À Chamonix, les Bossons subissent une transformation irréversible
Le visage majestueux du glacier des Bossons, trésor emblématique du massif du Mont-Blanc, est en train de changer, victime des ravages du changement climatique. Culminant à 4 805,59 mètres, ce géant de glace et de neige s’étend en cascade jusqu’à 1 650 mètres sur une distance de 7,3 km, dévoilant une splendeur naturelle connue de tous, à l’instar de l’aiguille du Midi ou du sommet du mont Blanc.
Cependant, l’avenir de cette carte postale chamoniarde semble désormais incertain. Le glacier des Bossons est en péril, et si sa réduction annuelle due au changement climatique est bien connue, un signe indique une accélération de sa mutation, altérant radicalement son apparence.
Le Mont-Blanc – Fonte spectaculaire de 30 mètres d’épaisseur de glace en deux ans
Le Mont-Blanc se meurt
Un parapentiste survolant la face nord du Mont-Blanc a repéré cette évolution dramatique. Au-dessus du Plateau des Pyramides, où le lac glaciaire a été vidé durant l’été 2023, une tache grise apparaît, révélant la roche à une altitude d’environ 1 950 mètres.
Luc Moreau, glaciologue, a placé une balise d’ablation qui donne des résultats alarmants : “J’ai mesuré près de 30 mètres d’épaisseur de glace fondue au cours des deux derniers étés”. Ce phénomène, lié à l’albédo, la capacité des glaciers à réfléchir lumière et chaleur, préfigure un scénario sombre. Lorsque la masse blanche disparaît, les surfaces plus sombres, comme la roche nue, absorbent la chaleur, accélérant ainsi la fonte dans un cycle qui s’auto-entretient.
Inévitablement, le trou dans le glacier des Bossons va s’agrandir, suivant le modèle observé avec le glacier d’Argentière dans les années 90. Luc Moreau prédit une vaste zone déglacée avec des chutes de séracs, entraînant une perte rapide d’au moins 300 mètres de longueur pour la langue terminale du glacier des Bossons.
Un constat scientifique pessimiste
Bien que des confirmations soient nécessaires, la prévision scientifique est pessimiste. Une étude plus approfondie, utilisant un radar héliporté suisse pour mesurer l’épaisseur de glace, est en cours. La diminution globale de 48 mètres d’eau perdue sur les glaciers au cours des 35 dernières années, comme le souligne Luc Moreau, ne laisse guère de place à l’optimisme.
Au-delà de l’aspect patrimonial et esthétique, cette évolution soulève des questions cruciales pour cette section de glacier tempéré. De nouveaux risques émergeront-ils? Un effondrement partiel est-il à craindre? Ces interrogations, bien que prématurées, confirment que le glacier des Bossons sera soumis à une observation scientifique approfondie, devenant ainsi un site supplémentaire à scruter minutieusement.
source : Le dauphiné
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