Un gros coup porté à la lutte anti dopage
La fin de l’année a été marquée par plusieurs affaires de dopage, les plus marquantes étant celles concernant Clémence et Ophélie .
On a eu aussi droit au retour aux affaires de Mamu, retour contre lequel on s’était clairement opposé. Le problème est que les scandales ont beau se multiplier, on a l’impression que rien ne change, si bien qu’un séisme a eu lieu en décembre dans le cadre de cette lutte. En effet, Christophe (l’ancien cycliste), qui était pourtant une des figures de proue (si ce n’est LA figure) de la lutte anti-dopage, a décidé de quitter l’AFLD (Agence française de lutte contre le dopage). Un sacré coup dur pour la crédibilité de l’agence.
Dans une interview accordée au site spe15.fr, il a ainsi expliqué qu’il ne se retrouvait plus dans les missions qui lui étaient proposées. Et pour cause, on lui proposait de ne faire que du contrôle, alors que lui prenait son pied plus dans la prévention. Ce qui, malheureusement, n’est pas incohérent. En effet, les agences anti-dopage se concentrent principalement sur les élites (type programme Quartz), mais n’en ont rien à faire du dopage à un niveau moindre, et s’en fichent complètement de la prévention auprès des jeunes.
Comme il le dit, « La lutte anti-dopage pour ceux-là sert à préserver une éthique. Moi, je regarde le côté où il y a des jeunes, qui vont être influencés, qui vont penser au dopage alors qu’au début, ils ne le voulaient pas. Ca, ça m’intéresse. J’ai plus de rôle à jouer là-dessus ».
Alors oui, le contrôle c’est bien, c’est même très bien. Et dans une certaine mesure, on peut se réjouir de ça. Mais sans un volet de prévention important destiné à endiguer le problème à la source, ça ne sert absolument à rien ! On continuera à mettre des pansements sans soigner l’infection.
Et c’est cette incohérence que Bassons n’était pas prêt à supporter plus longtemps. L’exemple le plus marquant sur cette gestion des priorités défaillante est, pour lui l’affaire. Quand le journaliste lui demande si l’affaire a influencé sa décision, voici sa réponse :
« Non et oui. Non et oui. Tu te rends compte de l’énergie qu’il faut pour attraper un sportif qui a triché. On ne se rend pas compte. Qu’elle soit sanctionnée ou pas, le cas de Clémence représente un travail inimaginable. Et si tout ce temps passé pour sanctionner ou ne pas sanctionner avait été utilisé pour un travail auprès des jeunes. Toute cette énergie dépensée ! Il faut que ce soit fait. Je dis juste que le temps passé à chercher un mec qui se dope et qui veut se doper, qui joue avec toi, que tu lui cours après, pour aboutir ou pas aboutir, quelle est sa valeur ? Entre un mec que j’accompagne et un mec auquel je cours après, ma bascule est vite faite. Je veux aller vers le gamin qui a envie de changer, je veux l’aider à grandir, à s’épanouir. Le reste, je n’en peux plus ! »
Après, on peut être d’accord ou pas d’accord avec le sens des priorités de Christophe. Mais au-delà de ça, c’est surtout dans la symbolique que ce départ porte un coup dans la lutte anti-dopage.
Christophe fait partie des personnes qui pouvaient donner foi en du sport plus propre. Et si lui a jeté l’éponge, est-ce qu’on doit se faire une raison en se disant que le dopage a gagné ? C’est malheureusement le message que son départ envoie.