Retour sur ma participation à l’ERTC : EnduRance Trail des Corsaires
A la fin de l’hiver, rien de bien facile de s’aligner sur des longues distances. Mais cette année, l’objectif est de taille ; il faut donc commencer tôt à avaler les kilomètres et les sorties longues. Donc, en ce weekend du 24 février, direction St Malo pour l’EnduRance Trail des Corsaires : 107km autour de la Rance avec 2100m d+. Pas de grosse difficulté, sauf la montée du Jerzual à Dinan, mais beaucoup d’escaliers qui casseront bien les jambes.
Vendredi soir, arrivée à St Malo, petite visite du village de la course pour récupérer mon dossard. J’y suis vers 18h30, et c’est donc le début de la première course en nocturne. Mais avec le vent glacial qui fait, je ne m’attarde pas. Je finis mon chemin pour rejoindre mon hébergement chez des amis. La sensation de froid m’a convaincu, je mettrai un haut plus chaud que prévu initialement ; mieux vaut bien se couvrir. Après une bonne petite soirée, la nuit est assez courte : levé 4h pour un début de course à 5h. Derniers détails dans l’équipement, dans l’habillage, puis petit déjeuner et direction la ligne de départ. La voiture annonce -1°C, la journée s’annonce ensoleillée mais froide ! 5h ! le départ est donné avec environ 400 coureurs en solo et des coureurs en équipe de 2 ou 4. Bref ça fait un beau peloton !
Les premiers kilomètres sont dans St Malo, le long de la côte. Quelques courageux supporters sont là pour nous lancer dans l’aventure. Il fait froid, mais je m’attendais à pire. Après environ 8km, nous sortons de la ville pour aller sur les sentiers. Mais là, grosse surprise, les chemins sont durs, très fortement gelés. Avec mes chaussures de trail, le bitume et un sol gelé vont fortement solliciter les pieds et les jambes. Première heure passée avec environ 9.5km de parcourus. Pas un gros départ, mais je ne parviens pas à trouver de bonnes sensation, les jambes sont raides. Je souhaite juste trouver le plus rapidement possible de bons chemins souples ! Malgré tout, les kilomètres passent et on se trouve au premier changement de relayeur pour les équipes de 4.
Ravitaillement kilomètre 25, en environ 2h45 ; mais toujours sans avoir de bonnes sensations. La journée s’annonce très longue. Les bénévoles sont toujours aussi agréables et nous chouchoutent bien. Je repars de cette courte pause pour ne pas trop refroidir. Mais toujours le même parcours : du bitume ou du chemin gelé. Heureusement, le soleil commence à bien se faire voir. Les beaux paysages vont commencer à apparaitre.
Et voila qu’en voulant profiter, première erreur d’étourderie : un appui non sûr sur une bordure d’escalier, le pied qui part et première grosse frayeur engendrant une douleur à mon genou délicat. Je m’arrête afin de m’étirer un peu pour soulager la douleur. Quelques flexions de genou et je repars, en étant plus attentif. On s’approche du kilomètre 40, avec une moyenne de 9km/h. Malgré une vitesse plus faible que prévue, je suis au milieu du classement, donc je me dis que ça doit être difficile pour tous.
Le passage entre le 50 et 55eme km semblait difficile sur le profil. Et on s’en approche. De loin, au commence à voir un joli village perché en haut de la colline, de l’autre coté de la Rance. Je me renseigne auprès d’un traileur et il me dit que c’est Dinan. Je comprends mieux le profil de course. On se rapproche de la Rance pour la longer et ensuite la traverser par un joli pont en pierre. Cette traversée annonce environ la moitié de la course et donc le retour vers st Malo 😊 Mais juste après le pont, la montée du Jerzual ! Un secteur pavé avec 100m de d+ sur environ 800m. Avec un petit groupe, la montée se passe bien. On traverse les commerces, les restaurants avec leurs bonnes odeurs et les touristes nous encouragent. Au sommet, nouveau ravitaillement avec nouveau changement de coéquipier sur les équipes 2 et 4. Il y aura donc beaucoup de nouveaux coureurs au début de leur aventure. Je profite de cette pause pour bien me restaurer ; soupe, sandwich, coca, biscuit. Tout y est.
Je reprends les sentiers avec une bonne ressource en énergie. On quitte Dinan et la grosse surprise : on retrouve des vrais sentiers souples et boueux. Une nouvelle course commence. Je me sens beaucoup mieux, les jambes sont lourdes par le début de course mais répondent mieux. Le soleil est haut dans le ciel et les paysages sont magnifiques. La succession des escaliers, des secteurs boueux et des monotraces techniques commencent malgré tout à faire de plus en plus mal.
On est au kilomètre 70 et je suis contraint à devoir marcher de plus en plus. Même les portions plates ne sont plus courables pour moi pour le moment. Je relance uniquement sur les portions en légère descente. Il reste un peu moins de 40km qui s’annoncent comme une longue marche. Je sympathise avec un coureur et on fait un bon moment ensemble. C’est son premier ultra et il s’est lancé dans l’aventure avec sa compagne ! super cool de pouvoir partager cette aventure. Les kilomètres passent, on traverse les petits ports et les petits sentiers sableux de bord de Rance. Les kilomètres passant, le temps passe également. Il sera impossible de rejoindre l’arrivée sans remettre la frontale…. Mais il faut s’accrocher pour ne la remettre en fonctionnement uniquement après le barrage de la Rance, dernier ravito du parcourt. Ce barrage, on le voit de loin : c’est maintenant un objectif intermédiaire car après, il n’y a plus de difficulté. Je marche à un bon rythme, je rattrape certains concurrents et d’autres ont encore des jambes pour trottiner : respect ! Le bruit de la circulation est de plus en plus fort, le barrage est tout prêt ! Un petit virage et voila la tente du ravito et par conséquent le barrage.
La traversée du barrage se fait sous un léger vent glacial. Je décide donc de me rhabiller comme le matin, gants, foulard, bonnet et frontale. A la fin de la traversée, je suis équipé et d’attaque pour la dernière ligne droite. Une petite forêt à traverser et on se retrouve sur la route traversant toutes les quartiers touchant St Malo. On traverse un nouveau port, quelques portions de route avant d’aller visiter les remparts de St Malo. Bon de nuit, la vue est limitée… mais ça reste toujours sympa. Ils sont longs ces remparts, mais je parviens à l’escalier final. Escalier qui nous mènera sur le sillon : environ 2km de plage avec du sable et ce vent glacial. Vraiment glacial ce vent que je me couvre tout le visage de mon foulard. Je repense à tous ces bénévoles qui sont restés dans le froid pour nous aujourd’hui : franchement félicitation à eux ! Difficile de marcher dans le sables après 105km, mais le but est proche. La rampe finale est à quelques mètres. Et hop, ça y est, on retrouve la route. Arrivée dans 400m. je savoure ces derniers mètres et j’essaie de relancer en trottinant pour finir.
Je franchis la ligne d’arrivée en 15h44 de course et finissant 181eme sur 285 arrivants et 395 partants.
Cette course est une superbe expérience à la sortie de l’hiver. Très bonne organisation avec des bénévoles au top.