C’est un coup dur pour la toute première édition de l’Ultra-Terrestre, course annoncée comme plus longue, plus dure et plus engagée que la Diagonale des Fous. À deux jours du départ, le favori Antoine Guillon a annoncé qu’il ne viendrait pas. En cause : un problème invraisemblable de billet d’avion.
Le coureur, très attendu par les Réunionnais, a expliqué ne pas pouvoir s’envoler pour l’île, malgré sa préparation. “Je suis navré pour l’organisation et les personnes qui m’attendaient”, écrit-il. Une déception, mais aussi un symbole.
Ultra-Terrestre, un favori en moins, un message en plus ?
L’Ultra-Terrestre devait marquer une nouvelle ère : celle de la diagonale surdimensionnée. 224 km, 14 000 D+, un départ à 6 h du matin, un tracé inédit, avec des portions mythiques comme le Piton de la Fournaise ou la Plaine des Sables. Antoine Guillon, amoureux de l’île, en était la figure de proue, le nom rassurant d’un projet encore jeune.
Mais son forfait, même s’il s’explique par un souci logistique, fait naître des interrogations. Est-ce vraiment un hasard si le coureur, par ailleurs engagé sur l’Aethlios Race en Grèce dans dix jours, n’a pas trouvé de solution pour venir ? Ou est-ce le signe que certains traileurs commencent à questionner les courses trop lointaines, trop coûteuses en carbone, trop extrêmes ?
Une édition inaugurale qui perd son éclat
L’absence de Guillon prive l’Ultra-Terrestre d’un repère. Lui qui connaît l’île comme sa poche, qui incarne l’expérience, la sagesse et l’ultra long dans sa version la plus authentique, devait donner de la légitimité à cette diagonale version XXL. Sans lui, l’événement perd son capitaine.
Les autres participants n’en sont pas moins méritants. Mais pour une première édition, c’est un manque de taille.
Et comme si cela ne suffisait pas, un autre favori de l’île jette l’éponge
Judicaël Sautron, 7e de la Diagonale des Fous 2024, déclare également forfait pour l’Ultra-Trail des Géants (174 km) organisé dans le cadre de l’événement. Touché au genou depuis le début d’année, et récemment victime du chikungunya, il a annoncé son retrait « la mort dans l’âme ». Cette double absence, celle d’un champion local et celle d’un ambassadeur international, vient assombrir le lancement de l’Ultra-Terrestre, pourtant très attendu. Le projet reste ambitieux, mais ses symboles vacillent.
Une autre vision du trail, plus raisonnable ?
Le forfait d’Antoine Guillon peut aussi être lu comme un point de bascule dans le trail moderne. Alors que certains multiplient les vols longs courriers pour courir 200 ou 300 km sur tous les continents, lui préfère rebondir avec un ultra en Grèce, plus accessible, plus symbolique, plus cohérent peut-être.
Et si l’avenir du trail ne se jouait plus dans la surenchère, mais dans le recentrage ?
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