Le jour ou les kenyans s’essaieront au trail, il ne nous restera que des miettes.
kilian jornet 10 km
Depuis 2020 on voit régulièrement l’ultra-terrestre Kilian Jornet sur un 10km. Bien que son chrono soit souvent exceptionnel, il est loin d’avoir la même aura qu’il possède sur les ultra trails. Le temps de Kilian Jornet sur 10 km est à plus de 4 minutes des records des éthiopiens ou des kenyans qui trustent les premières places sur ces distances. Cependant, c’est tout à l’honneur du catalan de se tester régulièrement sur du bitume, car il est évident que ce n’est pas sa spécialité.
Et si c’était aux Kenyans de se tester sur des trails ? Quels seraient les résultats ? Ecraseraient ils la concurrence comme ils le font sur le fond et demi fond ?
Depuis notre enfance, nous avons toujours vu ces images des jeux olympiques où tous les podiums (masculin comme féminin) des marathons, 10 000 mètres, 5 000 mètres, 3000 mètres steeple, 1500 mètres et même 800 mètres étaient pratiquement systématiquement monopolisés par les kenyans ou les éthiopiens. Ils ont dominé et ils dominent toujours ces formats de courses.
La course, dans ces pays, est souvent perçue comme un ascenseur social. A l’image d’un Kipchoge qui vient d’un milieu très pauvre pour se hisser aujourd’hui grâce à son sport aux rangs des millionnaires. Cette discipline prend même une place très importante dans la culture de ces régions. Tout le monde court tout le temps et partout.
Bien qu’aucun facteur génétique n’ait jamais pu être prouvé, un chercheur en kinésiologie à l’université de Montréal avance :
« La masse musculaire moins importante dans les membres inférieurs et l’utilisation de mouvements ultra efficaces lors de la propulsion expliqueraient en partie la performance phénoménale des coureurs du Kenya ».
À ce jour, nous n’avons jamais eu vraiment le plaisir de voir ces coureurs se confronter à des François d’Haene ou à des Kilian Jornet. Mais qu’en serait-il si tel était le cas ?
Les qualités physiques, la culture de la course à pied et le fait de s’entrainer en altitude ne laissent guère de doutes sur l’hégémonie que les kenyans pourraient avoir sur le trail. La technicité de la discipline ne paraît pas être un frein incontournable pour ces coureurs qui ont le plaisir de s’entrainer aux abords du Kilimandjaro. Ils mettraient peut être un peu de temps à s’adapter à la discipline mais finiraient par dominer les débats tant leurs foulées élastiques et leur poids plume sont des atouts indéniable pour la montagne.
Cependant, ce jour ne risque pas d’arriver car les prize money d’un marathon de Dubai (300 000 €) et d’une victoire sur la diagonale des fous (900 €) sont trop distants.
Le jour où le trail sera une discipline attractive pour les kenyans, il faudra commencer à chercher aux alentours de la 30eme place pour voir un coureur occidental.
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