques, et a ridiculisé absolument tous ceux qui se sont foutus allègrement de sa tronche.
En conclusion, prenons tous ceux qui se sont moqués de Jim et voyons à quel point ça porte ses fruits sur l’UTMB depuis 4 ans.
Si l’on prend la CCC, l’OCC, la TDS et l’UTMB depuis 2019, ça fait 48 places sur les podiums à prendre. Sur ses 48 places, quel pourcentage occupé par les français ? Regardons, et voyons si ça mérite d’avoir des entraîneurs avec une aussi grande gueule :
On retrouve ainsi en 2019 Xavier Thévenard (UTMB), Ludo Pommeret (TDS) et Thibaut Garrivier (CCC). En 2021, on retrouve François D’Haene, Mathieu Blanchard, Aurélien Dunand-Pallaz (UTMB), Benoît Girondel et Arthur Joyeux-Bouillon (TDS), mais aussi Thibaut Garrivier (CCC). En 2022, on retrouve Mathieu Blanchard (UTMB) et Ludo Pommeret (TDS). Enfin, en 2023, on retrouve Germain Grangier (UTMB) et Yannick Noel (TDS). Ça fait 13 podiums, soit moins qu’un quart des podiums.
Est-ce que ça permet de se croire aussi supérieur aux autres ?
Certainement, et encore moins quand on voit la dynamique (en 2021, beaucoup n’ont pas pu voyager à cause des restrictions sanitaires et donc, on pourrait ne pas la compter que ça ne serait pas scandaleux).
En parallèle à ça, à partir du moment où l’UTMB s’est ouvert au monde entier avec les UTMB World Series, on a vu que nos podiums baissaient comme peau de chagrin. Et on a osé se moquer de Jim car il ne s’entraînait pas comme il fallait ? Heureusement que le ridicule ne tue pas.
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crédit photo : athlète