A l’occasion d’une interview qu’il a accordée à 20 Minutes, nous avons appris pas mal de choses sur François d’Haene, tant sur sa venue au sport que sur sa vie privée ou que sur sa pratique du trail. Après un été absolument démentiel où il a, en six semaines, bu la concurrence sur la Hardrock 100 et sur l’UTMB, il prépare les vendanges et se repose un peu.
François d’Haene est fait pour l’ultra trail
Il explique notamment qu’il n’a jamais « eu envie de s’entraîner pour être performant sur des formats plus courts. L’ultra-trail, c’était la voie naturelle », ajoutant que c’est là-dedans qu’il s’amuse et qu’il sent que son corps était fait pour ça.
Questionné sur sa fatigue à la fin du dernier UTMB, François rappelle que ce n’est pas la première fois qu’il finit dans un tel état. En effet, lors de sa victoire à la diagonale en 2016 (où il avait collé trente minutes à Antoine Guillon), il avait « connu un passage de crampes de trois ou quatre heures »
François d’Haene prend des risques
François reconnaît avoir pris des risques en enchaînant en six semaines deux ultras, et c’est ça qu’il a cherché. Son but était d’aller surtout au bout à l’UTMB, sans pour autant viser la première place.
Une autre phrase intéressante concerne son rapport à la victoire, ou plutôt son rapport désintéressé à la victoire, où il délie la pression du résultat de tout le reste :
« Au fond de moi, ce n’est pas vraiment mon but de gagner ces courses. Je ne vais pas nier que je suis compétiteur et intéressé par le fait de jouer contre les autres ainsi que par la performance. Mais ce qui me motive le plus, c’est de relever des challenges et d’emmener mon corps finir la boucle. Il n’y a qu’à voir le sourire de satisfaction de chaque bonhomme qui franchit la ligne d’arrivée d’un ultra, du premier au dernier… Ce sourire doit être plus important dans ton cœur que ton chrono et ta place. Jouer la gagne, c’est la cerise sur le gâteau. Mais je ne pars que dans l’optique de finir ma course. C’est peut-être aussi pour ça que je gagne. »
François d’Haene, son équilibre entre les compétitions et les projets off
Je trouve que c’est un très chouette enseignement, et je me dis que c’est peut-être pour ça que souvent, on performe plus en entraînement qu’en ultra (ou dans les courses de prépa), simplement car on y va dans l’optique d’autre chose, alors que dès qu’il s’agit de la finalité, on se met plus de pression. C’est d’ailleurs pour ça qu’il insiste sur l’équilibre entre les compétitions et les projets en off avec ses potes (genre ce qu’il fait à la Pierra Menta, sur le John Muir Trail en 2017 ou sur le Pacific Crest Trail en 2019.
Enfin, interrogé sur ses activités de kiné et de viticulteur, François explique qu’il ne songe pas les arrêter pour se consacrer à 100% à l’ultra. Lui dit avoir besoin de ce fonctionnement afin de montrer que c’est toujours possible (même si les courses deviennent de plus en plus rapides) de gagner en ne faisant pas que ça. Comme il le dit, « on n’est pas obligé de s’imposer à tout prix les contraintes d’un athlète de haut niveau pour finir un ultra, ni même pour le gagner (…) Oui, la discipline a évolué et elle a pris de l’ampleur et de la médiatisation, mais ses valeurs ne sont pas obligées d’évoluer ». C’est d’ailleurs dans cette optique qu’il n’est pas forcément favorable à l’arrivée de l’ultra aux JO par exemple, ou ça peut expliquer pourquoi il ne participe pas aux championnats du monde. Au moins, il est tout à fait cohérent, et c’est aussi pour ça que je l’admire et le respecte autant.
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