Le scandale des certificats médicaux dans le sport et le trail
Dans le trail : faut-il arrêter avec les certificats médicaux ?
Le décès du trailer lors de la deuxième édition du marathon des Sables a ému la planète trail.
Et c’est normal ; quand un des nôtres nous quitte en accomplissant sa passion, on aura tendance à re-questionner notre pratique et voir si ce qu’on fait n’est pas trop dangereux. Ici, en l’occurence, on pourra dire que non. En effet, c’est un arrêt cardiaque qui a emporté le pauvre trailer (en comparaison du pauvre tchèque qui est décédé pendant la TDS). Forcément, un accident de la sorte ramène toujours à une question (qui revient un peu comme la comète de Halley) ; les certificats médicaux servent-ils à quelque chose ?
A chaque épreuve qu’on fait en France, on doit présenter un certificat médical de non contre indication à la pratique de la course à pied en compétition.
Attention, si on ne met pas ces termes exactement, ça ne passe pas ; ce qui est une première débilité en soi) qui date d’un an au maximum.
Déjà, rien que le délai, si on veut jouer le jeu, ça me semble énorme. Exagérons un peu le trait ; je fais un certificat médical de la sorte le 3 janvier ; manque de bol, j’ai une petite alerte cardiaque en juin ; ça va mieux, mais je dois encore faire gaffe ; le problème est que je suis un peu c** et je veux faire un petit 10km à l’occasion d’une corrida de Noël ; eh bien je passe entre les mailles du filet. On pourra me dire que finalement, si je suis assez stupide pour faire ça, peut-être que je ne mérite pas de vivre (et je suis plutôt d’accord avec ça). Mais dans ce cas, le certificat médical n’aura servi à rien.
Et pourquoi il n’a servi à rien ? Parce que si on ne décide pas de notre propre chef de faire un check up un peu poussé sur notre état de santé, l’examen médical est somme toute assez limité (au mieux, on fait trente flexions, au pire on répond à trois questions). Est-ce que c’est vraiment ce qui peut sauver d’un AVC ou d’un arrêt cardiaque pendant un marathon ? Pas sûr.
D’ailleurs, si on regarde de plus près les chiffres (proportionnellement bien sûr), on n’a pas plus d’accidents en Belgique (où les certificats ne sont pas demandés, ou rarement, mais où on doit remplir une déclaration de bonne santé) qu’en France (où pour le moindre 5km, on doit avoir un certificat). S’il y avait cinq fois plus d’accidents en Belgique, je dirais probablement autre chose, mais là, il n’y a rien de particulier.
Décharge juridique
Probablement qu’en France, c’est ainsi que les organisateurs gèrent leur risque juridique en faisant porter la responsabilité d’un éventuel accident aux médecins qui font les certificats (ce qui est assez malhonnête, car les médecins ont clairement autre chose à faire) ; je serais curieux de savoir alors pourquoi signer une décharge ne suffirait pas en France.
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