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Faut-il être ascète pour être performant ?
Selon une croyance populaire, il serait préférable d’être ascète pour être performant en trail. Ça voudrait dire ici manger sainement tout le temps, ne pas boire une goutte d’alcool, dormir en suffisance et éviter tout loisir qui vous déconcentrerait. Est-ce que c’est vraiment le cas ?
Même dans le milieu du trail, cette question n’est pas objectivement tranchée ; on a d’un côté des coureurs qui embrassent un ascétisme (en faisant plus ou moins sa publicité) et d’autres pour qui la performance doit passer par le plaisir.
Kilian Jornet et Xavier Thévenard
Parmi les ascètes, ou du moins ceux qui ne semblent pas embrasser cette vision « plaisir » du trail, on trouve notamment Kilian Jornet et Xavier Thévenard. Au vu de leur manière de fonctionner (et de la communication qu’ils ont sur les réseaux sociaux), c’est du moins comme ça qu’ils veulent se montrer. Le moins que l’on puisse dire, c’est que ça ne les a pas empêchés de performer tout au long de leur carrière.
François D’Haene, Yoann Stuck et Casquette Verte
Parmi les autres, trois me reviennent en particulier, à savoir François D’Haene, Yoann Stuck et Casquette Verte. Chacun à leur niveau, ils ont une vision un peu plus carpe diem du trail. François D’Haene va défendre une vision du trail pour et avec le plaisir (comme un verre avec les copains), Yoann Stuck va toujours refuser de mettre de côté le plaisir au nom de la performance. Et Casquette Verte fait toujours tourner sa pratique autour des sensations. Leur point commun est que dans leur vision des choses, on ne peut pas décorréler la performance du plaisir.
Après, il faut bien sûr trouver un juste milieu entre l’ascétisme et l’hédonisme. Se faire plaisir et/ou se récompenser suite à un gros entraînement c’est très bien. Faire beaucoup de sport et se coller une tête et manger gras tous les soirs, c’est excessif (car ne nous voilons pas la face, les trois traileurs évoqués plus haut ont un régime alimentaire strict et font gaffe à ce qu’ils mangent ; c’est juste qu’ils se réservent des moments pour le plaisir).
De mon point de vue, je me rangerais plutôt du côté des « carpe diem » ; pendant longtemps j’ai cru que l’ascétisme constituait une bonne raison de se faire plaisir ; surtout quand je courais sur route. Puis je me suis mis au trail (et peut-être parce que j’ai vieilli) et dans ma pratique, j’ai eu besoin de moments plaisirs pour me motiver à me pousser dans mes retranchements. Finalement, se faire plaisir peut constituer un bon compromis avec le fait de faire attention à d’autres moments.
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