Hier est sorti un documentaire sur l’édition 2024 de l’UTMB. On l’a regardé, et on vous dit tout !
documentaire UTMB
Le documentaire de 52 minutes met en lumière six coureurs, cinq professionnels et un amateur. Pour l’UTMB, il s’intéresse à Aurélien Dunand-Pallaz et Marianne Hogan. Sur la CCC, le focus est mis sur le Suédois Petter Engdahl, recordman en titre, et la Norvégienne Sylvia Nordskar.
Enfin, l’OCC est représentée par la Népalaise Sunmya Budha, victorieuse du Translatau by UTMB et 2e au scratch du maratrail de la Swiss Peaks, ainsi que le Français amateur Vincent Herdoin.
En premier lieu, on va revenir sur des détails sympas ; je pense d’abord au fait d’avoir intégré un amateur ; ça permet de s’identifier aux gens qui courent l’UTMB.
Y’a rien à faire, quand on voit Mathieu Blanchard ou François d’Haene en baver sur des sentiers, ça ne fait pas grand-chose. En revanche, quand vous voyez Vincent à Argentières avec ses pieds qui ont envie de s’enfuir au Guatemala, bah là ça parle, et ça rappelle à tout le monde des mauvais souvenirs.
On sort aussi de ce documentaire en se disant que Marianne Hogan a l’air trop cool et qu’on a trop envie d’aller se boire une bière avec elle.
La dose d’optimisme qu’elle envoie en permanence est hyper rafraichissante (à l’image du sourire de Courtney) ; quand elle s’éclate par terre, qu’elle sent qu’elle s’est pétée le doigt et que, limite, elle rigole encore… Elle est mon nouveau coup de cœur !
Maintenant qu’on a dit cela, il y a deux points qui méritent notre attention. Ce ne sont pas des points négatifs à proprement parler, car le documentaire est hyper bien ficelé. Mais c’est ce qui a été filmé qui pose question. Voyons plutôt.
Ici, je vais mettre volontairement de côté Vincent Herdoin et me focaliser sur les cinq professionnels qui ont été suivis.
Sur les 5, 4 ont abandonné… Aurélien vers le lac Combal en raison de mauvaises sensations (et on sent son désarroi), Petter Engdahl en raison d’une douleur au genou qui ne le lâche pas, Sylvia en raison d’une blessure qui se réveille avant Champex, et Sunmya Budha parce qu’elle est au bout de sa vie (d’ailleurs, un énorme coup de cœur pour son entraîneur américain au moment où elle décide d’abandonner). Seule Marianne Hogan a fini. Ça veut quand même dire que cette année, il y a eu quelque chose qui n’allait pas ; ils sont partis trop vite, ils ont fait des trop grosses prépas, je ne sais pas… Mais il va falloir qu’ils tirent des enseignements et des leçons de tout ça, car y’a un problème quelque part.
En parallèle, et un peu en filigrane, entre ce que les athlètes disent et ce qu’ils ne disent pas, on sent un assez gros paradoxe entre la présence de l’entourage (avant la course, à certains ravitaillements) et le sentiment de solitude qui se dégage du documentaire.
Et c’est normal ; quand ils sont en tête, y’a pas de peloton, et entre les ravitos (voire à certains ravitos), ils sont bien seuls. Quand on voit Aurélien après avoir pris la décision d’abandonner, on le voit errer un peu comme une âme en peine. Quand Sunmya a son premier coup de moins bien en pleine OCC, pareil, elle galère toute seule. En fait, chez les pros, il n’y a que Marianne qui ne renvoie pas cette impression.
Finalement, celui qui semble le plus entouré pendant la course, c’est l’amateur. Ça renvoie une belle image car ça permet aussi de montrer un peu à tout le monde (et aux premiers concernés) l’importance, l’utilité, la plus-value, la nécessité (et je ne trouve plus de synonymes) des accompagnants sur une course. Et quand il dit en franchissant la ligne d’arrivée « On l’a fait », c’est juste parfait, car ça montre que si on court, on ne court pas seul. Et ça, le documentaire l’a vraiment bien montré.
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