Cinq moments où les élites nous ont fait rêver récemment
Ces dernières années, le trail a évolué à une vitesse assez mirobolante. Beaucoup de choses ont disparu, d’autres sont apparues. On regarde en arrière en se disant que le trail c’était mieux avant, même si c’est d’une incroyable idiotie. On continue de voir de très chouettes moments où les élites nous ont fait rêver, même récemment.
1- François d’Haene à la Diagonale en 2018
Le plus difficile à l’évocation de François, c’était de trouver un moment où il m’avait vendu un peu plus de rêve que d’habitude… Sa performance à l’UTMB 2017, son cavalier seul à l’Echappée Belle… Ce ne sont pas les exemples qui manquent. Un point marquant que j’ai vraiment aimé récemment cependant serait sa victoire main dans la main de François d’Haene avec Benoît Girondel à la Diagonale des Fous en 2018. Parce que c’est peut-être ce qui symbolise le mieux le rapport à soi et aux autres pendant un ultra.
2- Jim Walmsley à l’UTMB
Certes, il n’a pas encore gagné dans les Alpes ; certes, Jim Waslmey a une stratégie bien à lui sur ultra. Mais bon dieu, quelle fraîcheur ! Ça fait sacrément du bien ! En 2017, effectivement, il a échoué au pied du podium, mais c’était tellement fun de le voir s’éclater comme ça sur les 100 premiers kilomètres. Accélérer, s’arrêter, accélérer, s’arrêter… Il a fini par exploser, et c’est dommage. Car il a tenté quelque chose qui sortait un peu des clous, il a essayé de prendre les stratégies traditionnelles à rebrousse poil, ça apportait un certain vent de fraîcheur. J’espère qu’il réussira à l’emporter de cette manière. Dès 2020 ?
3- Xavier Thévenard sur la Hardrock100
Alors, en soi, ce n’est pas un très bon souvenir. Car sur cette épreuve, le natif de Nantua avait toutes les cartes en main pour l’emporter. Xavier Thevenard a malheureusement été disqualifié pour avoir accepté une assistance en dehors des zones où c’était autorisé. Si j’ai retenu néanmoins ce moment, c’est parce que j’ai été très admiratif de la réaction que Xavier a pu avoir après. Beaucoup de ses groupies étaient déjà à insulter les organisateurs en disant que c’était du racisme anti français. Il a fait preuve d’un recul, d’une acceptation et d’une maturité que pas la moitié du peloton aurait eu à sa place.
4- Cédric Fleureton à la Saintélyon
La dernière Saintélyon a été extrêmement humide (de même que l’édition 2018), et au coeur de la pluie et de la boue, c’est Cédric Fleureton qui s’est imposé. Pourquoi ce moment m’a fait rêver ? Parce que Cédric Fleureton est ce qu’on appelle communément un vieux briscard. Il a 46 ans, une carrière déjà bien remplie dans le triathlon et dans le trail ; a priori, sur un format court et plutôt roulant (même si tout est relatif), on aurait pu attendre à ce qu’un petit jeune explose tout et l’emporte ; et ce fut tout l’inverse. Paradoxalement, Cédric Fleureton a apporté de la fraîcheur à une épreuve qui aurait pu en manquer en montrant que même en approchant la cinquantaine, on peut encore apprendre beaucoup aux gamins. Un sacré message d’espoir, en somme.
5- Kilian Jornet Sur l’Everest
Il n’y a pas un moment en particulier, mais je dois bien reconnaître que à chaque fois que Kilian Jornet s’attaque à l’Everest, les romans photos qui accompagnent cette « randonnée » me font baver. J’adore voir ça. Et cette idée de recommencer pour faire taire quelques mauvaises langues un peu aigries, je trouve ça cool. Plutôt que de l’ouvrir comme beaucoup le feraient, lui répond sur le terrain.