Le Grand Raid n’est pas seulement un défi sportif dantesque. C’est aussi une machine économique redoutable, capable d’injecter près de 14 millions d’euros dans l’économie locale chaque année.
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Derrière les frontales et la boue, il y a des hôtels pleins, des restaurants complets, des taxis débordés et une île tout entière qui vit au rythme de la course.
Chaque mois d’octobre, La Réunion vibre au son des foulées de la Diagonale des Fous.
Et si les coureurs viennent pour souffrir et se dépasser, l’économie locale, elle, en sort toujours gagnante.
L’édition 2025 confirme un phénomène désormais bien connu : le Grand Raid avec la Diagonale des Fous est devenu, en trois décennies, l’un des événements les plus rentables de l’île.
Selon les estimations consolidées par l’organisation et les services économiques locaux, l’impact direct et indirect dépasse désormais les 14 millions d’euros.
Une manne pour l’hôtellerie, la restauration et le tourisme
Derrière ce chiffre impressionnant se cache une réalité concrète. Dès les premiers jours d’octobre, les hôtels affichent complet sur toute la côte ouest. Les gîtes de Cilaos, de Hell-Bourg et de Mafate tournent à plein régime. Les compagnies aériennes enregistrent un pic de fréquentation exceptionnel : près de 44 000 passagers – coureurs, familles et accompagnateurs – transitent par l’aéroport Roland-Garros pendant la période du Grand Raid. À eux seuls, ces déplacements représentent plusieurs millions d’euros injectés dans les compagnies aériennes, les locations de voitures, les hébergements et la restauration.
Les restaurateurs ne s’y trompent pas. Entre les repas d’avant-course des traileurs affûtés et les festins de récupération des finishers, les établissements de Saint-Denis à Saint-Pierre réalisent l’un de leurs meilleurs chiffres d’affaires de l’année. Dans les marchés, on vend plus de fruits, plus de riz, plus de cari. Même les stations-service voient défiler les bénévoles, les suiveurs et les équipes logistiques. La Diagonale, c’est un peu le “tourisme sportif total” à la réunionnaise.
Des chiffres fous, une organisation titanesque
7 123 coureurs ont pris le départ des cinq courses du Grand Raid 2025, dont 2 822 sur la mythique Diagonale des Fous. Près de 2 500 bénévoles, dont 500 issus du corps médical, assurent la sécurité, les ravitaillements et le suivi logistique. Ces chiffres traduisent l’ampleur humaine de l’événement, mais ils cachent aussi une chaîne économique invisible : des artisans qui montent les stands, des fournisseurs alimentaires, des loueurs de matériel, des traiteurs et des prestataires de transport. Chaque gramme de riz, chaque banane, chaque litre d’eau fait travailler quelqu’un sur l’île.
La logistique est colossale : 65 000 litres de boisson distribués, 18 000 bananes, 4 tonnes de viande, 1,4 tonne de riz et 500 kg de pâtes. Les ravitaillements de Mafate, inaccessibles par la route, nécessitent l’intervention de trois hélicoptères. Là encore, c’est toute une économie du transport et du service aérien qui tourne grâce à la course. Le Grand Raid, c’est donc aussi une formidable vitrine pour les savoir-faire locaux et les infrastructures de l’île.
Un rayonnement international incomparable
Avec 49 nationalités représentées, la Diagonale des Fous attire le monde entier. Les retombées médiatiques se comptent en millions de vues sur les réseaux sociaux et en heures de diffusion télé. Chaque année, des chaînes de sport et des sites spécialisés évoquent “le trail le plus fou du monde”. Pour La Réunion, c’est une campagne de communication équivalente à plusieurs millions d’euros de publicité gratuite. Les images des cirques, des ravines et du volcan sont diffusées dans le monde entier. Et quand un Japonais ou un Américain décide de venir courir ici, il ne vient pas seul : il dépense, il découvre, il revient.
Le Grand Raid n’est donc pas seulement un événement sportif. C’est un levier de notoriété et un moteur touristique pour toute l’île. À une époque où les destinations cherchent à se différencier, La Réunion a trouvé dans le trail un outil de développement économique et identitaire. Chaque édition renforce cette dynamique vertueuse entre sport, nature et économie locale.
Un modèle de développement durable à préserver
Mais cette réussite interroge aussi. Avec 14 millions d’euros de retombées, la tentation est grande de faire encore plus grand, encore plus rentable. Pourtant, la Diagonale reste fragile. Le maintien de son authenticité passe par un équilibre entre performance et respect de l’environnement. L’enjeu pour les années à venir sera de préserver la beauté du sentier et la sincérité de l’expérience sans tomber dans la surenchère économique.
Les organisateurs le savent : la force du Grand Raid, c’est son âme. Celle d’une course née dans la boue et la solidarité, pas dans les bureaux de marketing. Les 2 500 bénévoles, les 77 partenaires et les milliers de spectateurs en bord de sentier sont les véritables piliers de cette aventure. La Diagonale rapporte beaucoup, mais elle donne surtout. Elle redonne du sens, de la fierté et une place unique à La Réunion dans le monde du trail.
Les retombées de la Diagonale des Fous
14 millions d’euros de retombées économiques, 7 000 coureurs, 49 nationalités, 2 500 bénévoles : les chiffres donnent le vertige. Mais au-delà des statistiques, la Diagonale des Fous reste avant tout une histoire humaine. Celle d’une île qui, chaque année, prouve que sport et économie peuvent avancer ensemble, sans renier les valeurs de solidarité et de dépassement qui font battre le cœur du trail.
Sources
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