Clémence Calvin : tombée pour dopage, elle est sélectionnée par la FFA pour participer Championnats d’Europe de running

Ce vendredi, la Fédération française d’athlétisme a annoncé les premières qualifications pour les Championnats d’Europe de running qui auront lieu à Bruxelles les 12 et 13 avril prochain. Grosse surprise dans la sélection, la seule féminine sélectionnée n’est autre que Clémence Calvin, suspendue quatre ans en 2019 pour soustraction à un contrôle antidopage.

Clémence Calvin

Le nom de Clémence Calvin est bien connu dans le monde de l’athlétisme, après avoir fait le devant de l’actualité nationale et internationale.

En effet, elle avait été suspendue quatre ans entre 2019 et 2023 pour s’être soustraite à un contrôle antidopage inopiné au Maroc, où elle s’entraînait avec son compagnon et coach Samir Dahmani. Une affaire qui avait défrayé la chronique puisque Clémence Calvin, niant en bloc les accusations, avait expliqué qu’un des agents missionnés par l’AFLD pour la contrôler s’était présenté comme un policier puis l’avait agressée dans la rue, son enfant tombant même de ses bras pendant l’altercation.

Mais l’affaire ne s’était pas arrêtée là, puisque le Conseil d’État s’en était mêlé, créant une commission d’enquête tirant les conclusions suivantes :

« Nous pensons, en somme, que ce récit [de Clémence Calvin] est mensonger. »

Mais le rapport relève

« également que le préleveur de l’AFLD s’était effectivement « prévalu abusivement des services de police et de gendarmerie françaises ».

Un vrai roman de gare ! Tout cela avait donc mené à la suspension de Clémence Calvin pendant quatre ans entre 2019 et 2023, puis à son placement en garde à vue à Marseille le 2 août 2023 dans le cadre d’une enquête pour « infractions à la législation sur les produits dopants ».

Clémence Calvin de nouveau dans l’équipe de France

Autorisée à remettre un dossard depuis le 17 décembre 2023, Clémence Calvin avait recouru pour la première fois en janvier aux 10 km de Nice (4e), s’était imposée en 1h13’32 » sur la Marseille-Cassis, une course de 20 km. Au Marathon de Barcelone, elle avait terminé en 2h31’23’’, ce qui l’avait privée de la sélection olympique. Mais depuis, elle a terminé le marathon de Valence en 2h27’30’’, loin du temps de la première de l’épreuve Megertu Alemu en 2h16’49’’, mais visiblement suffisant pour retrouver l’équipe de France. Pour mémoire, le record personnel de Clémence Calvin sur marathon est de 2h26’28’’ à Berlin en 2018.

Car il faut noter que si Clémence Calvin accepté la sanction, elle n’est jamais restée les bras croisés pendant sa suspension. Ayant laissé planer un moment le doute sur son éventuelle retraite, elle avait au contraire préparé son retour dans l’ombre. Si elle n’avait pas le droit de concourir ou de s’entraîner en club, elle avait continué à travailler activement de son côté, notamment à Font Romeu et Martigues. Aujourd’hui, l’annonce de cette sélection semble bien mal accueillie par la communauté de l’athlétisme, qui proteste contre la mise en avant d’une athlète sanctionnée pour représenter la France, arguant qu’il y a de nombreux autres talents disponibles. L’une des hypothèses derrière ce choix de sélection est peut-être justement que certaines marathoniennes de l’élite préfèrent se préserver pour les championnats du monde qui auront lieu cet été.

Alors si bien sûr elle a été punie pour s’être soustraite au contrôle, effectuant sans sa sanction sans sourciller, est-ce légitime de la choisir aujourd’hui pour représenter la France ?

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