parcours de la TDS 2025
La Traces des Ducs de Savoie (TDS) évolue à son tour. Après l’annonce d’une variante entre Chamonix et Les Houches pour l’UTMB, l’organisation confirme que la TDS adoptera elle aussi une adaptation de parcours dans la vallée de l’Arve. Depuis Les Houches, les coureurs rejoindront Chamonix par un itinéraire plus direct, choisi pour garantir la sécurité tout en préservant l’esprit de l’épreuve. L’arrivée emblématique au cœur de Chamonix est maintenue, avec la même ambiance de grande messe du trail.
Cette modification intervient dans un contexte connu : des éboulements récents ont fragilisé le sentier en bord d’Arve, rendant certaines portions impraticables. L’objectif affiché est double : assurer la sécurité et conserver l’ADN de la TDS, réputée pour son caractère alpin, technique et engagé. Dans cet article, on décortique ce que change vraiment ce fin de parcours réajusté pour la gestion de course, la nutrition, la tactique et le profil d’athlètes avantagés.
parcours de la TDS 2025, ce qui change concrètement
La TDS reste une épreuve de haute montagne au format « cent miles court » : environ 148 kilomètres et 9 300 mètres de dénivelé positif, départ traditionnel à Courmayeur en nocturne. Le cœur de la course — Val d’Aoste, Beaufortain, Col du Joly, secteurs engagés avant le retour en Haute‑Savoie — demeure inchangé. La nouveauté concerne la liaison Les Houches → Chamonix : le tracé final devient plus direct, afin d’éviter le segment en bord d’Arve impacté par les éboulements.
Dans les faits, cela signifie que les derniers kilomètres, historiquement roulants et parfois perçus comme une « mise à plat » mentale avant la clameur de Chamonix, seront plus compacts dans l’espace et potentiellement plus continus dans l’intensité. L’organisation précise que la distance globale de l’épreuve est préservée. On ne parle donc pas d’une TDS « plus courte », mais d’une redistribution des derniers kilomètres, sans perte de substance ni de difficulté globale.
-> Gestion de course : un final plus linéaire qui change la donne
Pour les élites comme pour les amateurs, la conséquence majeure tient à la cinématique de fin de course. La section en bord d’Arve offrait traditionnellement un faux‑plat psychologique : large, rectiligne, peu technique, elle permettait de dérouler, de caler une allure régulière, voire d’organiser un ultime ravitaillement mental avant le bain de foule. En basculant sur un cheminement plus direct vers Chamonix, les coureurs pourraient conserver un niveau d’engagement musculaire plus élevé jusqu’aux portes de la ville.
Résultat attendu : moins de « décompression » en fin de TDS, plus de duels à l’effort dans les cinq à huit derniers kilomètres, et une moindre marge pour rattraper une erreur tactique commise juste avant Les Houches. Les coureurs qui s’économisent intelligemment dans le Beaufortain et gèrent proprement la remontée vers la Haute‑Savoie seront ceux qui tiendront le tempo jusqu’au centre‑ville.
-> Ravito
Contrairement à l’UTMB où un ravitaillement a été supprimé en amont, la communication autour de la TDS ne mentionne aucune suppression spécifique de ravitaillement. Autrement dit, la trame d’assistance resterait identique, avec les points clefs qui jalonnent l’épreuve. Pour autant, un final plus direct signifie des fenêtres d’ingestion potentiellement différentes : moins de grandes lignes droites apaisées pour mâcher, plus de nécessité d’anticiper la prise solide et liquide avant Les Houches afin d’éviter toute hypoglycémie dans un final plus soutenu.
Les athlètes qui performent sur la TDS savent déjà que l’équilibre sodium/eau peut se dérégler dans la partie Beaufortain – Contamines – Les Houches, à cause des alternances de températures et de rythmes. Avec un dernier tronçon plus compact, il faudra finir avec un bidon encore exploitable et des gels faciles à avaler, quitte à simplifier la routine d’apport (familles de glucides tolérées, textures maîtrisées, caféine si elle est prévue et supportée).
Profils avantagés
-> Rythme et variations d’allure : moins de « cruise control », plus de lucidité
La TDS se gagne rarement sur une accélération tardive uniquement. Elle se perd souvent sur des transitions mal gérées entre sections techniques et sections roulantes. En supprimant un tronçon en bord de rivière propice au « cruise control », le nouveau final réduit les marges d’erreur : chaque micro‑relance comptera. Les coureurs devront protéger la foulée, chasser les micro‑freins (lacets défaits, coupe‑vent mal rangé, frontale bancale) et éviter toute micro‑déperdition d’énergie sur la dernière heure de course.
Mentalement, c’est un final qui exige plus de présence. Moins de vallée, plus de cheminement direct signifie moins de fenêtres de dissociation, plus d’attention au pied. La TDS est une course de lucidité : ce final recentré souligne cette exigence.
Les coureurs techniquement solides tireront naturellement profit d’un final moins rectiligne. Ils savent tenir la cadence sur sentier, poser le pied juste, conserver l’économie de course quand la fatigue écrase la posture. Les franchisseurs endurants, capables de maintenir un effort sous‑seuil avec de micro‑pics en côte ou en relance, seront également avantagés.
Autre profil gagnant : les gestionnaires, qui anticipent la nutrition liquide solide en amont d’un point clef. S’ils arrivent à Les Houches sans déficit hydrique et avec un plan clair pour l’ultime heure, ils consolideront leur place… ou iront en chercher une de plus.
À l’inverse, les coureurs très dépendants d’un long « plat roulant » pour relancer mécaniquement pourraient trouver ce final plus direct moins favorable. Ils devront adapter la préparation : travail d’économie de foulée sur terrain irrégulier, éducatifs de pied, descentes progressives à la fatigue.
-> Dynamiques de course : bataille à l’avant, écarts en file indienne
Avec un final plus direct, on peut s’attendre à des batailles au corps à corps dans les derniers kilomètres, plutôt qu’à des chasses à vue sur piste cyclable. Les écarts pourraient se figer un peu plus tôt… sauf en cas de défaillance nutritionnelle ou de faiblesse neuromusculaire révélée par l’enchaînement Beaufortain → Les Houches. Parmi les élites, cela valorise les qualités de stabilité posturale et de résilience centrale après 24 à 30 heures d’effort.
Spectateurs et ambiance : où se placer ?
Bonne nouvelle pour l’ambiance : l’arrivée centre‑ville est conservée. Les spectateurs retrouveront la même ferveur sur la rue principale et la place d’arrivée. Pour apercevoir les coureurs avant le final, Les Houches restent un excellent point de passage, en gardant à l’esprit que l’itinéraire exact devient plus direct vers Chamonix. Les zones étroites imposent de respecter scrupuleusement les consignes de l’organisation pour ne pas gêner la progression.
Sécurité et environnement
Cette adaptation rappelle l’évidence : la montagne bouge. Les chantiers de réhabilitation et les décisions de préservation (zones sensibles, réserves naturelles, sécurisation des berges) sont désormais consubstantiels aux grands événements de trail. La TDS n’y échappe pas. La capacité des organisateurs à ajuster sans dénaturer est un signe de maturité : sécurité d’abord, authenticité du terrain ensuite.
Résumé
La TDS 2025 adopte un itinéraire plus direct entre Les Houches et Chamonix pour contourner un secteur fragilisé par des éboulements. L’arrivée au centre de Chamonix est maintenue et la distance globale de l’épreuve est préservée. Conséquences sportives : un final moins « valley cruise », plus continu en intensité, qui avantage les coureurs techniquement solides et bien gérés nutritionnellement. La stratégie gagnante : anticiper la prise de glucides et d’eau avant Les Houches et rester lucide jusqu’à l’arche.
FAQ
La distance et le dénivelé de la TDS changent‑ils ?
Non, l’organisation indique que la distance de l’épreuve est préservée. Le format de référence reste autour de 148 km et 9 300 m D+, avec départ à Courmayeur en nocturne.
Pourquoi cette modification ?
Des éboulements ont touché le sentier en bord d’Arve. L’itinéraire final devient plus direct pour garantir la sécurité, sans altérer l’âme de la course.
L’arrivée à Chamonix est‑elle maintenue ?
Oui. L’arrivée cœur de ville reste le cadre du finish TDS et conserve toute son ambiance.
Y a‑t‑il des ravitaillements supprimés ?
À ce stade, la communication spécifique à la TDS ne mentionne aucune suppression de ravitaillement. Les coureurs doivent toutefois consulter la carte et les tableaux horaires mis à jour pour connaître précisément les services disponibles.
Quel impact pour la stratégie ?
Un final plus direct signifie moins de relâchement possible : il faut anticiper nutrition et hydratation avant Les Houches et soigner la tenue de pied jusqu’à Chamonix.
Que doivent prévoir les spectateurs ?
Les Houches restent un bon point d’observation avant le finish. À proximité de Chamonix, il convient de respecter les consignes d’accès et de circulation pour ne pas créer d’« entonnoirs » dans les zones étroites.
