La Fédération Française d’Athlétisme ne veut plus être spectatrice dans le game du running connecté. Elle lance DataRunning.
Après avoir longtemps laissé Strava, Garmin et autres applis privées capter toutes les données, elle revient avec une stratégie claire : reprendre le contrôle. Et ça passe par une nouvelle plateforme fédérale, DataRunning. On assiste à une véritable guerre des datas, où les acteurs publics entrent en collision frontale avec ceux qui dominaient déjà tout.
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Strava : l’acteur hégémonique du sport connecté
Depuis plus d’une décennie, Strava règne en maître sur les habitudes numériques des coureurs. Chaque sortie, chaque segment, chaque effort est uploadé, partagé, liké. La plateforme est devenue l’identité numérique du coureur. Garmin, de son côté, a verrouillé la synchronisation des montres, transformant ses appareils en fournisseurs directs d’information à Strava. Entre ces deux géants, tout est affaire de compatibilité, d’analyse de données, de prédictions d’effort, de coaching automatisé.
Et pendant ce temps, la FFA regardait…
La fédération restait dans l’ombre. Son terrain, c’était le stade, les clubs, les championnats départementaux. Mais la réalité du terrain a changé : aujourd’hui, les coureurs sont plus souvent sur les sentiers que sur les pistes. Ils s’entraînent avec des applis, des montres GPS, des coachs privés. La FFA ne connaît même pas leur existence. C’est précisément ce fossé que DataRunning veut combler.
DataRunning : la tentative de Strava public
La nouvelle plateforme annoncée par la FFA vise à centraliser les profils, les chronos, les performances, les types d’efforts. Objectif : créer une alternative fédérale crédible aux géants privés. Mais il ne s’agit pas seulement de suivre les coureurs : c’est aussi les identifier, les intégrer dans un système, les fidéliser. Derrière cette initiative, on retrouve un enjeu majeur : reprendre la main sur la valeur économique des données sportives, désormais au cœur de tous les modèles numériques.
La guerre publique/privé est déclarée
L’arrivée du Pass Prévention Santé obligatoire (le fameux PPS à 5 euros) n’est pas anodine. Il introduit un point de contact annuel entre chaque coureur et la fédération. Derrière cette obligation, il y a une volonté claire de cartographier le paysage du running français : savoir qui court, où, comment, avec quel objectif. L’infrastructure technique suit : DataRunning d’un côté, Calorg de l’autre pour centraliser les organisations de courses. La FFA ne veut plus regarder Strava faire, elle veut prendre sa place. Et ce bras de fer pourrait bien bouleverser l’écosystème.
Strava, Garmin, RunMotion : visés par ricochet par la nouvelle plateforme DataRunning
La FFA n’a pas annoncé de blocage ou de restriction, mais la logique est là : plus les coureurs passent par elle, moins ils ont besoin des autres plateformes. On pourrait assister à une segmentation du paysage numérique, avec d’un côté les traileurs intégrés dans l’univers fédéral (PPS, licences, coaching FFA, DataRunning), et de l’autre ceux qui restent dans l’écosystème privé. Cette scission pose une vraie question : à qui appartiennent nos données ? Et qui aura le dernier mot ?
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