En général on publie son autobiographie quand on sait qu’on va mourir pour laisser une trace
Lorsqu’un athlète, surtout dans un sport aussi exigeant que le trail, décide de publier son autobiographie à seulement 30 ans, cela ne manque pas de faire réagir. Habituellement, ce genre d’ouvrage est réservé à ceux qui ont déjà un parcours complet derrière eux, à ceux qui ont vécu une carrière longue et marquante, ou encore à ceux qui sont confrontés à la fin imminente de leur existence.
Alexandre Boucheix, alias « Casquette Verte », a fait le choix audacieux de se livrer à une autobiographie à un âge où beaucoup en sont encore à écrire leur histoire. L’interrogation légitime qui surgit est : pourquoi publier un tel livre si jeune ? Boucheix fait-il partie de ces rares personnes dont le destin semble scellé avant même d’avoir atteint la maturité ?
autobiographie casquette verte
autobiographie casquette verte : un geste audacieux
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De tout temps, certains athlètes, artistes ou personnalités publiques ont choisi de publier leur autobiographie à un âge précoce, souvent à la suite de moments marquants ou, dans certains cas, tragiques.
L’une des plus célèbres figure en la personne de Françoise Sagan, qui, à tout juste 18 ans, publia « Bonjour tristesse« , un livre autobiographique qui marqua l’entrée de l’auteure dans la littérature française. Elle n’était ni malade ni en fin de carrière, mais son œuvre fut perçue comme le fruit d’une maturité précoce.
Dans le domaine sportif, un autre exemple marquant est celui de Lance Armstrong, qui, après avoir surmonté un cancer testiculaire, a publié son autobiographie « It’s Not About the Bike » à un âge relativement jeune. Armstrong était dans une phase de réinvention après sa maladie, mais l’autobiographie a été perçue comme un moyen de raconter une histoire d’espoir avant qu’il ne connaisse ses déboires liés au dopage. L’écriture de l’autobiographie chez Armstrong semble aussi avoir été motivée par un besoin de contrôle de son image, de livrer un récit de rédemption avant que l’histoire ne lui échappe.
On pourrait aussi évoquer le cas de David Millar, le cycliste écossais, qui a publié sa biographie « Racing Through the Dark » alors qu’il était encore en activité. Millar a choisi de se livrer alors qu’il était toujours dans une phase active de sa carrière, et bien avant la fin de celle-ci. Cette démarche n’était pas celle d’un athlète prêt à raccrocher les gants, mais plutôt celle d’un homme souhaitant marquer les esprits sur des thématiques telles que le dopage et la rédemption.
Casquette Verte : une démarche précoce ou un marketing habile ?
Revenons maintenant à Alexandre Boucheix, qui choisit de publier son autobiographie à seulement 30 ans. Ce geste peut effectivement soulever des questions. Dans un univers aussi concurrentiel que celui du trail, l’auto-promotion prend souvent des formes multiples, et une autobiographie est un moyen efficace de marquer les esprits et d’imprimer son nom dans l’histoire. Boucheix semble se présenter comme un personnage qui veut marquer les mémoires, tout en étant encore loin de la fin de sa carrière.
On pourrait argumenter que ce livre n’est pas simplement un témoignage, mais plutôt une manière de s’imposer dans un sport où l’image est aussi importante que la performance. Le fait de réaliser un exploit physique de 280 km pour offrir le livre à sa mère ajoute un côté symbolique à cette démarche, mais n’est-ce pas aussi une manière de capter l’attention du public et des médias ? En attendant que sa carrière connaisse de nouveaux sommets, Boucheix cherche à en profiter pour se construire une image durable.
Boucheix et la question du timing
La question qui se pose est donc double : pourquoi publier une autobiographie si jeune, et surtout, pourquoi choisir ce moment précis pour le faire ? Est-ce un signe que Boucheix vit une étape charnière de sa carrière, comme l’ont fait Armstrong et Millar avant lui ? Ou est-ce simplement un choix marketing pour créer une marque « Casquette Verte » avant que l’histoire ne l’oublie ? Une chose est sûre, ce geste ne laisse personne indifférent et contribue à installer Boucheix dans la sphère médiatique de manière originale. Mais que l’on apprécie ou non cette démarche, force est de constater qu’il ne fait pas les choses à moitié, et que son livre pourrait bien marquer le début d’une nouvelle phase de sa carrière.
Les réactions suscitées par cette publication, y compris celles qui doutent de la nécessité de publier une autobiographie si tôt, ne sont finalement qu’une preuve de l’impact immédiat de son geste. Boucheix s’est indéniablement installé sur la scène médiatique du trail avec une stratégie audacieuse et qui, quoi qu’il en soit, ne manquera pas de faire parler.
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