Le Français Richard Victor en route pour un exploit au Tor des Géants
Depuis le retrait surprise de Franco Collé, triple vainqueur de l’épreuve, un nouveau nom s’impose sur le Tor des Géants 2025 : Richard Victor. Le coureur français, dossard douze, a pris les commandes de la course avec une détermination impressionnante. À l’heure où nous écrivons ces lignes, il a déjà franchi deux cent soixante-trois kilomètres en quarante-neuf heures et quarante-quatre minutes, avec une allure régulière d’environ onze minutes vingt au kilomètre.
Signe de sa domination : il devance nettement ses poursuivants Louis Calais et Daniele Nava, tous deux également engagés dans une bataille à distance, mais incapables de suivre son tempo.
Vers un chrono historique sous les 66 heures ?
Le plus impressionnant, c’est que Richard Victor évolue actuellement avec plus d’une heure d’avance sur le temps de référence établi par Franco Collé en deux mille vingt-trois. Son objectif avoué : terminer ce Tor en soixante-six heures. Si le rythme est tenu, cela représenterait un exploit retentissant sur l’un des trails les plus exigeants d’Europe, avec ses trois cent quarante kilomètres et vingt-quatre mille mètres de dénivelé positif.
Après avoir dormi brièvement à Champoluc, le Français a repris la course avec fraîcheur. À Valtournenche, il a été aperçu en train de changer de chaussures, soutenu par sa compagne, avant de repartir serein et concentré, après avoir avalé un plat de riz à la tomate.
un Français vers la légende
Si aucun incident ne vient entraver sa progression, Richard Victor pourrait entrer dans l’histoire du Tor des Géants dans les prochaines vingt-quatre heures. Mais le Tor, on le sait, peut toujours réserver des surprises. L’état de fraîcheur mentale et physique sera décisif cette nuit. La dernière portion entre le Rifugio Barma et Lago Chiaro, souvent marquée par les hallucinations et les moments de doute, décidera sans doute du destin de cette édition.
Un podium encore indécis derrière lui
Derrière Victor, la course reste ouverte. Louis Calais, lui aussi Français, a repris la deuxième place en profitant d’un arrêt prolongé de Martin Perrier à Gressoney. L’Italien Daniele Nava, quant à lui, réalise une belle remontée et pourrait encore bousculer l’ordre établi.
Plus loin, on retrouve Simone Corsini, Jonathan Schindler et Danilo Lantermino, tous proches en termes de chrono, mais désormais à plus de vingt kilomètres du leader.
Richard Victor : un spécialiste des ultras XXL
Le Français Richard Victor, membre du team Alpimotion, n’en est pas à son coup d’essai sur les ultra-distances. En 2024, il s’impose coup sur coup sur deux des courses les plus dures d’Europe : le SwissPeaks Trail (660 kilomètres et 49 000 mètres de dénivelé positif) en 81 heures et 34 minutes, et le Crossing Switzerland (396 km / 25 260 m D+) en 76 heures. Deux performances dantesques, réalisées dans des délais express, qui confirment son affinité avec les formats extrêmes.
En juillet 2025, il récidive avec brio sur l’Eiger Ultra Trail by UTMB (275 km / 18 000 m D+), où il s’adjuge la première place en un peu moins de 53 heures. Sa sixième place à la Transgrancanaria en février, sur un format pourtant plus explosif (128 km / 6 800 m D+), montre également sa polyvalence.
Son profil le rend donc particulièrement redoutable sur une épreuve comme le Tor des Glaciers, où la gestion de l’effort, du sommeil et des conditions alpines joue un rôle bien plus important que la vitesse pure.
Chez les femmes, Lisa Borzani mène la danse
Côté féminin, l’Italienne Lisa Borzani, installée en Vallée d’Aoste, continue d’imposer son rythme. Elle est passée au refuge Alpentzu ce matin à huit heures vingt-cinq, en dix-huitième position au scratch. Juste derrière elle, la Britannique Natalie Taylor la talonne à quatre minutes seulement, tandis que Noor Van der Veen reste en embuscade à une trentaine de minutes.
Richard Victor est attendu à 13 h 04 au poste d’Oyace, situé au kilomètre 273,9. Si son rythme actuel se maintient, il pourrait franchir la ligne d’arrivée à Courmayeur entre 17 h 45 et 18 h 30 ce mardi 16 septembre 2025. Mais attention : tout peut encore changer. Dans une course comme le Tor des Géants, les écarts se creusent ou se réduisent très vite selon les sections, la météo, la fatigue, ou tout simplement un coup de moins bien. Rien n’est jamais totalement joué avant le dernier kilomètre.
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