Jean-Michel Leberger (nom d’emprunt) aime le trail. Il adore le trail. Comme toute une génération de quadras qui s’ennuyait entre 2014 et 2018, il s’est mis à courir, et il y a pris goût. Après avoir fait plusieurs marathons (dans des temps pas trop dégueux, il faut bien l’avouer), il a accompagné son beau-frère sur un trail, et ce fut comme une révélation. Il savait que cette passion allait le gagner, l’envelopper délicatement jusqu’à le rendre marteau.
Il a commencé par courir des petites distances et, au fur et à mesure que les saisons sont passées, il a commencé à augmenter les distances. Sans exceller, il a toujours fait son petit bonhomme de chemin et n’ennuyait personne avec sa passion (et il faut bien se l’avouer, un runner discret, c’est assez rare pour être noté). Jusqu’au jour où il a découvert l’UTMB. Alors qu’il se promenait avec son épouse sur le Brévent, il a fait une étape à Chamonix. C’était à la fin du mois d’août ; l’ambiance était alors indescriptible. Il avait désormais un objectif précis. Peu importe le temps que ça prendrait, un jour il serait à la place des coureurs épuisés qu’il croisait dans le Centre Ville. Voir ces gens réussir à courir encore alors qu’ils sortaient de deux nuits blanches était aussi incroyable qu’inspirant.
Alors Jean-Michel a commencé à faire de l’UTMB un objectif de vie. Il n’a pas été plus difficile pout autant avec ses proches ; la discrétion était son credo et il ne courait que pour lui. A force de travail et d’abnégation, il a fini par obtenir les points qui lui permettaient de participer au tirage au sort de l’UTMB. C’est à ce moment qu’il a appris qu’il allait être papa.
Très heureux de cette nouvelle, notre JM a pris un engagement avec un de ses amis comme pour conjurer le mauvais sort :
« Si je suis tiré au sort pour la course, à l’état civil, je donnerai à mon enfant le nom d’UTMB ».
Son entourage (en ce compris son épouse) l’ont pris à la légère, connaissant le peu de chance d’être tiré au sort pour une première participation. En soi, le risque était minime… Et pourtant… Vous la sentez venir, l’ironie ?
Eh oui, il a eu son dossard… Et il avait un engagement à tenir. Parce que Jean-Mi, c’est un homme de parole. Quand son bébé est né, il était extrêmement heureux, mais il faisait un peu la tête d’avoir fait un tel pari…
Fort heureusement, l’histoire s’est bien finie, puisque l’état civil a refusé le nom UTMB. Soulagé, JM a demandé à l’agent de la mairie un écrit comme quoi c’était refusé. Le soulagement était là, il a pu continuer sa préparation tout en s’occupant de son enfant, et le petit Monteynard se porte bien.
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