Face au coronavirus, nous ne pensons pas, comme Antoine Guillon, que ceux qui se nourrissent mal méritent leur mauvais sort mais nous pensons que les personnes sportives qui respectent les gestes barrières et des mesures sanitaires strictes, nous pensons que les sportifs vigilants pourraient sur le long terme, alors que l’ensemble de la population profite du déconfinement pour se relâcher, sauver leur vie.
Les sportifs ont mieux supporté le confinement
Les premiers chiffres ont commencé à tomber après le confinement. Parmi ceux là, trois m’ont particulièrement interpellé.
1) la prise de poids (on parle d’une prise moyenne de 2,5kg),
2) l’hygiène de vie et la pratique du sport (beaucoup de symptômes se sont développés relativement à la sédentarité des personnes (alors qu’on pensait que certains pouvaient être au début liés au covid-19)
3) la qualité du sommeil (je n’ai plus le total en tête, mais au fur et à mesure que le confinement avançait, une certaine frange de la population dormait de moins en moins bien, et à des horaires de plus en plus décalés).
L’idée ne sera ici bien sûr pas de taper sur les personnes dites « indisciplinées », tout simplement parce qu’on est dans une période absolument unique que chacun gère comme il peut. Cependant, j’ai la faiblesse de penser que les sportifs en général, et les trailers en particulier, ont mieux réussi à gérer autant le confinement que le déconfinement que beaucoup d’autres.
Pourquoi ? Parce que nous avons quelques obsessions qui, à mon avis, ont pu nous préserver de bien des problèmes. Petit tour de ces obsessions qui ont le mérite de s’enchevêtrer entre elles
CONFINEMENT : notre obsession du poids de forme nous a sauvé
A partir du moment où on connaît notre poids de forme, on peut avoir l’obsession de le garder et de ne pas le dépasser. Pour performer d’une part, pour éviter de se blesser d’autre part. On aura alors moins tendance à se lâcher sur la bouffe (sauf pour les jokers) ou, si on le fait, on arrivera plus facilement à compenser avec notre séance de sport. C’est pour ça que je pense que la majorité des trailers ne fait pas partie de ceux qui ont pris beaucoup de poids.
Les sportifs et les traileurs ont une obsession de la planification
Pour peu qu’on fasse du trail avec un tout petit peu de sérieux, on suit des préparations toute l’année.
On a donc l’habitude :
– de voir les choses à long terme
-> quand on court un ultra en août, on commence à le préparer dès avril/mai)
-> aussi quand un traileur se confine, ne va pas voir ses potes pendant longtemps, préfère aller courir seul, continue d’éviter les boutiques et les lieux hautement fréquentés, il sait que ce sacrifice est momentané et qu’en adoptant ce bon comportement il préserve sa santé et celle de ses proches
– d’accomplir des petites actions en vue d’un finalité plus grande
-> comme des séances de fractionné spécifique en vue de pouvoir performer le jour J)
-> aussi un traileur adoptera sans mal des règles sanitaires strictes comme laisser décontaminer ses courses plusieurs jours, porter un masque dans l’espace public etc
Quand on est en course, on a appris à déconstruire le tout pour en faire une somme de parties (quand on court 80 ou 100km, on découpera la courses en plusieurs étapes) et je suis convaincu que ça a pu nous aider et que cela nous aidera encore. D’ailleurs, ce n’est pas pour rien que les politiques ont souvent assimilé le confinement à un marathon.
Une obsession de l’activité et du bien-être post-séance
Beaucoup de personnes, je disais, ont fait preuve d’une sédentarité excessive. On avait
– les collabos qui ont décidé d’être plus royalistes que le roi,
– ceux qui avaient réellement peur de sortir (je peux le concevoir)
– ou ceux dont la santé fragile imposait un confinement stricte.
L’avantage que nous avons, c’est qu’on connaît cette sensation difficilement descriptible de total bien être après une bonne séance. Cette impression de flotter un peu, que tout va bien, que finalement la vie est belle… Bref, cette sensation a clairement quelque chose d’excessivement agréable (et personnellement, elle m’a sacrément aidé à avancer ces dernières semaines) et ainsi, l’obsession de la ressentir nous a motivés à faire du sport, et donc à nous discipliner en ce sens… encore une fois, c’est cette discipline qui nous sauvera. Adopter une hygiène de vie stricte, apprendre à vivre le virus c’est ça ! Les sportifs ne sont pas agoraphobes, ils n’ont pas peur des autres, ils veulent tout simplement éviter de se le chopper.
Les sportifs et les traileurs soignent leur hygiène de vie pour rester en bonne santé
On le sait, une bonne hygiène de vie constitue un bon tiers de nos performances en compétition. Par bonne hygiène de vie, je ne reviendrai pas forcément sur la nourriture (on en a déjà parlé plus haut) ; en revanche, ça peut avoir une influence sur notre consommation d’alcool (pour ceux qui prennent l’apéro), de tabac (pour ceux qui fument) et sur notre besoin de bien dormir à des heures fixes. Et pour cause, à partir du moment où on connaît les bienfaits d’une bonne nuit de sommeil pour la récupération et la progression sportive, c’est très motivant de se forcer à garder un rythme.
Ainsi, les sportifs qui ont appris à soigner leur hygiène de vie en période “normale” ont continué de le faire PENDANT le confinement et APRES (phase de dé-confinement qu’on peut assimiler à une période de “semi-confinement”).
Soigner son hygiène de vie au quotidien en ce moment, c’est
– veiller à ne pas dépasser son poids de forme,
– limiter sa consommation d’alcool,
– continuer à s’entrainer,
– porter son masque dans l’espace public
– porter son masque en présence de visiteurs
– décontaminer ses courses,
– éviter les lieux confinés et/ou hautement fréquentés etcDe manière générale, un sportif bien entrainé sait se mettre en sécurité et est un atout pour la société.