François d’Haene vient de remporter l’UTMB 2021. François D’Haene vient de tuer le game !
La marque des grands champions se distingue souvent de deux manières ; par leur polyvalence et par leur durée.
Dans le trail, quasi aucun n’a les deux.
Pour ce qui est de la polyvalence, on pensera toujours à Kilian Jornet, et concernant la durée, c’est d’office François D’Haene. Pendant des années, j’ai mis la polyvalence au-dessus de la durée. Et j’avoue qu’à l’occasion de cet UTMB 2021, je commence à changer d’avis. Pourquoi ?
Parce que sur la durée, personne n’égale François d’Haene.
– Kilian Jornet a fait le tour de la question et a de nouvelles priorités.
– Jim Walmsley sera condamné à ne faire que des exploits énormes s’il ne fait pas évoluer sa stratégie de course.
– Xavier Thévenard est dans un gros temps faible (on espère qu’il n’est pas fini).
– Pau Capell n’a pas forcément les épaules pour être un favori (quand François est là notamment) sur ultra. Et en parallèle, ça fait plus de dix ans que François rafle tout sur son passage. Gagner 4 UTMB est quelque chose de dingue ; y parvenir sur 9 ans l’est encore plus, car ça veut dire que malgré les années qui passent, il continue d’assurer.
François d’Haene : comment fait-il pour rester aussi fort, pour ne pas se blesser, pour ne pas être gagné sur la lassitude ?
Plusieurs raisons peuvent être avancées.
En premier lieu, on peut penser à sa conception même du trail, qu’il a tendance à transformer en sport collectif ; et un temps faible se gère beaucoup plus facilement quand on est bien entouré (ce n’est pas Jim Walmsley qui dira le contraire).
Ensuite, on ne pourra pas nier que niveau coaching, entraînement, récup et matos, Salomon est ce qui se fait de mieux sur la planète trail. Et un champion comme ça, ça se chérit.
Egalement, d’un point de vue physiologique, François est très grand et très léger, ce qui permet des plus grandes foulées et une fatigue moindre (par rapport à un Jornet qui est plus petit, mais léger, ou à un Capell qui a plus le physique d’un sanglier ardennais (dans ma bouche, c’est un compliment, car je ressemble plutôt à ça).
Enfin, et c’est lié au reste, mais ce qui permet à quelqu’un de durer à un tel effort, c’est de pouvoir faire ce qu’il aime. Et grâce à son niveau, François d’Haene a le luxe de pouvoir choisir les courses et les projets qui lui tiennent à coeur. Il fait partie des rares qui ont les moyens d’imposer ce qu’ils veulent à leur sponsor et pas l’inverse. S’il dit demain à Salomon qu’il veut faire le semi de Paris, jamais ils ne vont lui refuser ça, dans la mesure où ils lui mangent dans la main.
Bref, une team d’enfer, des pros autour, une morphologie idoine et un niveau qui permet de faire ce qu’il veut font assurément partie de ce qui a permis à François d’entrer un peu plus dans la légende de l’ultra aujourd’hui.
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