La Transat Jacques Vabre, rebaptisée cette année Transat Café L’Or, est une course au large où chaque détail compte, où la météo dicte sa loi, où les performances techniques s’analysent au dixième de nœud près. Mais au-delà des chronos et des classements, certaines figures marquent durablement les esprits.
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Et en 2025, comme en 2021, la véritable gagnante de cette transat ne sera pas forcément celle qui franchira la ligne en premier. Elle s’appelle Violette Dorange. Elle a 24 ans.
Elle a déjà traversé l’Atlantique plusieurs fois. Et elle change l’image de la course au large.
Violette Dorange navigue avec un élan et une sincérité qui détonnent. Aux côtés de Samantha Davies, avec qui elle forme un duo aussi complice que compétent, elle montre que la voile peut être autre chose qu’un sport de domination ou de souffrance. Sur le bateau Initiatives-Cœur, chaque mille parcouru est aussi un message adressé aux enfants malades soutenus par leur projet. Mais au-delà du projet solidaire, c’est une façon de raconter la course qui interpelle. Violette filme, commente, raconte. Elle partage la fatigue, la beauté de l’océan, les peurs, les sourires. Elle parle à tout le monde, pas seulement aux passionnés de voile. Elle ouvre les portes d’un univers souvent jugé hermétique. Et dans cette époque où la transmission compte autant que la compétition, elle fait figure d’ambassadrice.
Ce qui distingue Violette Dorange, c’est sa capacité à embarquer le public.
Elle ne se contente pas de courir : elle incarne. Et ce qu’elle incarne résonne. Une jeunesse engagée, qui ne sacrifie ni ses valeurs ni son humour pour réussir. Une féminité assumée, compétente, bienveillante mais ferme. Une manière de dire : « oui, on peut être une femme, jeune, souriante, et très performante sur un IMOCA ». Ce message passe. Il touche. Il inspire. Et même si le podium se joue souvent sur des détails techniques ou météo, Violette Dorange gagne autre chose : la confiance du public, le respect de ses pairs, l’attention des médias. Elle est là où la course au large veut aller : vers plus de sens, plus de partage, plus d’émotion. Et à ce jeu-là, elle a déjà gagné.
Deux marins, deux récits. Deux visions du large.
Mathieu Blanchard découvre la mer dans la douleur, avec ses peurs et ses silences. Violette Dorange y trouve de la lumière, du lien et du sens. Ni l’un ni l’autre n’a tort. Mais en 2025, sur cette Transat Café L’Or, c’est elle qui capte l’imaginaire collectif. Parce qu’elle transforme l’épreuve en message. Parce qu’elle donne envie de croire encore à la beauté du sport.






