Le but d’un ultra-trail
NON on ne s’est pas gouré dans le calcul ! Sur les 100% qui veulent finir, 1% veut finir ET gagner.
Quand on écoute un peu les interviews des favoris avant un ultra, la majorité évite de tirer des plans sur la comète. Il y en a toujours un ou deux qui vont faire un peu leurs malins en disant qu’ils y vont pour gagner. L’avantage, c’est que quand ils font ça, en général, ils se viandent allègrement. Et on se rend compte qu’à plus petite échelle, souvent, quand un « amateur » s’attaque à un ultra avec l’ambition de faire un temps, il ne le réalisera que rarement.
Pourquoi ? Parce qu’un ultra, c’est une expérience avec tellement d’incertitudes qu’il est impossible de tout anticiper et de tout prévoir. Entre la météo du jour (me suis déjà retrouvé avec 25 degrés à la mi octobre en Belgique), notre état du jour, notre motivation, notre capacité à nous faire mal… Bref, pour le dire autrement, la norme est souvent de faire ce qu’on peut, et de temps en temps, on bénéficie d’un alignement des planètes qui fait qu’on va performer comme jamais (perso, si j’arrive à sentir ça deux fois par an, je suis très content).
On ne sait jamais ce qui va se passer pendant un ultra, que ce soit notre premier, notre vingtième, qu’on soit amateur ou élite. Est-ce que François s’imaginait qu’il aurait un tel trou d’air à Cape Town ? Est-ce que Kilian s’attendait à avoir une réaction allergique à une piqûre d’abeille sur l’UTMB en 2018 ? Est-ce que Jim s’imagine, quand il prend le départ, qu’il a une chance sur deux de ne pas finir et d’exploser ? Bon, pour le dernier, c’est peut-être un mauvais exemple…
C’est pour ça que idéalement, on dit souvent que pour 100% des coureurs, le but est de finir un ultra ; et c’est ce par quoi on devrait tous commencer. Car on a l’habitude de voir des élites envoyer des 100km ici et là, mais n’oublions pas que même courir 30km, ça n’a rien d’anodin et quand on le transpose à toute une société, c’est loin d’être la norme.
Et parmi ces 100% de personnes qui veulent finir, en soi, à peine 1% peut ambitionner de gagner, et 2 à 3% peuvent tenter un podium. Et encore, je vois large, c’est probablement moins.
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