La lutte antidopage semble un peu comme dérisoire par rapport à l’urgence sanitaire liée au coronavirus. Alors, en ces temps où les contrôles sont un peu mis en suspens, où les sportifs sont moins encadrés, est ce que le dopage progresse ?
Confinement : se doper en ce moment, ça serait stupide et difficile
Le dopage devrait être bien réduit (disparu, ce serait ambitieux), tout simplement pour les trois raisons suivantes.
1- AUCUN INTÉRÊT DE SE DOPER SANS COMPÉTITION
C’est d’ailleurs l’avis de Jean-Claude Vollmer (membre de la Cellule Marathon de la FFA), pour qui « quand on ne sait pas pourquoi, [se doper] ça ne sert à rien. Aucune compétition n’est prévue, ce serait stupide ».
Etre d’accord avec un membre de la FFA n’est peut-être pas bon signe, mais là, je trouve qu’il a raison. Ou du moins j’aimerais qu’il ait raison. Car malheureusement, l’interrogation peut se poser de manière inverse. Et pour cause, à défaut de se demander si le dopage n’a pas disparu pendant le confinement, on peut aussi se demander s’il n’augmente pas pendant le confinement.
2- DIFFICILE DE SE FOURNIR PENDANT LE CONFINEMENT
De plus, actuellement, il me semble plus difficile pour un ahtlète de se fournir.
D’un côté, parce qu’on est tous assignés à résidence, et d’un autre côté parce que s’il y a moins de contrôles, les contraintes de localisation quotidiennes restent d’application. Quelqu’un qui bouge doit le signaler.
Confinement : en réalité se doper en ce moment, tout le monde le fait
Des personnes (avec un léger brin de mauvaise foi) pourront vous dire que sans contrôle, il n’y a pas de dopage… au contraire, les spécialistes révèlent que le dopage progresse, même en période de confinement.
1- FACILE DE SE DOPER, LES CONTRÔLES SONT SUSPENDUS
L’augmentation de dopage pendant le confinement peut se poser, et pas seulement en France. A titre d’exemple, la Russie et le Canada ont, en raison de la pandémie, totalement arrêté les contrôles (bon, après, le concept de contrôle antidopage en Russie a quelque chose drôle, j’en conviens). Plus généralement, les contrôles ont baissé de manière impressionnante (et je le répète, mais ça ne me choque pas). Face à ce constat, il y a les optimistes naïfs dont je fais partie qui diront que ça ne sert à rien de se doper s’il n’y a pas d’échéance.
2- LES ATHLÈTES QUI SE DOPAIENT AVANT CONTINUENT
Sauf que lorsqu’on écoute un autre son de cloche, notamment celui de Christophe Bassons (ancien cycliste et ancien membre de l’Agence Française de lutte contre le dopage), on peut craindre l’inverse. Comme il le dit, « il y a moins de contrôles, et c’est vrai que si certains ont de mauvaises intentions, ils vont les conserver pendant le confinement »
3- SE DOPER POUR GAGNER DE LA MASSE MUSCULAIRE
Et visiblement, c’est un peu plus compliqué que ça. Pour Christophe Bassons, « quelqu’un qui veut gagner de la masse musculaire en prenant des anabolisants, il peut le faire, et ensuite il n’aura plus qu’à l’entretenir ». Pour le dire autrement, des athlètes peuvent se charger en toute intimité, et une fois que ça reprendra, ils n’auront qu’à entretenir leurs acquis.
Le chamboulement du calendrier comme source d’espoir de réduction du dopage
On le sait bien ; plus on va haut dans le niveau, plus le dopage est calculé au jour près. A l’image de la planification d’une saison, un tricheur professionnel saura exactement (et ça m’étonnerait pas que ce soit des mois à l’avance) à quel moment il devra prendre tel ou tel produit de sorte à être au top le jour J d’une part, et indétectable d’autre part. Et là, forcément, les incertitudes calendaires desservent totalement une planification optimale. En soi, c’est une bonne nouvelle…. mais pour les traileurs plus ou moins amateurs ?