Ce week-end end, le français Jimmy Gressier (athlète français spécialiste des épreuves d’endurance et de cross) a poussé un énorme coup de gueule.
Jimmy Gressier – Suite à la suspension du turc Aras Kaya pour dopage, Jimmy a réagi a chaud. Notamment (et essentiellement) parce que Kaya avait fini vice champion d’Europe de cross, devant lui. On peut donc aisément imaginer le seum l’envahir…
Jimmy Gressier a le seum et le dit
« Le dopage… bande de gros faibles, de fainéants, ceux qui ne s’entraînent pas avec le cœur, ni la tête. C’est nous les athlètes propres qui en payons les conséquences derrières. Dans le sport de haut niveau, une minime partie sur le top niveau mondial : c’est des tricheurs ! Et après on me demande : “pourquoi tu n’arrives pas à faire des médailles ? Pourquoi tu finis que 13ème aux mondiaux de 10.000 ?” (…) Je parle avec le cœur et pas la raison, désolé. Des gens haut placés en France nous font des grands discours pour dire qu’on ne gagne pas assez de médailles en France… tout simplement parce qu’on est pas des tricheurs ! (…) ça ne vaut plus rien de récupérer une médaille des années après. Ce que je veux vivre moi, c’est l’émotion de la médaille sur le terrain. Je n’arrive pas à faire semblant, je n’arrive pas à courir contre des tricheurs : le mec il court à côté de toi, il peut te réciter l’alphabet, il ne respire pas alors que toi t’es à fond en train de serrer les dents. J’en ai marre de tout ça… je m’entraîne 150 kilomètres par semaine, j’ai consacré ma vie à l’athlétisme, je m’entraîne tous les jours, j’ai envie de réussir, je crois au rêve olympique (médaille ou titre olympique), mais je suis désolé quand on voit des tricheurs comme ça… Et encore, y en a plein d’autres à qui je ne crois pas. Ils sortent de nul part et du jour au lendemain, on arrive plus à les battre. Moi je sais que si demain je triche, je suis sur le podium aux championnats du monde, aux Jeux Olympiques… j’en suis sûr et certain ! Si je dis tout ça, c’est que j’ai l’intime conviction que jamais de la vie, je ne tricherai. C’est pour ça que je ne me cache pas, que je n’ai pas peur de parler et de vous dire tout ce que je ressens ✊. »
Franchement, pour une réaction à chaud, je le trouve plutôt calme, mesuré et juste dans ses propos. Il n’y a rien de scandaleux dans ce qu’il dit. Et quand bien même il aurait dérapé, on n’aurait pas fait des bonds de cabri. Comme il le dit, il bouffe des dizaines et des dizaines de kilomètres par semaine pour que finalement, le premier blaire venu débarque en se torchant avec le règlement. Franchement il y a de quoi être énervé.
Honneur et poignon
A la limite, s’il n’y avait que les questions d’honneur, je serais presque tenté de dire que ça va encore (en théorie). Car il ne faut pas oublier que les salaires des sportifs peuvent aussi varier selon les résultats. Alors quand un dopé se pointe, au delà du préjudice moral assez évident, il y a un préjudice financier potentiel.
On adresse évidemment notre soutien à Jimmy et à tous ceux que le dopage arnaque. Est ce que ça changera quelque chose? J’ai bien peur que non, car la seule solution qu’on veut apporter (la suspension à vie) n’est ni légale, ni juste, ni souhaitable. Et sachant que le dopage institutionnel est souvent mis en place au niveau des états (coucou la Russie), aucune fédération ne peut bouger (seule la fifa aurait éventuellement les moyens de se faire un peu entendre, et encore…) dans la mesure où elle ne fait absolument pas le poids… ça revient à se battre contre des moulins à vent.
Lire aussi
- Put1, j’ai un dossard pour le marathon du Mont Blanc
- Bilan 2020 : le dopage dans le sport est toujours là
- Dopage sur l’UTMB : uTrail réclame le nom de tous les tricheurs !
- Ces blaireaux qui font des KOM Strava en vélo électrique
- Le cross est un très bon exercice pour les personnes qui font du trail court
- Confinement : l’attestation sur smartphone ne va pas arranger les tricheurs
- Jimmy Gressier