Une photo est sortie ces derniers jours sur les réseaux sociaux. On y voit une file quasi interminable de randonneurs alpinistes sur un sommet montagneux rempli de neige. Un genre d’images qu’on était écoeurés de voir il y a quelques années et que les amateurs de montagne adorent flinger. Et forcément, quand ce genre d’évènements était arrivé sur la Maxi Race ou une OCC, le badbuzz était assez important. La Maxirace avait d’ailleurs été assez proactive en faisant preuve de créativité (en faisant plusieurs compétitions sur le même parcours, une pour les élites et une pour les « randonneurs »). Cette photo ne vient malheureusement pas d’un trail, mais d’une ascension du mont Everest.
En soi, je suis content de pouvoir m’en offusquer, car pour être honnête, au vu du boxon des derniers mois, tout ce qui peut ramener à la vie d’avant (même ce qui nous énervait) a tendance à me faire plaisir. Revenir vers les temps d’avant a forcément quelque chose de rassurant. Mais clairement, au-delà du fait qu’on est contents de pouvoir à nouveau se plaindre de ce qui se passe (plutôt que de se plaindre que tout est annulé), ça ramène nécessairement à des questions qu’on se posait il y a deux temps, à savoir comment faire s’affronter l’offre et la demande. Comme c’est le cas à l’UTMB ou au Marathon du Mont Blanc, par exemple.
Faut-il limiter l’accès à l’Everest pour autant ?
A mon avis, c’est déjà le cas (enfin le contraire m’étonnerait beaucoup, plutôt). Faut-il le faire plus ? D’un côté, les puristes diront que oui (et à juste titre) et d’un autre côté, les libéraux diront que business is business et que c’est le seul moyen d’entretenir la montagne.
Le souci, c’est que le risque d’écrémage risque d’être d’ordre économique. Et en soi, c’est déjà un peu le cas, quand on voit la somme qu’il faut débourser pour grimper l’Everest. Donc, priver toute une frange de la population en faisant gonfler artificiellement le prix de l’ascension, ça m’ennuie.
Un tirage au sort ? Vu que ce n’est pas au format compétition, ça n’aurait pas trop de sens. La solution pourrait être alors de limiter les accès et d’inscrire les gens très en avance. De toute façon, on reste tributaires de la météo et des saisons, donc autant être le plus agile possible et s’adapter. Faut-il pour autant satisfaire tout le monde ou acter qu’il faut limiter et créer des frustrations ? C’est un peu en contradiction avec ce que je disais plus haut, mais je suis plutôt adepte de créer des frustrations, et tant pis si les participants ont un égo tellement surdimensionné qu’ils ne supportent pas qu’on leur dise non.
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