Un an après son retour, l’une des coureuses les plus controversées de France refait parler d’elle
VOTRE ÉQUIPEMENT TRAIL EST AUSSI SUR AMAZON
chaussures de trail Salomon Speedcross 5
Clémence Calvin revient sur la classique Marseille-Cassis, un an après avoir déjà fait couler beaucoup d’encre en remportant l’édition 2024.
Suspendue quatre ans pour s’être soustraite à un contrôle antidopage en 2019, la marathonienne française avait signé son grand retour sur cette course mythique entre la cité phocéenne et Cassis. Douze mois plus tard, elle remet le dossard, et avec lui ressurgissent les mêmes questions, les mêmes malaises, et ce doute diffus qui ne s’éteint jamais complètement.
Chaque fois qu’elle court, le public retient son souffle. Pas seulement pour ses performances, souvent remarquables, mais pour ce que son nom charrie de symboles. À Marseille-Cassis, ce dimanche 26 octobre 2025, elle sera à nouveau sur la ligne de départ, sous le même soleil, sur le même bitume, mais avec un regard public bien différent. Entre admiration et scepticisme, entre respect pour son talent et rejet de son passé, Clémence Calvin incarne malgré elle la ligne fragile entre sport et confiance.
Le fantôme du passé plane toujours
Sa suspension, prononcée en 2019, l’avait tenue éloignée des circuits jusqu’en 2023. Elle avait ensuite fait un retour remarqué à l’automne 2024 en s’imposant sur Marseille-Cassis en 1h13’32, devançant Mélody Julien et Ophélie Serra-Boxberger. Une victoire qui, sportivement, ne souffrait d’aucune contestation. Les données de course et le contrôle antidopage effectué à l’issue de l’épreuve n’avaient révélé aucune anomalie. Mais médiatiquement, elle avait laissé un goût amer. Certains spectateurs avaient salué la performance, d’autres avaient ouvertement questionné l’opportunité de la célébrer.
Car même si elle a purgé sa peine, le soupçon colle à la peau. Dans un sport où la notion d’effort pur et de dépassement sincère est centrale, chaque foulée de Clémence Calvin semble encore jugée. Non par les instances, mais par l’opinion.
Les femmes favorites de Marseille-Cassis 2025 : des rivales françaises prêtes à s’imposer sans polémique
Face à elle cette année, le plateau féminin est dense et promet une belle bagarre. La Kazakhe Daisy Jepkemei part favorite sur le papier, avec ses références de niveau mondial (30’38 sur 10 000 m, 9’06 sur steeple). Mais plusieurs Françaises ont les moyens de briller sans que leur nom ne soit précédé d’un astérisque.
Manon Trapp, revenue de Tokyo après un marathon exigeant, affiche une endurance impressionnante. Mélody Julien, dans la foulée de son chrono de 2h27’08 à Chicago, semble plus forte que jamais. Augustine Emeraux-Lombard, double vice-championne de France du marathon, ou encore Élise Poncet, spécialiste de la course en montagne, pourraient venir troubler la hiérarchie.
Toutes ont en commun une trajectoire plus discrète, moins médiatique, mais marquée par une éthique claire. Leur duel avec Clémence Calvin prend donc une dimension symbolique : celui de la réhabilitation contre la constance, du talent contre la confiance, du retour contre la continuité.
Chez les hommes, les favoris de Marseille-Cassis 2025 : Jimmy Gressier, star sans enjeu et Muhitira en patron
Côté masculin, le plateau n’est pas en reste. Le public attend la présence de Jimmy Gressier, champion du monde du 10 000 m, qui participera pour la première fois à Marseille-Cassis. Le Boulonnais ne vise pas la victoire : il vient pour le plaisir, une sortie longue au cœur d’un bain de foule de 20 000 coureurs. Une image rare dans le sport de haut niveau : celle d’un champion qui vient sans enjeu, pour partager, courir, respirer.
Le vrai favori reste le Rwandais Félicien Muhitira, tenant du titre, déterminé à passer enfin sous l’heure. Depuis 2017, aucun coureur n’y est parvenu. Muhitira en a fait un objectif personnel, après sa victoire 2024 en 1h01’32. Derrière lui, la concurrence est rude : Ilias Fifa, Chakib Lachgar, Mohamed El Talhaoui ou Patrick Keter ont tous des références internationales qui promettent une course rapide malgré le profil exigeant du parcours.
Marseille-Cassis reste avant tout une célébration. Plus de 20 000 participants, une atmosphère unique, la montée mythique du col de la Gineste et la descente vers Cassis, avec la mer en toile de fond. Mais dans ce décor de carte postale, l’histoire de Clémence Calvin vient rappeler que la course à pied, parfois, ne se court pas seulement contre le chrono, mais aussi contre les jugements. Elle a purgé sa peine, elle a le droit de recourir, et elle le fait avec talent. Mais la confiance du public, elle, ne se décrète pas. Elle se regagne au fil des courses, au fil des années, et peut-être, un jour, au fil du silence.
Lire aussi
- Un stage au Kenya peut-il sauver Clémence Calvin et l’aider à se qualifier pour les JO ?
- Pas de JO pour Clémence Calvin, elle a du mal sans potion magique
- Sur quelle chaine de télévision suivre la course Marseille Cassis en direct
Lire encore
- Anorexie, coma, crise cardiaque puis finalement la victoire sur le 56 km de l’Ultra Marin
- DOPAGE : le marathon français au cœur d’un scandale énorme
- Garmin bloque les nouvelles fonctions trail sur ses Fenix 7 et Forerunner 965
- 27’7″ : Jimmy Gressier établit un nouveau record d’Europe sur 10 km
- Est-ce autorisé de faire l’UTMB en off le jour de la course ?






