Spoiler : Elle a autant de valeurs que les autres…
Diagonale des fous : in fine, seule la victoire est belle
La diagonale des fous cette année restera dans les annales. Pas parce qu’on a assisté à une domination sans partage d’un participant, pas parce qu’un réunionnais s’est imposé, pas grâce à une arrivée main dans la main entre les deux favoris… Mais parce que cette année, les planètes de l’incompétence se sont alignées pour faire du grand Raid la messe de la mauvaise organisation. Si bien que, malheureusement, on met presque en deuxième plan la victoire de Grégoire Curmer sur la diagonale des fous, et celle d’Alexis Sevennec sur la Mascareignes. Le plus triste, c’est que les seuls responsables de la mise en retrait des vainqueurs, ce sont les organisateurs.
En fait, cette diagonale me fait un peu penser à la coupe du monde 2006. L’Italie l’a gagnée, mais dans les mémoires, si on vous dit France/Italie de 2006, on pensera d’abord au coup de tête de Zidane plutôt qu’à la victoire des italiens. Et ici, c’est pareil, j’ai peur que dans les années à venir, on retienne plutôt les couacs à répétition plutôt que la belle victoire de Grégoire Curmer.
Car oui, même si les principaux favoris ont été envoyés au casse-pipe, sa victoire est belle. Toute victoire sur un ultra est belle. Penser qu’elle ne vaut rien, c’est faire de la fiction, et malheureusement, ça n’est pas intéressant, car rien ne pourra étayer ça. Alors oui, peut-être que si Girondel, Guillon et Cazajous n’avaient pas été induits en erreur, le scénario aurait été autre (et le vainqueur du jour en a sûrement conscience mieux que personne). Sauf que ce n’est pas le cas ; et même si Curmer a bénéficié d’un coup de pouce du destin, ça ne doit rien enlever à sa victoire.
Le seul cas où on aurait pu dire que sa victoire ne valait rien, c’est si Curmer était responsable du débalisage. Or, ce n’est bien sûr pas le cas. Dès lors, sa victoire a, pour moi, autant de valeur que celles de D’Haene, de Girondel, de Guillon ou de Jornet. Et jamais je ne pourrai être d’accord avec ceux qui disent qu’elle ne vaut rien. Il a passé la ligne d’arrivée avant les autres, il a gagné, point barre. Il n’y a pas de petite ou de grande victoire, il n’y a que des victoires.
Tout ce que j’espère, c’est qu’au fur et à mesure que le temps passera, les polémiques s’éteindront et qu’on retiendra que Curmer a été énorme sur cette édition, qu’il a eu le soupçon de chance dont tout le monde (même le dernier) a besoin pour finir et/ou gagner un ultra.