Accepter d’être mauvais, c’est sans doute l’une des étapes les plus dures pour tout traileur, qu’il soit débutant ou expérimenté. Dans un monde où la performance est souvent glorifiée, où les réseaux sociaux regorgent de chronos affolants et de selfies au sommet, admettre que l’on n’est pas (encore) à la hauteur peut piquer l’ego. Et pourtant, cette acceptation est peut-être le premier vrai pas vers le plaisir de courir.
Un internaute le résume très bien dans un commentaire devenu viral sur la video de ce traileur interrogé par Patrick Montel alors qu’il est à bout et qui s’énerve : « C’est pas évident d’accepter d’être mauvais ! Au début j’ai eu du mal aussi 😂 ».
Cette phrase, pleine de sincérité et d’autodérision, résonne chez beaucoup de coureurs. Parce que oui, qui n’a jamais eu cette petite pointe de frustration en regardant les autres filer dans les montées, en terminant un trail bien plus lentement que prévu, ou en se sentant simplement « à la traîne » malgré les heures d’entraînement ?
Mais il faut savoir relativiser. En trail plus qu’ailleurs, il y a toujours meilleur que soi. Et aujourd’hui plus que jamais, avec l’essor phénoménal de la discipline, la barre est montée très haut. L’engouement récent pour la course à pied a amené son lot d’ultra-performeurs, de nouveaux venus surentraînés, et d’élites de l’ombre qui explosent les segments Strava en toute discrétion.
Alors que faire quand on se sent « mauvais » ? D’abord, prendre du recul. Se rappeler pourquoi on court. Pas pour être premier, mais pour vivre, respirer, grimper, galérer, redescendre et recommencer. Ensuite, s’autoriser à être imparfait. Accepter que la progression prenne du temps. Que certains jours soient durs. Que parfois, malgré tous les efforts, on reste en queue de peloton.
Mais surtout, garder le cap. Car le trail, c’est une école d’humilité. Et ceux qui durent sont souvent ceux qui ont su encaisser les petites gifles du chrono sans perdre la passion. Comme le dit Frédéric, « un peu de repos, de recul et ça ira mieux. » En somme : accepter d’être mauvais, c’est souvent le début d’une belle histoire.
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