i-Run, Alltricks, Hardloop… on n’est pas aveugle. Les prix s’envolent.
Et pas seulement pour les montres GPS. Les chaussures de trail, elles aussi, prennent l’ascenseur. Comme partout en France. L’inflation frappe l’alimentaire, les matériaux, les services. Elle est réelle. Mais elle a parfois bon dos.
Car en 2026, la hausse des tarifs ne se contente plus d’accompagner les innovations, elle les précède. Loin du trail rustique et des paires à 130 euros (ce qui était déjà beaucoup), on entre dans une nouvelle ère. Les chaussures deviennent des objets techniques, presque cliniques. Mousse supercritique, plaque carbone, tige balistique, crampons d’escalade : tout est optimisé, rien n’est laissé au hasard. Et forcément, tout se paie.
Les chaussures de trail étaient déjà chères en 2025
Il suffit d’ouvrir les pages des revendeurs pour s’en convaincre : Norda 001A à 280 euros, Norda 002 à 275 euros, On Running Cloudultra Pro à 270 euros, X-Bionic TerraSkin X00/C à 300 euros. Même Salomon place sa S/Lab Ultra Dust à 280 euros. On ne parle pas ici de séries limitées ni de collaborations artistiques. Ce sont des modèles de série, en vente libre, conçus pour courir. Rien d’exceptionnel, sauf le prix.
Les modèles les plus récents flirtent désormais avec les 300 dollars – et parfois bien plus une fois débarqués en Europe. Ce n’est plus une exception. C’est devenu le nouveau plafond.
En 2025, on avait déjà franchi un cap. La Nike Ultrafly, par exemple, s’est positionnée à 260 dollars lors de son lancement, avec un prix de vente européen souvent compris entre 240 et 250 euros. Une somme justifiée par sa plaque carbone, sa mousse ZoomX, et une construction haut de gamme. Un modèle typique du glissement du trail vers la performance assistée.
Dans le segment ultra-premium, Norda a creusé son sillon avec des modèles entre 260 et 300 euros, misant sur des matériaux rares comme le BioDyneema et une fabrication centrée sur la longévité. Certains coureurs ont commencé à parler non plus de “prix d’achat”, mais de “coût au kilomètre”.
Ce qui sera encore plus cher en 2026
La saison à venir consolide cette montée tarifaire. Norda lancera sa 055 à 325 dollars, un modèle “all-mountain” pour les ultras, crampons Megagrip Elite, amorti renforcé, géométrie retravaillée. En France, elle sera vendue au-delà des 280 euros.
Chez Brooks, la Cascadia Elite prend le relais de la Catamount avec une plaque carbone et une mousse supercritique. Elle sera affichée à 275 dollars. Merrell suivra avec la MTL SpeedARC Peak à 290 dollars, dotée d’une plaque composite et de deux couches de mousse différentes.
Même les marques grand public s’alignent. Hoka positionne sa Stinson 8 à 180 dollars, mais c’est la Zinal 3 qui marque un tournant, plus dynamique, plus technique, pour un tarif qui pourrait grimper autour des 170 euros.
Nike, de son côté, poursuit l’escalade. L’ACG Ultrafly 2026 sera vendue à 250 dollars. Adidas place sa Speed Ultra 2 à 230 dollars. Et tout cela, bien sûr, avant taxes et importation.
Pourquoi les prix des chaussures de trail augmentent vraiment
D’abord, il y a les matériaux.
Les marques ne se contentent plus de l’EVA classique. Elles travaillent avec du PEBA, du TPEE, du BioDyneema, du Matryx, des semelles Vibram Megagrip Elite, des membranes Gore-Tex Invisible Fit. Chaque amélioration technique fait grimper le prix de production.
Ensuite, la complexité technologique.
On ne parle plus seulement d’une semelle et d’un mesh, mais de plaques carbone, de géométries à bascule, de designs biomécaniques, de tests en labo et d’essais terrain poussés avec les élites. Les chaussures de trail deviennent des objets d’ingénierie avancée.
Troisièmement, l’adaptation au marché.
Les traileurs dépensent plus qu’avant. Le public vieillit, s’équipe mieux, et investit plus volontiers. Il veut une partie du rêve, même si ce n’est qu’en courant une fois par semaine. Les marques le savent, et en profitent pour élargir leur offre : des modèles plus accessibles pour “enter dans la marque”, et des paires haut de gamme pour les passionnés.
Quatrièmement, les facteurs structurels.
L’inflation, la hausse des coûts logistiques, la fluctuation du dollar, l’augmentation des taxes à l’importation, la pression sur les marges… Tout cela impacte directement le prix final payé en boutique.
Enfin, il y a le levier psychologique.
Le marketing vend un message : cette chaussure, c’est ce qui te rapproche du niveau des pros. Elle te donne le droit de rêver plus haut. Et parfois, ce rêve se paie cher. Mais il se vend bien.
Est-ce que l’augmentation du prix des chaussures de trail est justifiée ?
Tout dépend du point de vue. Les coureurs minimalistes diront que courir ne coûte rien. Que l’essentiel est dans le pied, pas dans la mousse. Qu’une paire solide à 130 euros peut faire l’affaire sur 1 000 kilomètres. Ils ont raison, en partie.
Mais l’autre moitié de la vérité, c’est que certaines technologies changent vraiment la course. Une mousse plus rebondissante permet de mieux récupérer. Une plaque rigide stabilise dans les dévers. Une tige en Matryx dure deux fois plus longtemps qu’un mesh classique.
À condition de les utiliser pleinement, ces modèles haut de gamme peuvent même coûter moins cher au kilomètre qu’une chaussure basique rincée en trois mois. Le problème, c’est que la promesse technologique devient parfois un prétexte marketing. Et que certaines chaussures premium sont achetées pour l’image, pas pour leurs qualités réelles.
Au final, la vraie question n’est pas “combien elle coûte”, mais “ce qu’elle m’apporte concrètement”.
2026 : une nouvelle hiérarchie des prix
Le marché se structure autour de quatre grands niveaux réels, observables sur les sites marchands :
- Moins de 150 euros : encore possible, mais souvent sur des modèles datés ou très basiques.
- 150 à 200 euros : l’entrée de gamme technique pour coureurs réguliers (ex : Zinal 3, Peregrine, Ultra Glide 4).
- 230 à 275 euros : les modèles performance, avec mousse avancée et parfois plaque (ex : Ultrafly 2026, Cascadia Elite, Cloudultra Pro).
- 280 à 320 euros et plus : les super-shoes trail, à la fois techniques, durables et statutairement premium (ex : Norda 055, X-Bionic X00/C). Vous pouvez acheter les X-Bionic sur i-run.
Reference-trail et chaussure-trail, comparatif des prix
| Modèle | Prix actuel estimé (€) | Segment |
|---|---|---|
| < 200 € | ||
| Zinal 3 (trail polyvalent) | ~170 € | Entrée/medium |
| Hoka Stinson 8 | ~180 € | Confort/distance |
| 150–200 € | ||
| Ultra Glide 4 | ~160–180 € | Milieu dynamique |
| Terraventure 5 | ~160–180 € | Milieu dynamique |
| 200–230 € | ||
| Adidas Speed Ultra 2 | ~230 € | Performance |
| Nike ACG Ultrafly 2026 | ~250 € | Performance |
| 230–280 € | ||
| On Running Cloudultra Pro | ~270 € | Performance |
| Brooks Cascadia Elite | ~275 € | Performance |
| Norda 002 | ~275 € | Premium |
| Norda 001A | ~280 € | Premium |
| Salomon S/Lab Ultra Dust | ~280 € | Premium |
| 280–320 €+ | ||
| Merrell MTL SpeedARC Peak | ~290 € | Premium extrême |
| X‑Bionic TerraSkin X00/C | ~300 € | Premium extrême |
| Norda 055 (all‑mountain ultra) | ~280–300 €+* | Ultra‑premium |
Prix chaussures de trail 2026
Sources utilisées
- Présentations produits lors du salon The Running Event 2025 (San Antonio, Texas)
- Fiches techniques officielles : Hoka, Salomon, Nike ACG, Adidas Terrex, Brooks, Merrell, Norda
- Données commerciales des distributeurs : Running Warehouse, revendeurs EU/US
- Annonces MSRP et communiqués des marques pour la saison printemps-été 2026





