Kaizen
Le documentaire d’Inoxtag sur son ascension de l’Everest, sorti il y a trois jours, a suscité un flot de critiques, allant de la marchandisation de la montagne à la pollution qu’elle subit. Cette expédition, au coût exorbitant d’environ 50 000 € par personne, met en lumière une question essentielle : l’Everest est-il devenu un simple produit commercial ?
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La marchandisation de l’Everest : une montagne devenue une industrie avec Kaizen
Depuis les années 1990, l’Everest a vu son nombre d’ascensions exploser, transformant la plus haute montagne du monde en une véritable industrie. Chaque année, des centaines de permis sont délivrés à des prix faramineux, alimentant un tourisme de masse qui impacte directement l’environnement. Pascal Tournaire, alpiniste renommé, dénonce cette transformation, accusant la pratique d’avoir réduit l’Everest à un simple produit commercial. Pour lui, Inoxtag, en participant à cette tendance, contribue à cette surcommercialisation.
L’impact environnemental : une montagne saturée et polluée
La question environnementale est un autre point fort des critiques adressées à l’aventure. Avec la surfréquentation, l’Everest est désormais comparé à une “poubelle à ciel ouvert”, un constat déploré par de nombreux alpinistes comme Chamrpa, pionnier de l’alpinisme. Malheureusement, le documentaire ne fait qu’effleurer ces enjeux écologiques, se concentrant davantage sur le dépassement de soi et les images spectaculaires, au détriment des véritables problèmes posés par cette industrie touristique envahissante.
Les sherpas : des héros de l’ombre sous-exposés
Un autre aspect problématique réside dans le traitement des sherpas, ces guides essentiels mais souvent invisibles, qui risquent leur vie pour accompagner les alpinistes. Le documentaire mentionne à peine leur rôle, minimisant ainsi l’importance de leur contribution dans ces expéditions à haut risque. Pourtant, ils sont au cœur de l’expérience de chaque ascension, mettant en lumière l’importance de leur travail.
L’aspect sportif remis en cause : une version édulcorée de l’exploit
Sur le plan sportif, certains experts, comme Pascal Tournaire et Benjamin Vedrines, critiquent le caractère édulcoré de l’exploit d’Inoxtag. Vedrines compare même l’utilisation d’oxygène pour gravir l’Everest à l’usage d’un vélo électrique pour faire le Tour de France, dénonçant une version amoindrie et facilitée de la performance, loin de l’authentique défi alpin.
Une déconnexion numérique remise en question
Autre contradiction mise en lumière : Inoxtag prône la déconnexion numérique dans son film, tout en étant sponsorisé par Orange, une entreprise de télécommunication. Cette incohérence n’a pas échappé aux internautes, provoquant des réactions sarcastiques sur les réseaux sociaux. Ce partenariat a été perçu comme une dissonance majeure, affaiblissant le message central du documentaire sur l’importance de la déconnexion dans un monde saturé par la technologie.
Un succès malgré tout
Malgré ces nombreuses polémiques, le documentaire rencontre un succès indéniable. Depuis sa sortie le 14 septembre, il cumule plus de 17 millions de vues, et les fans d’Inoxtag saluent son exploit personnel. Toutefois, ces critiques soulèvent des questions essentielles sur l’impact de ces aventures “sponsorisées” sur l’environnement et sur la véritable signification des exploits sportifs dans un monde où tout semble monétisé.
L’ascension d’Inoxtag, bien que remarquable sur le plan personnel, met en lumière des problématiques plus larges liées à l’industrie de l’Everest. À l’heure où le monde alpin est en pleine mutation, la question demeure : jusqu’où pouvons-nous aller pour satisfaire des rêves individuels sans nuire à l’environnement et à l’intégrité des montagnes que nous admirons tant ?
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